Les géants du net face à leur impact carbone : publication du 5ème rapport “Clicking Clean” de Greenpeace USA

Greenpeace USA a publié à la mi-Mai son rapport annuel sur l’impact environnemental des géants américains du Web avec cette fois un focus sur l’utilisation des services du Cloud. On peut en retenir les conclusions suivantes :

Dans l’ensemble, les entreprises du net aux Etats-Unis font un effort important pour limiter leurs impacts sur l’environnement. Certaines d’entre elles ont ainsi mis en place d’ambitieuses politiques de verdissement de leur consommation d’électricité, principal facteur polluant de leur activité. Apple, Google et Equinix par exemple ont fait le pari d’avoir un sourcing d’électricité 100% renouvelable à l’avenir.

Greenpeace dresse par ailleurs un classement basé sur la part d’EnR dans le mix de consommation énergétique de ces entreprises :

 

 

Rang

Entreprise

Part d’électricité verte

1

Apple

87%

2

Yahoo !

73%

3

Facebook

49%

4

Google

46%

5

Amazon Web Services

23%

6

eBay

10%

 

L’ONG dresse aussi le constat que les entreprises en BtoC sont bien plus volontaires en termes de verdissement de la consommation de leur datacenters que les entreprises en BtoB.

 

Enfin, Greenpeace considère que l’absence de volonté du management de ces entreprises n’est pas le principal obstacle au verdissement de leur data centers. Au contraire, le problème vient plutôt du monopole d’utilities ayant un mix de production électrique très carboné. L’offre est au final plus problématique que la demande, et en tout cas beaucoup moins volontariste dans la transition vers une énergie moins carbonée.

Pour plus d’informations, consultez le rapport (en anglais) ici :

http://www.greenpeace.org/usa/Global/usa/planet3/PDFs/2015ClickingClean.pdf

 

Les entreprises françaises et l’enjeu climatique, ce qu’il faut retenir du rapport 2014 du CDP

Le Carbon Disclosure Project a publié récemment son rapport annuel sur le changement climatique. Ecrit à partir des réponses aux questionnaires que le CDP a distribué aux plus grandes entreprises françaises, il permet d’avoir une vision d’ensemble des politiques climatiques des entreprises concernées et de la qualité de ces dernières.

 Cette année, voilà quelques informations que l’on peut retenir du rapport :

  1. Les mesures prises sont encore loin de se rapprocher de l’objectif 2°C. Les 18 millions de tonnes de CO2 économisées en 2014 doivent selon le CDP être multipliées par 5.
  2. Les 15 plus gros émetteurs français représentent 96% des émissions Scope 1 & Scope 2. Le total des émissions de GES par les entreprises françaises est de 737 Millions de tonnes de CO2 en 2014. 654,7 Mt en Scope 1 (activité directe) et 85 Mt e Scope 2 (électricité consommée).
  3. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la consommation d’électricité au niveau mondial représente 40% des émissions de CO2. Consommer de l’électricité verte est donc un enjeu majeur.
  4. L’installation et l’achat de technologies bas carbone (dont l’électricité verte grâce aux garanties d’origine) est l’initiative bas carbone la plus performante ! Elle a permis aux entreprises d’économiser plus de 10 millions de tonnes de CO2 (sur les 18 économisées au total).
  5. 2 ans : c’est le délai moyen de retour sur investissement pour les leaders de la performance climat.
  6. La réputation, actif immatériel clé de l’entreprise, arrive dans le Top 3 des opportunités d’une politique climatique ambitieuse. En sachant que les français sont largement favorables aux énergies renouvelables, l’achat d’électricité verte a un impact indéniable sur la réputation.

Pour connaître plus en détails les conclusions de ce rapport phare, suivez le lien ci-dessous :

https://www.cdp.net/CDPResults/CDP-france-climate-change-report-2014.pdf

Vers une diversification de l’origine des garanties d’origine

  • La garantie d’origine, un outil de valorisation de l’électricité verte :

Les garanties d’origine permettent d’apporter une rémunération supplémentaire aux producteurs d’électricité verte. Choisir de consommer de l’électricité verte permet de la rendre les énergies renouvelables plus compétitives que les énergies fossiles. C’est lorsque suffisamment de personnes feront le choix d’une électricité de qualité, l’électricité verte, que les énergies renouvelables pourrons se développer de manière efficace et durable. ( pour plus de détails, reportez vous à notre dossier sur la question : http://www.electricite-renouvelable.com/financement-du-renouvelable-quelle-politique-et-quels-resultats/) .

