Le marché des Garanties d’Origine chamboulé au premier trimestre 2021

Depuis le 1er janvier 2021 en France, un mois de consommation d’électricité doit être couvert par des Garanties d’Origine issue du même mois de production. Cette mensualisation a chamboulé le marché des Garanties d’Origine en France, qui a d’abord vu le prix unitaire exploser pour ensuite retomber.

Les acteurs du marché français se retrouvent confrontés à deux contraintes avec la mensualisation des Garanties d’Origine et la réalisation des enchères trois mois après la production d’électricité.

Marché des GO:  Une contrainte de temps

La première contrainte est le temps. Jusqu’en janvier 2021, les revendeurs de GO pouvaient acheter des GO émises n’importe quand dans l’année pour couvrir la consommation de leurs clients. Soit ils les achetaient sur le marché de gré-à-gré directement auprès des producteurs, soit ils passaient par les enchères de l’état chaque mois de l’année. Avec la mensualisation, les acteurs doivent maintenant trouver des producteurs dont la production peut couvrir la consommation de leurs clients mois par mois.  Ou alors enchérir chaque mois aux enchères, sans avoir la certitude de récupérer les mises et sans avoir de secondes chances puisque chaque enchère ne concerne pour le moment qu’un seul mois de production. Ils se retrouvent donc rattrapés par le temps car les GO d’un mois de production peuvent vite être épuisées.

Marché des GO : Une contrainte d’argent

La deuxième contrainte est l’argent. Pour avoir les GO nécessaires pour leurs clients, les acteurs doivent proposer des prix plus élevés aux producteurs ou aux enchères. Le prix d’achat des GO sur le marché de gré-à-gré est nettement supérieur à celui des enchères. Il l’est d’autant plus lorsque celui-ci se fait en « forward », c’est-à-dire avant la période de production. Quel prix les acteurs sont-ils prêts à mettre pour répondre à la demande des consommateurs sans prendre de risque ?

Cette situation a évidemment eu des répercussions sur le marché des GO. Ces répercussions sont illustrées par les résultats des enchères sur les trois premiers mois de l’année 2021. Voici les résultats :

Source : Origo d’après les chiffres d’EEX

Comme en début d’année 2020, la totalité du volume mis aux enchères a été vendu. Cependant, l’Etat a décidé en février 2021 d’augmenter le volume en vente de 50% à 75% du volume total de GO. Cette décision a été prise au regard de la soudaine hausse des prix dès janvier 2021. Les acteurs n’ayant en revanche pas pu s’approvisionner aux enchères ont donc été obligés de racheter des GO plus chères sur le marché de gré-à-gré. Cela augmentant le prix moyen de la GO en France et même en Europe.

Malgré un volume supplémentaire en février, les acheteurs ne souhaitaient pas reproduire les mêmes erreurs qu’au mois précédent. Ils ont ainsi aligné des prix encore plus élevés qu’en janvier. Ceux-ci ont ensuite trouvé un prix plus juste au mois de mars.

Une hausse du prix

La hausse du prix et du volume a permis à l’État d’enregistrer un CA d’environ 2,8M € sur le premier trimestre. Ce chiffre est équivalent à celui de l’année 2020 complète. L’augmentation du volume mis aux enchères a impacté le développement du marché en France. Il se retrouvait en légère tension entre l’offre et la demande et pouvait donc espérer de beaux jours devant lui.

Cette réforme du marché français des GO a chamboulé le marché européen. Une très forte hausse du prix en février est osbervée. Néanmoins, les acteurs devraient sans doute s’adapter à cette particularité. Les prochains mois nous diront alors à quel niveau le prix moyen de la GO se stabilisera. Ils devraient notamment s’adapter aux nouvelles contraintes et ne plus solliciter le marché de gré-à-gré de manière aussi forte.

EKOénergie : l’écolabel pour confirmer son engagement dans la transition énergétique

Alors que de plus en plus d’entreprises passent à une énergie 100 % renouvelable, un nombre croissant d’entre elles recherche également des moyens pour aller plus loin. Acheter des Energy Attribute Certificates (EAC), tels que les Garanties d’Origine ou les I-RECs portant l’écolabel EKOénergie est une solution pour y parvenir. EKOénergie est un écolabel international à but non lucratif qui promeut les énergies renouvelables à travers le monde.

