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Focus sur le pas mensuel des GO en 2021

En France, à partir du 1er janvier 2021, la consommation d’électricité d’origine renouvelable devra être vérifiée au pas mensuel. Cela signifie que les Garanties d’Origine qui vont certifier l’origine de l’électricité produite devront correspondre au mois de la consommation. La consommation d’électricité du mois de janvier sera couverte par des Garanties d’Origine relatives à de la production d’électricité injectée dans le réseau au cours du mois de janvier, etc. Pourquoi ce changement ? Quelles peuvent être les conséquences sur le marché ?

Les raisons du passage au pas mensuel

Avant tout, Le rôle de la Garantie d’Origine est de combler un manque du marché de l’électricité. Ce dernier permet de valoriser la capacité d’une production d’électricité à contribuer à l’équilibrage du réseau mais ne permet en aucun cas de valoriser l’origine de cette production d’électricité et donc notamment le fait qu’elle soit réalisée en respectant davantage l’environnement. Le marché de l’électricité se base sur le concept de responsabilité d’équilibre qui définit l’électricité selon deux critères : la zone de livraison appelée périmètre d’équilibre et un pas de temps qui s’avère être la demi-heure en France. C’est la raison pour laquelle la Garantie d’Origine complète la responsabilité d’équilibre afin que les acteurs du marché puissent contribuer à la transition énergétique dont le réseau électrique européen a besoin. Pour rappel, les centrales charbon contribuent encore à hauteur de 20% à l’injection d’électricité dans ce réseau et ce réseau électrique représente 35% des émissions de CO2 en Europe selon l’Agence Internationale de l’Energie.

Le rôle de la Garantie d’Origine n’étant pas de valoriser la contribution d’une production d’électricité à l’équilibrage du réseau, il est inutile que le pas de temps soit aussi réduit que celui de la responsabilité d’équilibre. Une couverture au pas annuel est donc adaptée à la vocation de la Garantie d’Origine.

Néanmoins, la décision du législateur d’exiger une traçabilité au pas mensuel permettra potentiellement de générer à terme davantage de pression sur certains mois de production ce qui pourra bénéficier à la valeur de la Garantie d’Origine.

Par ailleurs, cette décision permet en partie de répondre aux polémistes qui portent atteinte à l’opinion favorable des français pour les offres d’électricité verte, le développement des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation du réseau électrique.

Quelles conséquences sur le marché ?

Le passage au pas mensuel ne devrait pas avoir d’impact significatif sur le marché des GO européennes. En effet, la France étant le seul pays à imposer le pas mensuel, il n’est pas attendu que cette exigence engendre une pression sur la production européenne. Pour rappel, même si la consommation française d’électricité représente 15% du marché européen, le faible taux d’utilisation de GO dans ce pays en fait un acteur à l’influence limitée.

L’impact de cette mesure sur le prix des GO françaises ne devrait pas être significatif en soit au vu du faible taux d’utilisation de GO en France. Selon l’AIB, seul 48 TWh de GO de production 2019 ont été utilisés en France dont 14 TWh provenant d’autres pays alors que la production d’électricité de source renouvelable du pays est de plus de 100 TWh. L’offre reste donc largement supérieure à la demande et peut facilement répondre au pas mensuel sans pression sur le prix.

Néanmoins, en cas de hausse significative de la demande pour des GO françaises, la tension entre l’offre et la demande pourrait augmenter lors de pics de consommation associés à des creux de production des énergies renouvelables. Associez à cela une volonté grandissante à consommer local et nous pourrions connaître une hausse significative du prix de la GO régionale. La difficulté de répondre à ce type de demande pourrait de plus en plus se faire ressentir et générer des prix de GO engendrant des signaux d’investissement pour des projets de production.