  • Vers une diversification de l’origine des garanties d’origine :

Les centrales hydroélectriques sont aujourd’hui les principales sources d’électricité renouvelable. Cependant, nous assistons en ce moment à une diversification des sources, et cela va s’accentuer dans le futur. En effet, les investissements massifs réalisés en Europe dans l’éolien, le photovoltaïque et dans une moindre mesure la biomasse, permettront d’augmenter progressivement les sources d’énergies renouvelables.

Par ailleurs, la volonté de passer à une traçabilité complète, incluant la production électrique renouvelable subventionnée permettra également d’augmenter les sources disponibles.

Cette évolution vers plus de diversité dans l’origine de l’électricité certifiée permet d’entrevoir à l’avenir un plus grand choix pour les acteurs désireux de consommer de l’électricité verte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Ademe met en place une plateforme publique pour améliorer le reporting carbone des entreprises

Un nouvel outil de reporting

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), organisme gouvernemental rattaché aux Ministères de l’Ecologie et de l’Education, a rendu publique la mise en ligne d’une plateforme de reporting carbone. Destinée aux entreprises et aux institutions, cette base de données permettra selon ses promoteurs de faciliter la prise en main et la réalisation d’un bilan carbone.

 Rappelons en effet que depuis 2010, les entreprises de plus de 500 salariés, les services de l’Etat, les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants et les établissements publics de plus de 250 agents ont l’obligation réglementaire de réaliser un bilan de leurs émissions carbonées. Or, seuls 38% des établissements publics, 56% des entreprises et 60% des collectivités concernées ont rempli cette obligation.

Bilan-Ges :

La plateforme de l’Ademe, pragmatiquement nommée « Bilan-Ges » (http://www.bilans-ges.ademe.fr/), cherche donc à remplir le fossé séparant les faits et les objectifs. Elle dispose pour cela de solides arguments :

  • L’utilisation de la plateforme et l’accès à la base de données (la Base Carbone) est ouverte à tous et entièrement gratuite.
  • Une interface didactique et pédagogique, qui rappelle les enjeux de la comptabilité carbone et permet une approche sectorielle.
  • L’accès à un forum et la possibilité de participer à la gouvernance de la structure, ainsi qu’un accent mis sur la transparence.

A ce jour, la plateforme compte déjà plus de 2300 inscrits et a permis la publication de 56 bilans GES. Parmi les inscrits, citons des entreprises comme Adidas France ou la branche Ouest de Système U, ainsi que le groupe de presse Nice-Matin.

Origo vous permet de réduire votre bilan carbone :

Enfin, pour les entreprises et les organismes publics concernés, il est bon de préciser que les garanties d’origine permettent une singulière réduction du bilan carbone, en impactant sur le bilan de Scope 2. Pour en savoir plus, lisez notre article consacré à ce sujet et si derechef les garanties d’origine vous interpellent, Origo saura vous répondre et vous conseiller.

La commande publique, levier privilégié des villes pour lutter contre le changement climatique

Jeudi 26 mars dernier, à neuf mois de la conférence de Paris sur le climat, 32 maires et élus de métropoles européennes se sont donnés rendez-vous à Paris pour débattre et prendre des mesures concrètes dans la lutte contre le changement climatique.

 Les villes, espaces géographiques et sociaux en constante mutation, hébergent désormais plus de la moitié de la population mondiale. De ce fait, et parce qu’elles abritent la majeure partie de l’activité économique et des activités humaines en général, les villes émettent 70% des émissions globales de gaz à effet de serre. Agir est donc urgent, et c’est dans l’optique de pousser pour un « accord global et contraignant » que les leaders des grandes villes européennes se sont réunis à Paris.

  • Des objectifs quantifiables :

Pour peser dans les tractations climatiques mondiales, les villes se doivent d’arriver à la table des négociations avec des mesures concrètes. A Paris, les 32 villes présentes se sont donc engagées à réduire volontairement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% à l’horizon 2030. En prenant cette voie, elles confirment et appuient l’objectif européen cherchant à diminuer l’émission de GES des 28 de 40% à l’horizon 2030.