Pour chaque EAC certifié EKOénergie annulé, 0,10€ sont versés à leurs Fonds pour le Climat. Ceux-ci financent des projets visant à réduire la précarité énergétique et à assurer une production d’énergie durable dans les pays en développement (plus de 50 projets menés depuis 2015). A titre d’exemple, un projet mené par l’ONG Santé Sud a récemment vu le jour à Madagascar. L’utilisation d’EAC EKOénergie a ainsi permis d’accorder 24 000 euros à l’installation des panneaux solaires pour huit cabinets de sages-femmes.

En plus du Fonds pour le Climat, pour chaque MWh d’hydroélectricité labellisée EKOénergie vendu, une contribution d’au moins 0,10€ est reversée au Fonds pour l’Environnement d’EKOénergie. Cet argent est utilisé pour financer la mise en œuvre de projets de restauration des cours d’eau et atténuer l’impact de la production hydroélectrique sur la nature. Les projets ont lieu dans les pays où l’électricité EKOénergie est produite ou vendue.

Ce travail en faveur des énergies renouvelables est reconnu au niveau international et a été récompensé. En effet, le label est mentionné comme pratique exemplaire contribuant à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) par Le Département des Affaires Économiques et Sociales des Nations Unies (DAES ONU). EKOénergie est également l’un des lauréats du Prix du Citoyen Européen 2020 décerné par le Parlement Européen.

Origo est le partenaire officiel d’EKOénergie en France et est fière de pouvoir fournir ses clients en EAC labellisés. La consommation d’électricité d’origine renouvelable est une démarche environnementale forte, et le choix du label EKOénergie permet aux entreprises d’aller encore plus loin dans cette démarche et d’agir pour un développement durable et équitable des énergies renouvelables en Europe et dans le monde.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter leur site internet : https://www.ekoenergy.org/fr/

Retour sur le marché des Garanties d’Origine en 2020

Maintenant que l’année 2021 est bien lancée, revenons sur l’évolution de la demande en électricité de source renouvelable en 2020. Les chiffres concernent seulement les pays membres de l’Association of Issuing Bodies (AIB), association regroupant les registres de GO de 30 pays européens. Alors comment s’est comporté le marché des Garanties d’Origine en 2020 ? Voici quelques éléments de réponse.

La première bonne nouvelle de cette année 2020 est que l’AIB continue de s’étendre et d’accueillir de nouveau pays. Le Portugal, la Serbie, la Slovaquie et la Grèce ont rejoint l’association en 2020. Bien qu’il ne soit pas de grands acteurs du marché pour le moment, cela montre leur envie d’aller de l’avant et de participer à la transition énergétique européenne.

La deuxième chose à retenir est la hausse des utilisations de GO durant cette période. Plus de 737 TWh ont été utilisés en 2020, soit une augmentation de 8,4% par rapport à 2019 et de 41,7% par rapport à 2018.

Source : AIB

Certains pays sont moteurs de cette hausse. L’Espagne a par exemple vu sa demande en Garanties d’Origine augmenter de 88,5 TWh entre 2018 et 2020 (+130%).Une augmentation largement supérieure au volume total de GO annulée de chaque autre membre de l’AIB, exceptée l’Allemagne. L’Autriche, la France et la Norvège ont, elles aussi, participé à la hausse des deux dernières années. En revanche, les Pays-Bas, la Suède et la Belgique peinent à maintenir une évolution positive.

Source : AIB

Comme depuis un moment déjà, l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas profitent du faible taux d’utilisation de GO nationales de la France, de l’Italie et de la Norvège. Ces dernières continuent d’abonder le marché des Garanties d’Origine et permettent de répondre à la demande des pays voisins à moindre coût. Cette exportation de GO françaises et italiennes peut être expliquée par la mise en place des enchères dans ces deux pays, ce qui ajoute un volume non négligeable au marché alors que la demande nationale n’est pas au rendez-vous. Les producteurs norvégiens et suédois ont quant à eux du mal à vendre le volume important de GO hydrauliques aux industriels nordiques.