Pour que les attentes liées à l’introduction du pas mensuel se réalisent, il est important que les acteurs du marché puissent s’engager à long terme. En effet, l’offre de GO françaises est certes très abondante mais concentrée dans les mains de trois acteurs : EDF, la CNR et l’Etat. Ce dernier met aux enchères chaque mois depuis fin 2019 les GO des producteurs bénéficiant de subventions, avec un allotissement par région et par technologie. Ces GO sont mises en vente 3 mois après leurs émissions. Jusqu’à maintenant, les enchères ont connu un succès limité.

En raison de cette concentration de l’offre, le passage au pas mensuel risque de bloquer l’engagement des entreprises qui n’ont pas de visibilité sur le prix des GO françaises, même si le prix actuel est très bas pour les livraisons à court terme. Ainsi, il serait pertinent de mettre en place des enchères pour les livraisons à terme, à minima sur les trois à années à venir.

La mise en place de la mensualisation des Garanties d’Origine est donc une bonne mesure mais nécessite de s’accompagner de mesures complémentaires offrant un cadre réglementaires propice à l’investissement volontaire dans les énergies renouvelables. Faute de quoi, cette mesure ne sera qu’un frein à l’engagement des consommateurs.

La complémentarité des EAC et de la compensation carbone

La consommation d’électricité renouvelable via l’achat d’EAC (Energy Attribute Certificate) et la compensation carbone via l’achat de crédit carbone permettent de répondre à deux des trois étapes indispensables vers l’atteinte de la neutralité carbone : mesurer, réduire, compenser.

La première étape de la construction d’une stratégie carbone est l’identification des postes émetteurs de gaz à effet de serre (GES). La méthodologie du GHG Protocol permet aux entreprises de calculer leur impact carbone.

Les EAC : un outil de réduction

Après avoir calculé l’impact de ces activités émettrices de GES, l’entreprise doit trouver un moyen de réduire au maximum ses émissions. Les actions possibles sont diverses mais reposent sur 2 leviers d’action principaux : la réduction des consommations (ex : optimisation des procédés, Km évités…) et la réduction de l’intensité carbone (report modal, consommation d’électricité d’origine renouvelable…)

La consommation d’électricité d’origine renouvelable via l’achat d’EAC tels que les Garanties d’Origine permet de réduire les émissions de CO2 du scope 2[1]. Les EAC font des entités qui les acquièrent un acteur de la transition énergétique en offrant un surplus de rémunération aux productions renouvelables pour peu à peu remplacer les énergies émettrices et ainsi limiter le réchauffement climatique.  De plus, les EAC offrent une gestion fine et flexible du budget et du portefeuille de projets soutenus (sélection de localisation, de technologie et de label de qualité).

Les EAC sont encadrés par des réglementations nationales et les bonnes pratiques promues par RECs International et sont reconnus par le GHG Protocol comme vecteur de réduction.

Le crédit carbone volontaire : un outil de compensation des émissions résiduelles

Lorsque l’entreprise ne trouve plus de moyen pour réduire ses émissions de GES, celle-ci peut mettre en place une Compensation Carbone Volontaire (CCV) via l’achat de crédit carbone. La CCV est l’investissement dans un projet qui évite ou séquestre des émissions de GES équivalentes aux émissions résiduelles de l’entreprise. Pour chaque tonne de GES émise, l’entreprise achètera un crédit carbone qui correspondra à une tonne de GES évitée ou séquestrée.

En plus de leurs impacts environnementaux, ces projets ont des impacts sociaux et économiques forts dans des zones géographiques en développement. Plus les projets bénéficieront d’investissements, plus ils participeront à la solidarité internationale et accéléreront la transition bas carbone à l’échelle mondiale.

Les projets de CCV sont certifiés et validés par des organisations internationales tel que Gold Standard ou VCS.

Relever le défi du réchauffement climatique

La consommation d’électricité issue de source renouvelable et la compensation carbone volontaire permettent aux organisations de contribuer aux objectifs de développement durable internationaux. Origo et son partenaire Ecoact  œuvrent quotidiennement pour accompagner les entreprises vers la consommation d’électricité issue de source renouvelable et la compensation Carbone Volontaire.