  • Une commande publique plus verte, principal levier d’action :

 Atteindre cet objectif ambitieux ne se fera pas sans mesures concrètes, et c’est conscients de cela que les édiles locaux ont annoncé dans un communiqué les principaux leviers qui seront utilisés. Parmi ces outils, verdir la commande publique de ces villes représente sans doute l’opportunité la plus grande d’opérer un changement de grande ampleur vers des villes plus vertes. Espérant un effet d’entraînement, les villes vont miser sur trois grands axes :

  1. L’accroissement de la part des véhicules hybrides et électriques dans le parc automobile de ces municipalités,
  2. La mise en circulation de véhicules de collecte et de propreté urbaine fonctionnant au gaz naturel,
  3. Et enfin l’augmentation de la part de l’électricité renouvelable dans le mix de consommation des municipalités, c’est à dire l’utilisation de garanties d’origine pour la couverture de leur consommation d’électricité.

Pour retrouver la déclaration de Paris, suivez le lien ci-dessous :

http://www.paris.fr/accueil/environnement/paris-et-villes-europeennes-se-mobilisent-pour-le-climat/rub_9654_actu_154571_port_23775

 

Vers une Europe de l’énergie : les propositions des gestionnaires de réseau européens

L’Union de l’énergie est un projet d’envergure, proposé et précisé par la Commission Juncker dans un communiqué du 25 Février dernier (voir notre article consacré à ce sujet).

Les gestionnaires de réseaux électriques européens, qui par leur situation d’interconnexion et leur métier sont particulièrement concernés par la question, ont publié et mis en avant une série de propositions dans le cadre de leur association à l’échelle européenne, ENTSOE (voir le glossaire). De ce rapport, nous pouvons retirer plusieurs propositions clés.

Les propositions centrales :

– Appliquer de manière complète et entière la législation existante à travers l’adoption et la mise en place des dix principes des réseaux électriques européens, qui sont une base essentielle d’un grand marché intérieur de l’électricité.

– Faciliter les investissements dans les projets d’infrastructures transeuropéens en lançant une communication communautaire supportant publiquement ces projets.

– Assurer une meilleure coordination entre les politiques énergétiques nationales et communautaires des pays membres, notamment en ce qui concerne la sécurité d’approvisionnement et la constitution du mix énergétique.

– Permettre une meilleure coordination régionale pour prévenir et gérer les situations de tensions énergétiques : coupures, désynchronisation du réseau.

– Développer la recherche et l’innovation, principalement dans le stockage de l’énergie.

– Améliorer le marché européen de l’électricité tel qu’il existe, notamment en permettant une meilleure intégration de l’électricité verte par une mise en avant du consommateur et des solutions de marché.

Après l’Espagne, la Bulgarie arrête son soutien aux renouvelables

Le Parlement bulgare a amendé sa loi sur l’énergie et a abrogé la possibilité pour les projets d’énergies renouvelables de profiter dorénavant des tarifs d’achat garantis. Cet amendement a été voté dans une tentative de réduire le déficit du secteur de l’énergie et d’alléger le poids que représentent les taxes vouées au financement de ces tarifs d’achat garantis sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

La Bulgarie se retrouve ainsi dans la même position que l’Espagne, à laquelle nous avons consacré un article (voir l’article) récemment.

  • La fin de la croissance exponentielle du secteur des EnR :

Ces généreux tarifs d’achat garantis accordés pour 20 ans ont permis une très forte croissance des installations solaires et éoliennes. Ainsi, l’ensemble des champs d’éoliennes totalisait une puissance de production de 177 MW en 2009 et 500 MW en 2010, soit une multiplication par quasiment trois en un an de la puissance installée. Le solaire PV a connu une croissance encore plus importante, puisque la capacité installée est passée de 6MW en 2009 à 1000 MW en 2013.

Au final l’objectif de 16% de renouvelables dans le mix énergétique, fixé pour 2020, a été atteint dès la fin 2013.

  • Un coût non soutenable :

 La mise en place de ces très généreux tarifs d’achat garantis a donc créée un important effet d’aubaine et l’engouement important des acteurs du secteur a conduit à des dépenses bien plus importantes que celles prévues par le gouvernement. Ainsi, la compagnie nationale d’électricité, chargée de racheter l’électricité aux producteurs EnR à prix garantis a vu son déficit se creuser et atteindre 1,6 Milliard d’euros. De plus, les consommateurs, particuliers et professionnels, qui in fine ont été chargés de supporter le poids de cette ambitieuse politique sur leurs factures, ont largement protesté. Et au final, c’est pour répondre à cette pression populaire et à la non soutenabilité de cette politique que le Parlement a décidé d’arrêter l’attribution de ces tarifs d’achat garantis.