Source : AIB

Le marché des Garanties d’Origine en 2020 est donc à la hausse, dans la continuité de l’année 2019. En 2021, de nombreuses nouvelles réglementations vont voir le jour, en espérant que cela donne un coup d’accélérateur au dynamisme de ce marché.

Nouvelle transposition de la RED II : quels changements pour les GO ?

Le 3 mars dernier, l’Etat français a signé une nouvelle ordonnance portant transposition de diverses dispositions de la directive (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables (RED II). Autrement dit, le Code de l’énergie a connu des modifications importantes concernant la production et la consommation d’électricité verte. Ces nouveautés ont aussi modifié les dispositions de la Garantie d’Origine. L’association QuiEstVert avait par ailleurs proposé ses versions à ce projet d’ordonnance.

Le principal changement à retenir de cette nouvelle ordonnance est la mise en place du full disclosure à la production dès juillet 2021. Le full disclosure à la production correspond à la possibilité pour tous les producteurs, toutes énergies confondues, de pouvoir émettre et commercialiser des Garanties d’Origine émanant de leur production d’électricité. En d’autres termes, un producteur comme EDF pourra émettre des Garanties d’Origine provenant de centrales nucléaires et surtout les utiliser pour tracer l’électricité consommées par ses clients. Si EDF réalise cette démarche comme elle l’a fait jusqu’alors en utilisant les déclarations de producteur, le facteur d’émission de CO2 du mix résiduel français sera alors considérablement alourdi. Cela pourrait donc inciter les entreprises à consommer de l’électricité d’origine renouvelable.

Autre changement significatif, les producteurs participant à des opérations d’autoconsommation pourront obtenir des GO afin de tracer leur production jusqu’à la consommation. Ces GO seront « immédiatement annulées afin d’attester l’origine de l’électricité autoconsommée et ne peuvent pas être vendues ». Cela évitera notamment le double comptage entre le MWh revendiqué par le consommateur via l’autoconsommation et le MWh comptabilisé dans le mix résiduel.

Enfin, les producteurs bénéficiant de subventions sous forme d’obligation d’achat ou de complément de rémunération « peuvent acheter les Garanties d’Origine de leurs installations avant ou après leur mise aux enchères » par l’Etat.

En parallèle, un décret relatif à la fourniture de gaz naturel et d’électricité a été rédigé ce 11 mars. Le nouvel article veut inciter les fournisseurs à plus de transparence auprès des consommateurs. Ils auront notamment l’obligation d’indiquer le pays et la technologie de production des GO utilisées pour le consommateur. Ils seront aussi tenus d’informer les consommateurs du mix énergétique, ainsi que la quantité de déchets radioactifs et de dioxyde de carbone générée par ce mix, de l’électricité proposée à l’ensemble de leurs clients au cours de l’année précédente.

Ces nouveautés sont des pas vers plus de transparence du marché de l’électricité et du mix énergétique français. Certains producteurs pourront bénéficier de GO dont ils n’avaient auparavant pas accès, permettant d’élargir l’offre et d’augmenter le taux de consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable en France. De bonne augure pour la suite…

Que faut-il retenir des enchères de GO en 2020 ?

Les enchères de Garanties d’Origine mises en place par l’Etat en septembre 2019 ont connu leur première année civile complète en 2020. Les GO issues de la production d’un mois n’étant mises aux enchères que trois mois après, les enchères pour la production électrique de décembre ont eu lieu en mars 2020. C’est donc l’occasion de prendre du recul et d’analyser les résultats de 2020 pour établir des tendances et faire des retours critiques.

Pour rappel, l’Etat met aux enchères les GO issues de la production bénéficiant de subventions sous forme d’obligation d’achat ou de complément de rémunération. Jusqu’à présent, seul 50% de la production électrique de chaque installation a été mis aux enchères par l’Etat. Les volumes ont donc varié chaque mois entre 1,5 et 3,2 TWh. Sur les 25,1 TWh de GO mis en vente en 2020, 15,6 TWh ont trouvé preneur. Cela signifie que 62% des volumes mis en vente ont trouvé preneur mais surtout que seul 31% de la production électrique des installations a été valorisé par les enchères françaises de GO. Force est de constater que la consommation volontaire d’électricité de source renouvelable est encore très faible en France.