[1] le scope 2 couvre les émissions indirectes associées à l’énergie

Les énergies renouvelables bientôt en tête des charts !

L’AIE (Agence Internationale de l’Energie) a publié son dernier état des lieux du développement des énergies renouvelables au cours de l’année 2020 ainsi qu’une projection jusqu’en 2025. Bonne nouvelle : les énergies renouvelables devraient bientôt être les futures reines de l’électricité !

Les chiffres de l’AIB le montraient déjà, mais les énergies renouvelables survivent mieux à la crise sanitaire et économique que d’autres. La capacité des nouvelles installations des énergies renouvelables devrait en effet augmenté globalement de 4% en 2020 et atteindre près de 200 GW, notamment grâce aux Etats-Unis et à la Chine. Les énergies renouvelables représentent de plus près de 90% des ajouts de capacités installés, toutes énergies confondues.

Capacité des nouvelles installations par région/pays 2019-2021
(Source : AIE)

Cette augmentation de la capacité des installations a de fortes chances de se poursuivre dans les prochaines années, notamment en 2021. L’AIE prévoit une augmentation de 10% cette année-là, ce qui serait la plus forte hausse depuis 2015. Cela s’explique par le retard pris par certains projets en 2020 et par la croissance du marché dans certaines régions (Inde, Moyen-Orient, Europe) qui était visible avant la crise. Le coût de développement des énergies renouvelables est aussi de plus en plus faible. Aujourd’hui, l’installation d’éoliennes terrestres et de panneaux photovoltaïques est le moyen le moins coûteux pour ajouter de nouvelles centrales de production d’électricité dans de nombreux pays.

Toutefois, l’AIE rappelle que l’incertitude des politiques mises en place à travers le monde peuvent avoir un certain impact sur le secteur. L’agence anticipe même un déclin des nouvelles capacités installées en 2022. De nombreuses échéances dans l’allocation des subventions et taxes arrivent cette année-là dans des régions clés (USA, Chine), combinées aux difficultés financières de certains pays (Inde) et aux retards des appels d’offres en Amérique Latine.

Cette baisse des coûts ainsi que les différentes politiques mises en place devraient donc définir la trajectoire du développement des énergies renouvelables dans le monde après 2022. L’AIE estime que la capacité installée des énergies solaires et éoliennes dépassera celle du gaz en 2023 et du charbon en 2024. Les énergies renouvelables devraient ainsi en 2025 produire un tiers de l’électricité dans le monde. A noter qu’au premier semestre 2020, elles correspondaient déjà à 40% de la production de l’électricité européenne, devant les énergies fossiles (34%).[1]

Figure 2 Capacité totale installée par énergie 2019-2025
(Source : AIE)

Les énergies renouvelables sont donc sur la bonne voix pour dominer le secteur électrique dans les prochaines années d’après l’AIE, mais cela passera aussi par la volonté des consommateurs à choisir ces énergies pour leur consommation électrique. Les producteurs et les gouvernements ont besoin de savoir que les usagers sont favorables à l’utilisation de ces énergies. Le choix d’une consommation d’électricité d’origine renouvelable via l’achat d’EAC (Energy Attribute Certificate) permet justement aux parties prenantes de connaître l’état du marché mais aussi de mieux rémunérer les producteurs et les inciter à développer de nouvelles installations.


[1] https://ember-climate.org/project/renewables-beat-fossil-fuels/

L’AIE imagine un scénario vers la neutralité carbone

L’AIE (Agence Internationale de l’Energie) vient de publier son dernier rapport annuel sur l’énergie, imaginant différents scénarios pour les années suivantes. Un tout nouveau scénario fait son arrivée : l’atteinte de la neutralité carbone dans le monde en 2050. La neutralité carbone est pour rappel un état d’équilibre en les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par l’Homme ou de manière naturelle. L’évolution des énergies renouvelables occupe une place centrale dans l’élaboration des différents scénarios.