Source : EEX

Les deux premiers mois de l’année ont connu un succès notable avec la vente de l’intégralité des volumes proposé. Cela s’explique notamment par le fait que les acteurs du marché ont cherché à s’approvisionner au plus vite pour couvrir la consommation anticipée de l’année 2020. Le taux de vente s’est ensuite fortement dégradé jusqu’à ce que l’Etat décide de réduire le prix de réserve afin qu’il soit davantage en ligne avec les prix pratiqués sur le marché de gré-à-gré.

Concernant les technologies, l’éolien est largement dominant avec 78% des GO vendues sur l’année. L’énergie éolienne est en effet en plein essor ces dernières années. Elle est la deuxième énergie renouvelable qui produit le plus d’électricité derrière l’hydraulique. Sachant que la majorité des barrages hydrauliques ne perçoit plus de subvention, l’éolien est donc l’énergie la plus disponible aux enchères.

Source : EEX

Sur l’année 2020, l’Etat a vendu 15,6 TWh de GO pour un montant total de 2,8 millions d’euros, avec une moyenne unitaire de 0,18€/MWh. Depuis que l’Etat a pris la décision d’inonder le marché européen avec une offre potentielle pouvant dépasser 50 TWh par an, le prix spot des GO a considérablement chuté en Europe. Rappelons-nous qu’à la mi-année 2018, le prix unitaire d’une GO standard avait atteint 2,2€/MWh sur le marché de gré-à-gré.

Si la consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable (10,9% en 2019) atteint en France ne serait-ce que la moyenne européenne (25,4% en 2019)[1], la France cesserait d’être exportatrice et le prix européen pourrait revenir à des niveaux au moins équivalents à 2018, avant l’annonce des enchères françaises. Une telle situation permet d’envisager que l’Etat récolte aux alentours de 125 millions d’euros pour la vente de ses GO, soit plus de 40 fois le montant actuel. Au-delà de l’intérêt financier direct pour l’Etat et le financement de la transition énergétique en France, atteindre un prix planché de la GO entre 2€ et 3€/MWh engendrera davantage de signaux d’investissements dans les énergies renouvelables en Europe, ce que freine la France actuellement.

Cette première année a donc été un bon exercice permettant l’implémentation et l’évolution d’un mécanisme prometteur. Néanmoins, il reste encore des améliorations à apporter afin qu’il porte ses fruits pour une transition énergétique du réseau électrique européen efficiente et durable.

[1] D’après des calculs d’Origo à partir des chiffres de l’AIB

RE100: 165 entreprises mondiales engagées pour atteindre 100% de consommation d’électricité verte.

RE100 regroupe les entreprises influentes au niveau mondial qui se sont engagées pour atteindre 100% de consommation d’électricité verte. Cette initiative a été lancée en 2014 à New York. Elle est soutenue par les ONG Climate Group et le CDP (appelé « Carbon Disclosure Project » jusqu’en 2012). IKEA, SWISS RE, MARS, BT et huit autres ont été les entreprises pionnières.
Le nombre d’entreprises RE100 a plus que doublé entre 2015 et février 2019. Il est passé de 64 entreprises à 165 de nos jours, dépassant ainsi – et de loin ! – les objectifs originels.

Les entreprises RE100 par pays.

Les multinationales Etats-uniennes sont celles qui se sont les plus engagées . Ainsi en novembre 2018 sur 155 entreprises RE100, 33% étaient des entreprises des USA. Parmi elles, figurent Apple, Facebook, The Goldman Sachs Group, Coca-Cola, Vmware, Workday, Organic Valley, Microsoft, Bank of America , Adobe etc.

Ensuite viennent les entreprises anglaises. Elles représentaient 19% des entreprises RE100 en novembre 2018 soit 29 entreprises. Cela représente plus de la moitié des entreprises européennes impliquées dans cette démarche. Nous retrouvons les entreprises telles que Vodafone, British Land, PwC , The RBS group, Tesco etc.

Sam Kimmins, responsable de RE100, a déclaré: «Je suis ravi d’accueillir le groupe Vodafone au sein du RE100. Se fixer pour objectif de produire de l’énergie 100% renouvelable d’ici 2025 témoigne d’un véritable leadership et de son engagement à jouer un rôle moteur dans la transition vers une énergie propre. »

A ce jour sept entreprises françaises ont entrepris ce processus de consommation  d’électricité verte à travers le RE100. Il s’agit de La poste, Crédit Agricole, Décathlon, AXA, Danone, l’Occitane et Schneider Electric.

Stratégie d’approvisionnement en électricité verte des entreprises RE100.

Les entreprises du RE100 utilisent principalement les mécanismes de traçabilité disponibles tout en bénéficiant des réseaux électriques tels que les Garanties d’ Origine (GO) en Europe et des Certificats d’ Energies Renouvelables (RECs) en Amérique du Nord. L’obtention de cette traçabilité peut s’obtenir directement auprès du producteur ou d’un intermédiaire spécialisé, en l’achetant conjointement au service d’accès au réseau proposé par les entreprises dites « de fourniture d’électricité », ou encore conjointement à l’achat d’électricité auprès d’un producteur directement (Power Purchase Agreement). Le Power Purchase Agreement (PPA) est un contrat d’approvisionnement de long terme entre entreprise, grande consommatrice d’électricité et un exploitant de centrales renouvelables généralement sur de 10 à 20 ans. L’approvisionnement en électricité verte par les PPAs est de plus en plus utilisé par les entreprises RE100 (13,1% du volume total en 2016 contre 3,3% en 2015).

Ainsi, l’utilisation de mécanismes de traçabilité a représenté 97% du volume total d’électricité verte acheté par 111 entreprises RE100 en 2017, soit 53,09 TWh d’électricité verte.

Intérêts des PPA’s

Les PPA’s sont avantageux aux deux parties. Pour les entreprises, ce type de contrat permet  non seulement de sécuriser les approvisionnements en électricité mais encore d’avoir une visibilité sur les  contrats d’électricité.  Ajoutons aussi que l’entreprise peut prouver le caractère renouvelable de sa consommation d’électricité. En effet, les PPA’s incluent les certificats d’énergie renouvelables que sont les GO et les RECs respectivement en Europe en  Amérique du Nord.

Pour les producteurs, les  PPAs permettent également de  sécuriser le financement des moyens de production, facilitant  ainsi le développement de nouveaux projets de renouvelables.

 Apple est l’une des entreprises à la pointe dans le domaine des PPAs.

« Le changement climatique est l’un des plus grands défis de notre temps, et le temps de l’action c’est maintenant. Nous croyons passionnément de quitter le monde mieux que nous l’avons trouvé et nous espérons que de nombreux autres fournisseurs, partenaires et d’autres entreprises se joignent à nous dans cet effort important » affirmait Tim Cook, le Directeur général d’Apple.


Évolution de la demande de Garantie d’Origine en Europe de 2015-2018.

En Janvier 2019, l’Association of Issuing Bodies (AIB) a publié les dernières statistiques sur les activités des Garanties d’Origine (GO) pour 2018. Cette dernière donne une vue globale sur les émissions et utilisations des GO dans les 21 pays membres de cette association au cours de l’année. Il nous a paru intéressant d’analyser l’évolution de ces chiffres de 2015 à 2018.

L’espace AIB

L’espace AIB regroupe 21 pays européens et constitue l’essentiel du marché des Garanties d’Origine. Il s’agit des pays ayant opté pour une coopération étroite en utilisant un cadre strict concernant les Garanties d’Origine et en permettant des transactions fluides et sécurisées de celles-ci.

Les utilisations des GO dans l’espace AIB

Les GO utilisées correspondent à la consommation volontaire d’électricité verte. Elles ont évolué à la hausse de 2015 à 2018. Ainsi, sur cette période, l’augmentation des utilisations de GO a été de 14 %. En 2018, plus de 518 TWh de GO soit environ la production annuelle d’électricité en France, ont été utilisées dans les 21 pays de l’AIB. Ce qui correspond à 32,2 TWh de plus qu’en 2017. Cette hausse peut être expliquée par l’engagement volontaire des acteurs pour une consommation d’électricité verte tels que les grandes entreprises à travers l’initiative RE100. Cette dernière regroupe de nos jours 164 entreprises qui se sont engagées à atteindre 100% de consommation d’électricité verte. Par ailleurs, selon l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelable (IRENA), 52% des entreprises européennes consomment de l’électricité verte de manière volontaire.