Quatre scénarios sont donc envisagés pour l’avenir de l’énergie :

  • Le « Stated Policies Scenario » (STEPS) se base sur les différentes politiques mises en place pour les années à venir, prenant en compte un retour à la normal post-covid à partir de 2021.
  • Le « Delayed Recovery Scenario » (DRS) est plus pessimiste vis-à-vis de la crise sanitaire et envisage un impact profond de celle-ci sur la demande en énergie, avec un retour à la normal qu’en 2023.
  • Le « Sustainable Development Scenario » (SDS) envisage une montée en puissance des énergies renouvelables afin d’atteindre tous les objectifs de transition énergétique, y compris ceux de l’Accord de Paris.
  • Le « Net Zero Emissions by 2050 case » (NZE2050) ambitionne donc la neutralité carbone d’ici 2050 et met en avant les décisions à prends pour les dix prochaines années afin d’atteindre cet objectif.
Source : AIE

Les principales conditions pour atteindre la neutralité carbone sont l’électrification et le développement des énergies renouvelables, impliquant donc la baisse de la demande en énergie primaire de 17% d’ici à 2030. Les émissions de CO2 causées par le secteur de l’électricité doivent aussi chuter de 60% entre 2019 et 2030. Rappelons que ce secteur correspond actuellement à 35% des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie, devant le transport (28%). Pour cela, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique mondial devrait atteindre les 60% en
2030, alors qu’elle n’était que de 27% en 2019.

Source : AIE

L’AIE se concentre dans ce document sur l’évolution fulgurante de la filière solaire. La technologie devient de moins en moins cher et sera dans les années à venir le principal facteur de développement des énergies renouvelables, devant l’éolien onshore et offshore. Dans le scénario de neutralité carbone, les ajouts annuels de nouvelles installations de panneaux solaires atteindront une capacité de près de 500 GW dans le monde en 2030, contre 110 GW en 2019.

Source : AIE

Les énergies renouvelables vont donc jouer un rôle majeur dans les années à venir pour atteindre les objectifs internationaux en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Les particuliers, entreprises et collectivités peuvent jouer leur rôle en demandant de consommer de l’électricité d’origine renouvelable grâce aux Garanties d’Origine, qui soutiennent justement le développement de ces énergies. Les derniers chiffres montrent des signes positifs.

Le marché des Garanties d’Origine au premier semestre 2020

Chaque trimestre, l’AIB (Association of Issuing Bodies) publie les chiffres du marché des Garanties d’Origine des trois derniers mois. Le deuxième rapport statistique de l’année est l’occasion de faire un point semestriel sur l’évolution de l’offre et la demande de GO en Europe cette année. Afin d’analyser les résultats, nous avons retirer des chiffres de l’AIB toutes les GO provenant d’énergies non renouvelables émises dans les pays pratiquant le full disclosure.

La première chose à retenir de ces chiffres est que la demande est en hausse. Au mois d’août, 550 TWh d’électricité d’origine renouvelable ont été tracés par des Garanties d’Origine pour les consommateurs européens. C’est 25 TWh (+4,8%) de plus que lors du premier semestre 2019 et c’est déjà supérieur à l’année 2018 (520 TWh). Nous pouvons donc espérer  l’atteinte d’un volume d’utilisation de GO dans l’espace couvert par le hub de l’AIB de 650 TWh au moins à la fin de l’année 2020.

Evolution des annulation de GO EnR par mois
Source : Origo à partir des chiffres de l’AIB

Ce constat est d’autant plus significatif que cette augmentation a eu lieu malgré la crise sanitaire. Celle-ci n’a pas freiné la volonté d’agir pour la transition électrique des consommateurs européens.

Comme souvent, les pays les plus actifs sur le marché des GO sont les pays nordiques (Norvège, Suède, Pays-Bas), bien accompagnés par l’Espagne, la Suisse et l’Italie. Ces 6 pays correspondent à eux seuls 66% des émissions et 60% des annulations de GO depuis le début de l’année. Il est important de noter que la Norvège, l’Italie, l’Espagne ainsi que la France exportent une grande partie des GO qu’ils émettent, tandis que les Pays-Bas, la Suisse ainsi que l’Allemagne importent une grande quantité de GO.

Focalisons-nous sur la France et sa réputation de pays exportateur de GO. L’impact de l’export des GO françaises est encore limité par les enchères de GO mises en place par l’Etat, qui ne vend que 50% des GO récupérées aux producteurs subventionnés. Les GO françaises pourraient donc davantage inonder le marché européen dès que l’opportunité de gain est pressentie par l’Etat français et tant que la demande nationale n’augmente pas significativement. Cela réduirait alors les chances d’une augmentation significative du prix des GO en Europe.

Pays importateurs et exportateurs net de GO

Légende : En bleu : 2018
En roue : 2019
En gris 2020

Source : AIB

Concernant les technologies, l’énergie hydraulique reste la principale source de production d’électricité renouvelable et correspond à 62% des émissions de GO renouvelables entre janvier et août 2020. L’éolien continue sa progression dans le paysage électrique européen avec une hausse de 3 points sur le premier semestre 2020 par rapport à 2019, passant de 22% à 25% du total des émissions de GO renouvelables.

De manière générale, les chiffres sont encourageants et laisse penser que la courbe continuera sa trajectoire dans les années à venir. L’avenir de la demande et du prix des GO reste toutefois très dépendant de l’évolution positive que nous espérons constater dans des pays clés comme la France et la Norvège qui inondent actuellement l’Europe et empêchent le prix des GO de créer des signaux d’investissements dans les énergies renouvelables.

La Garantie d’Origine est essentielle à la politique RSE

Pour réduire son impact environnemental et enrichir sa politique RSE, une entreprise peut mettre en place différentes solutions. L’une d’entre elles est la consommation d’électricité d’origine renouvelable. Elle permet notamment de réduire les émissions carbones liées à son scope 2. Pour cela, la consommation électrique doit obligatoirement être couverte par une Garantie d’Origine (GO) ou autres Energy Attribute Certificates (EAC) à l’international. L’achat de GO n’est pas obligatoirement corrélé à un contrat de fourniture d’électricité. Elles peuvent être utilisées de manière indépendante et cette stratégie a de nombreux bénéfices pour l’entreprise. Découvrons lesquels.

La possibilité de choisir la zone géographique et la technologie que vous souhaitez soutenir

Il est plus facilement possible pour une entreprise de jouer sur les caractéristiques (géographiques et technologiques) de l’électricité produite lorsque les GO sont achetées indépendamment. Par exemple, si une entreprise souhaite soutenir et développer une zone géographique particulière, proche de ses sites de consommation elle peut acheter des GO issues de centrales de productions à l’échelle régionale. En revanche,  si elle est plutôt tournée vers le développement international, elle peut privilégier les GO à l’échelle européenne .

Une centrale spécifique peut même être identifiée par l’entreprise afin de mettre en avant l’effort fait par celle-ci pour soutenir un acteur particulier. Cela permet de participer au développement économique de l’environnement voisin à cette centrale : création d’emplois, meilleure rémunération, augmentation du pouvoir d’achat, etc…

La transparence sur la démarche

En achetant ses Garanties d’Origine, l’entreprise se voit livrer régulièrement les attestations d’utilisation émises par le registre EEX. Ces attestations prouvent juridiquement que tout ou partie de l’électricité consommée par celle-ci a été produite par des énergies renouvelables. Toutes les informations concernant la ou les centrales ayant produit cette électricité sont disponibles : la technologie (éolien, solaire, hydraulique, etc…), le lieu de la centrale, la date de construction, si elle a eu des subventions ou non.