Les utilisations des GO en France

Entre 2015 et 2018, les utilisations de GO en France ont triplé. Les français encouragent de plus en plus la transition énergétique. Ainsi, 9 français sur 10 seraient prêts à s’impliquer dans des actions individuelles pour participer à la transition énergétique. Mieux, 61% des français sont prêts à souscrire à une offre d’électricité verte selon le Médiateur National de l’Energie. Et parmi eux, 51% pour un prix seulement 3% inférieur au tarif réglementé ce qui est nettement au-dessus des prix pratiqués par les fournisseurs d’électricité verte.

Certaines entreprises françaises comme Axa, Crédit Agricole, Danone, Decathlon, Yves Rocher, la Poste et d’autres entreprises implantées en France comme McDonalds ainsi que des villes telles que Paris ou Montpellier qui ont fait la démarche de consommer 100% d’électricité verte sont autant de signaux positifs pour l’engagement de la société française.

Enfin, le parti pris des fournisseurs alternatifs que sont Engie, Total ou E.Leclerc à proposer uniquement de l’électricité verte aux consommateurs résidentiels est une action positive pour un engagement massif pour la consommation d’électricité. Avec le rachat de Direct Energie, nous pouvons même espérer que Total soit fidèle à son engagement et s’assure que ses clients résidentiels soient intégralement couverts par de l’électricité verte.

Les activités des GO en Europe sont en nette croissance. Cela confirme les prévisions faites par RECS international et l’agence finlandaise Vaasa EET sur les activités des GO en Europe que nous avons communiquées et que vous retrouverez ici.


Publication de la directive européenne RED II : quoi de neuf pour les Garanties d’Origine ?

En Décembre 2018, le texte final sur la Directive des Énergies Renouvelables (EnR) appelée RED II a été publié au journal officiel de l’UE. Cette directive fixe les objectifs communs à atteindre au niveau de l’UE en termes de consommation d’EnR. Ainsi, elle s’engage à augmenter la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie à 32% à l’horizon 2030.

L’article 19 de la directive définit le fonctionnement du système des Garanties d’Origine (GO). Quant à l’article 15, il détaille les procédures administratives et réglementaires liées aux enregistrements des installations renouvelables auprès du teneur de registre des GO.

Quelques points sur les Garanties d’Origine :

  • Le fournisseur d’électricité devra obligatoirement utiliser les Garanties d’Origine afin de justifier la part renouvelable de leur mix énergétique.
  • Le système des Garanties d’Origine peut être étendu aux autres types d’énergies tels que le gaz. Les Etats membres auront également la liberté d’émettre des GO pour la production d’énergies non renouvelables.
  • La directive insiste sur l’indépendance des teneurs de registre ainsi qu’un calcul d’un mix résiduel s’imposant aux consommateurs choisissant de ne pas utiliser de garanties d’origine.
  • Afin d’être conforme à RED II, les enchères de GO devront bénéficier d’exemptions afin de ne pas bloquer les initiatives de PPA (power purchase agreement).

Cette nouvelle directive laisse envisager la transparence sur le marché des EnR. On peut aussi espérer ces effets positifs sur le fonctionnement des GO. Toutefois, il faut noter des problèmes de traduction de l’Anglais en Français du texte original.

Cliquer ici pour télécharger l’intégralité du RED II
Retrouver ici une fiche analytique des articles 15 et 19 du RED II faite par Recs International

Synthèse des filières productrices d’électricité renouvelable en France.

Observ’ER publie chaque année depuis 2013 un baromètre sur les énergies renouvelables. Ce dernier présente l’état des lieux de la production d’électricité et des puissances ou capacités installées de chaque filière des EnR en France. Leurs impacts socio-économiques y sont également synthétisés. Pour cette édition de 2018, les données relatives aux puissances installées s’arrêtent en septembre.
En novembre 2018, l’État français a annoncé la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celle-ci est un document stratégique qui définit les priorités et moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de la transition énergétique.
Les puissances installées et les emplois induits par la production d’électricité avec les EnR ne cessent de s’accroître.