Cela permet à l’entreprise de communiquer en toute transparence sur sa démarche de consommation d’électricité auprès de ses parties prenantes internes et externes, preuves en main. La souscription à une offre d’électricité verte d’un fournisseur d’électricité ne garantit pas l’accès à toutes les informations liées à la consommation d’électricité verte.

garantie d'origine
Source : Origo

L’apparition concrète de vos efforts financiers pour la démarche

Décorréler l’achat de Garanties d’Origine et la fourniture d’électricité permet de suivre concrètement les investissements fait pour la filière des énergies renouvelables. La facture d’une offre classique d’électricité verte implique le prix de l’accès au réseau et le prix lié aux Garanties d’Origine sous un seul et même tarif.

Connaître le budget lié exclusivement à la consommation d’électricité verte permet aussi de le comparer aux autres démarches de développement durable faites par l’entreprises.

« Faisons-nous suffisamment d’efforts dans ce domaine ? Pouvons-nous en faire plus en achetant des GO locales ? Pouvons-nous réduire ces dépenses en choisissant des GO moins chère pour les réorienter vers une autre démarche ? » Tant de questions qui peuvent consolider l’implication de l’entreprise pour l’environnement.

La centralisation d’une démarche à l’international

Le mécanisme européen des Garanties d’Origine n’est pas le seul système de traçage de l’électricité verte dans le monde. Il existe d’autres EAC (Energy Attribute Certificate) reposant sur le même principe, les principaux sont les RECs en Amérique du Nord et les I-RECS ailleurs dans le monde.  

Source : Origo

Il est donc tout à fait possible de consommer de l’électricité issue de sources renouvelables à l’échelle internationale sans avoir à négocier pays par pays une offre verte avec le fournisseur d’électricité. Cet achat centralisé permet de construire une politique RSE globale cohérente, couvrant tous les pays où l’entreprise est implantée.   

Pour conclure, l’achat de Garanties d’Origines ou autres EAC indépendamment de la fourniture d’électricité permet tout autant de réduire l’impact carbone d’une entreprise et valoriser sa politique RSE.

L’Etat peine à trouver preneur pour ses Garanties d’Origine

Depuis maintenant près d’un an, l’Etat met aux enchères les Garanties d’Origine issues des producteurs d’électricité d’origine renouvelable bénéficiant de subventions. Après des débuts plutôt positifs, la démarche peine à faire ses preuves. Nous vous proposons un point sur l’évolution de ces enchères.

Rappelons avant tout que l’Etat a fait le choix de ne mettre aux enchères que la moitié des Garanties d’Origine à leur disposition. Les GO mises aux enchères correspondent à la production du mois n-3.

Vous trouverez ci-dessous un graphique représentant les quantités vendues et le pourcentage de GO non vendues par l’Etat pour chaque mois de production depuis mars 2019 lors des enchères.

Source : Origo

Nous remarquons que les premiers mois se sont bien vendus. Mais à partir du mois d’octobre 2019, la perte est conséquente, avec un pic à 86% et 84% pour les mois de décembre 2019 et mai 2020. En 2020, hormis les enchères pour la production des mois de janvier et février, chaque session a connu une perte non négligeable. Les enchères des GO de la production des mois de janvier et février 2020 font partie des plus rentables. Les acteurs du marché cherchaient de fait à couvrir au plus tôt leur approvisionnement en Garanties d’Origine pour l’année 2020.

Source : Origo

L’éolien onshore est de loin la technologie la plus vendue dans ces enchères. Plus de 15,5 TWh de ce type de GO ont trouvé preneur depuis la première session. L’éolien est la technologie de production qui se développe le plus depuis quelques années grâce aux subventions étatiques, expliquant l’abondance de l’offre.

Cette difficulté à vendre les GO mises à disposition s’explique essentiellement par la faible demande de la part des consommateurs français. Selon l’AIB, le taux d’utilisation de Garanties d’Origine rapporté à la consommation nationale d’électricité n’est que de 10% tandis que la moyenne au sein de l’Union Européenne est de 26%.

Par ailleurs, l’Etat impose à chaque session un prix plancher choisi arbitrairement. La plupart des acteurs du marché de gros préfèrent alors s’approvisionner directement auprès des producteurs afin de bénéficier de tarifs plus avantageux sur le marché de gré à gré. De fait, le prix moyen d’une GO vendue aux enchères lors de la dernière session était de 0.26€, ce qui est supérieur au prix du marché de gré à gré.

Il existe des solutions pour permettre à ce marché d’être plus dynamique en France. La réglementation devrait laisser le choix aux producteurs bénéficiant de subventions de garder ou non les GO propres à leur production. Cela inciterait les producteurs disposant de meilleures connaissances du marché que l’Etat à développer des offres commerciales. L’Etat pourrait alors récupérer une rémunération directement de la part des producteurs en contrepartie des GO non-cédées, et bénéficierait surtout à moyen terme des conséquences d’un marché plus dynamique sur le prix des GO qu’il lui resterait à vendre via les enchères.

La réglementation pourrait de plus imposer une traçabilité intégrale de chaque MWh consommé, appelé le « full disclosure ». Le principe est simple, chaque MWh consommé doit être adossé à un Garantie d’Origine, que celle-ci soit relative à des énergies renouvelables ou non. Cela s’applique déjà en Autriche, aux Pays-Bas et en Suisse. Ce serait un grand pas en avant pour la transparence du marché français de l’électricité verte.

L’Etat serait donc gagnant à proposer une règlementation plus élégante.


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Les énergies renouvelables sont de moins en moins chères !

L’IRENA s’est attardé en juin dernier sur le coût des filières renouvelables. L’organisation rappelle que les coûts baissent drastiquement, au point où les énergies renouvelables deviennent les sources par défaut pour la production d’électricité à moindre coût. Elle présente par ailleurs de nombreux visuels permettant de suivre l’évolution de ces coûts.

Les deux énergies principalement concernées par cette révolution sont le solaire et l’éolien. Les panneaux photovoltaïques ont vu leur coût baisser de 82% depuis 2010. Le solaire thermique est quant à lui 47% moins cher depuis la même année, malgré une légère hausse des prix entre 2014 et 2016. L’éolien onshore (-39% depuis 2010) et offshore (-29%) ont eux aussi profité des innovations technologiques.

Pourcentage de la baisse des coûts des énergies renouvelables entre 2010 et 2019

Source : IRENA

Le solaire photovoltaïque est même devenu moins cher que l’éolien onshore entre 2018 et 2019. Lui qui coûtait 0,40 USD/kWh en 2010 est tombé en dessous de la barre des 0,05 USD/kWh. L’éolien offshore est à ce jour la technologie la plus chère (0,13 USD/kWh) parmi les quatre précédemment citées.

Evolution du coût par kWh des énergies renouvelable de 2010 à 2019

Source : IRENA

Les énergies renouvelables sont donc avec le temps devenues plus compétitives que les énergies fossiles quand le coût d’intégration au réseau reste relativement faible. D’après l’IRENA, 56% des nouvelles capacités de production d’énergies renouvelables raccordées au réseau en 2019 étaient moins chères que la centrale à charbon la moins couteuse.

Enfin, entre 2010 et 2019 pour la même somme d’argent investie, la capacité de production a plus que quadruplé pour le solaire photovoltaïque. En 2010, 1 million de dollars investi dans cette technologie permettait d’installer une puissance de 213 kW, contre 1005 kW en 2019. Concernant l’éolien onshore, la puissance installée est passée de 514 kW en 2010 à 679 kW en 2019 pour 1 million de dollar investi.

Les énergies renouvelables sont devenues des énergies compétitives financièrement, ce qui légitime encore plus leur développement. Elles concurrencent directement les énergies fossiles et sont donc en mesure de les remplacer progressivement si tous les acteurs participent à leur développement. Le système des Garanties d’Origine peut ainsi permettre aux consommateurs de financer de nouveaux projets, et à ces derniers de s’émanciper des subventions étatiques.