La production d’électricité de source renouvelable en France pour l’année 2018

En fin septembre 2018, la puissance totale installée pour toutes les sources d’énergie renouvelable en France s’élevait à 50,2 GW soit 1,8 GW de moins que l’objectif fixé par la PPE pour 2018. Elle a quand même accru de 3,14% par rapport à 2017 . Cette croissance de capacité est essentiellement portée par la filière éolienne et photovoltaïque (PV).

La filière éolienne : 24 TWh – 17 100 Emplois pour 2017

En septembre 2018, en France, la puissance installée d’éoliennes était de 14,275 GW soit 716 MW de plus qu’en décembre 2017. Les régions Haut de France et la Région du grand Est représentent 47% du parc éolien Français.
En 2017, la filière a créé 1230 emplois de plus qu’en 2016.

La filière photovoltaïque (PV) : 8,6 TWh – 7 050 Emplois pour 2017.

La puissance installée a progressé entre 2017-2018. En septembre 2018, la France enregistrait 8,7 GW soit 697 MW de plus qu’en 2017. Remarquons que la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie ont le plus de puissance PV installé respectivement 237 MW et 1 784 MW. Pour l’année 2018, la filière n’atteindra pas l’objectif des 10 200 MW de capacité fixé par la PPE (selon l’Observ’ER).

La filière PV a employé 7 050 personnes en 2017 soit 2168 emplois de plus qu’en 2016. Rappelons que les emplois créés par la filière ont subi une baisse drastique à partir de 2011. Cela s’explique en partie par le moratoire instauré en 2010 par le gouvernement sur les installations de PV. Ainsi, les capacités installées par an de la filière ont chuté de 33% entre 2011 et 2012. Cela a entraîné une régression du nombre d’emplois liés à la filière sur la même période (29 377 en 2011 à 12 192 en 2012, soit une suite de 58,44%).

L’Hydroélectricité outil de stockage de l’électricité : 53,6 TWh – 11 590 pour 2017.

Elle reste la première source de production d’électricité verte en France. En septembre 2018, la puissance installée en hydraulique était de 25,7 GW.

La production d’hydroélectricité en 2017 était de 53,6 TWh soit une baisse 16% par rapport à la production de 2016. La sécheresse est l’explication majeure de cette baisse. D’ailleurs, selon Météo France, 2017 est l’année la plus sèche de la période 1959- 2017 .

L’hydroélectricité présente de nombreux avantages. Elle permet de soutenir le réseau électrique en cas de pic de consommation. Par exemple, le système de pompage-turbinage permet d’absorber le surplus d’électricité en cas de surproduction. Ce qui fait des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) un outil de stockage de d’électricité en quantité importante.

Christine Etchegoyhen présidente de la FHE ( France Hydro Electricité) pense que la France ne profite pas assez des avantages de sa filière hydraulique «…. Les objectifs ne sont pas assez ambitieux au regard du potentiel réel de la filière et de l’intérêt que revêt l’hydroélectricité pour les réseaux.»

Qu’en est-il des autres filières?

Les autres filières contribuent moins à la production d’électricité renouvelable en France. Bien qu’elle soit l’EnR la plus consommée en France, la biomasse solide est très peu utilisée pour la production électrique (0,59% de la production 2017). Elle est plus utilisée thermiquement. Elle représente plus de 40% de la production primaire d’énergie renouvelable .

  • Filière biogaz : 1950 GWh soit 0,5% de la production électrique totale de 2017; 447 MW de puissances installées en septembre 2018.
  • Les déchets urbains renouvelables : 2 220 GWh soit 0,41 % de la production d’électricité en 2017
  • La géothermie : 88 GWh soit 0,016% de production d’électricité 2017; 16,5 MW de puissances installées en septembre 2018)
  • Solaire à concentration (alternative au PV) : 9,75 MW de puissance installée en fin 2018. Grâce à son système de stockage thermique, cette technologie permet de produire de l’électricité en l’absence de soleil.

La production d’électricité en France reste dominée par le nucléaire. Depuis 2000 , sa part dans la production d’électricité française varie entre 71% et 79%. En 2017 , elle était de 71,6%. A l’horizon 2025, la France espère réduire ce pourcentage en la ramenant à 50% (PPE, 2018). Cette diminution sera compensée progressivement par l’augmentation de la production d’électricité renouvelable.

Le baromètre 2018 des énergies renouvelables électriques en France de Observ’ER est téléchargeable ici