La consommation volontaire d’électricité verte en Europe en 2019

L’AIB a publié les mix résiduels de 32 pays européens pour l’année 2019. Pour rappel, le mix résiduel correspond au mix d’électricité non tracé. Origo a pu à partir des données de l’AIB calculer le pourcentage de consommation volontaire d’électricité verte pour chaque pays européen.

En 2019, le mix résiduel européen est constitué à 53,53% d’énergies fossiles, 42,02% d’énergie nucléaire et 4,4% d’énergies renouvelables. La faible part d’énergies renouvelables s’explique par le fait qu’elles sont majoritairement tracées par des Garanties d’Origine et sont donc exclues du mix résiduel. En 2019, 1068 TWh des 1227 TWh d’énergies renouvelable produits ont été tracés par des GO d’après les données du rapport. En moyenne, la consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable est de 26% de la consommation totale en Europe. Cela représente une augmentation de 3pts par rapport à 2018. En France, le mix résiduel est composé majoritairement de nucléaire (81,98%), suivi des énergies fossiles (9,60%) et des énergies renouvelables (8,42%).

Taux de consommation volontaire d’électricité verte en Europe en 2019

Source : AIB

La consommation volontaire d’électricité verte en France reste très basse avec un taux de 10,9% et ce malgré une belle hausse de 3,5 points de pourcentage entre 2018 et 2019. Les 5 premiers pays consommateur d’électricité verte (Autriche, Luxembourg, Irlande, Suède et Suisse) sont largement devant le peloton, avec un pic pour l’Autriche qui se rapproche de très près d’une consommation 100% d’origine renouvelable (98,04%).

Différence du taux de consommation volontaire d’électricité verte entre 2018 et 2019

Source : AIB

Parmi les pays qui consomment de plus en plus d’électricité verte, nous retrouvons de nouveau la Suisse et le Luxembourg avec respectivement une augmentation de 19,68 pts et 23,2 pts entre 2018 et 2019.

Deux pays ont en revanche perdu une bonne part de consommation d’origine renouvelable. Il s’agit de la Belgique (-9,52 pts). Selon un acteur du marché des GO, il semblerait qu’une part non négligeable de GO belges soit éligible au mécanisme d’exemption de taxe du Royaume-Uni ce qui expliquerait un fort taux d’exportation.

Les pays les plus consommateurs d’électricité verte en Europe sont aussi ceux qui tracent le plus l’électricité. L’Autriche pratique en effet le full disclosure dont le principe est de tracer tout MWh d’électricité consommé, peu importe la technologie de production. La Suisse et les Pays-Bas appliqueront également ce principe à partir de l’année prochaine.

Mix résiduel des pays européens en 2019

Source : AIB

De manière générale, nous observons que les consommateurs choisissent de plus en plus de participer à la transition énergétique, résultant à une augmentation importante du taux de consommation d’électricité de source renouvelable. Cette tendance positive observée depuis plusieurs années reste trop faible pour peser significativement sur l’offre et ainsi créer des signaux d’investissements dans les pays européens. La Norvège et dans une moindre mesure l’Espagne et l’Italie sont à l’origine d’un volume très important de GO qui inondent le marché européen. La situation de la France qui est en mesure d’exporter des volumes très importants de GO est aussi très visible en 2020 avec l’effet dévastateur des enchères françaises sur le marché des GO européennes. Une hausse de la consommation d’électricité verte dans ces pays engendrerait un basculement de l’équilibre offre/demande et probablement un investissement durable et efficace dans les énergies renouvelables à l’échelle européenne.

Pays importateurs et exportateurs de GO en Europe en 2019

Source : AIB

L’instauration du full disclosure serait un bon début en France et permettrait de clarifier la situation concernant la traçabilité du nucléaire. Les acteurs pourraient alors faire un choix explicite vers les énergies qu’ils souhaitent soutenir. D’autres ajustements réglementaires auraient aussi un impact positif, tel que laisser la possibilité à des producteurs bénéficiant de subvention de commercialiser directement leur GO.