  • Le bien fondé des subventions aux EnR questionné :

 Comme nous l’avons déjà mentionné pour le cas espagnol, ce fait d’actualité illustre parfaitement ce en quoi nous croyons chez Origo. Si il est nécessaire de subventionner l’électricité renouvelable dans des situations précises et ponctuelles (développement de l’éolien offshore par exemple), le fait de soutenir massivement le secteur sur les deniers publics est la plupart du temps contre-productif. Il existe en effet des risques importants pour les producteurs (remise en question du cadre de soutien comme c’est le cas, comme en Espagne et en Bulgarie) comme pour les contribuables (augmentation importante des taxes pour soutenir les EnR).

Mieux vaut alors que ce soit le consommateur, et non le contribuable, qui paye de manière volontaire pour un produit auquel il reconnaît sa qualité verte. Cela est possible grâce la consommation d’électricité verte certifiée par des garanties d’origine. En effectuant un acte d’achat volontaire, en acceptant de payer pour un produit de qualité, le consommateur valide le fait qu’il faille investir dans des moyens de production propres et favorables au développement du pays.

La stratégie européenne « Energie-Climat » à l’horizon 2030

Le 23 Octobre 2014, les décideurs européens se sont réunis à Bruxelles pour envisager l’avenir du paquet énergie-climat. Adopté en 2008 en partie grâce à la pression de la France alors à la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne, ce dernier s’est traduit par le fameux « objectif 3 fois 20 pour 2020 » : 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, -20% d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 et une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique. Alors que les pays membres de l’UE font d’importants efforts et semblent sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs, les décideurs doivent voir à plus long terme et décider quel sera le cœur de la stratégie « Energie-Climat » de l’UE à l’horizon 2030.

Le cadre qui est en train de se structurer reste sur la même longueur d’onde, et cherche à entrecroiser respect du climat et croissance économique en faisant la promotion d’une « économie bas carbone ». Pour assurer cette transition systémique, le projet s’appuie sur 4 piliers :

  1. Réduction des gaz à effet de serre d’au moins 40 % :

Le premier objectif de cette stratégie s’inscrit dans la droite ligne du premier seuil de     -20% d’émissions de gaz à effet de serre pour 2020 et est une étape intermédiaire pour atteindre les -80% anticipés pour 2050. De plus, en fixant ainsi un objectif clairement établi et juridiquement contraignant, l’Union peut se placer en leader des négociations sur le climat et participer activement à la COP 21 à Paris.

  1. Amener la part des renouvelables à 27% :

L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen est un symbole de ce double objectif économique et climatique. Cet objectif est contraignant non plus pour les Etats membres mais pour l’Union en elle-même.

  1. Porter l’efficacité énergétique à 27% :

Alors que la Commission proposait un objectif de 30% en vertu de la directive sur l’efficacité énergétique, le Conseil Européen préfère un objectif de 27% avec une possibilité de modification en 2020.

  1. Réformer le marché carbone européen :

Le marché carbone européen (EU ETS), véritable laboratoire empirique de la mise en place d’un outil de marché pour réguler les émissions de gaz à effet de serre, est régulièrement décrié pour son manque d’efficacité. Cela est pour simplifier le résultat d’un surplus massif de quotas carbone. De plus, les acteurs du marché ont besoin d’une visibilité à long terme, ce qui était jusqu’à présent une gageure.

L’UE se fixe donc comme objectif ambitieux de réformer et de renforcer cet outil précurseur de la lutte contre le changement climatique. Pour cela, la Commission va chercher à établir une réserve de stabilité lors de la prochaine phase du marché carbone, commençant en 2021. Cela permettra de juguler le surplus de quotas. De plus, le régulateur européen va accélérer la baisse de l’allocation de quotas de 1,74% à 2,2% par an à partir de 2021, garantissant ainsi une certaine tension sur le marché.

Climat et finance : les investisseurs de plus en plus attentifs au risque carbone

Dans quelques mois s’ouvrira à Paris la COP 21. Si les débats seront nombreux, nous savons déjà que la question du financement de la lutte et de l’adaptation au changement climatique, via notamment la promotion du fonds vert pour le climat, sera au cœur des enjeux. Capitale, cette mobilisation de l’argent public ne sera pas suffisante pour générer une transition vers une économie bas carbone au niveau mondial. En effet, les acteurs privés et en premier lieu les investisseurs devront adhérer aux objectifs climatiques et les inclure dans leurs stratégies, permettant ainsi au financement de la transition énergétique de changer d’échelle.

Longtemps, on croyait la finance bien loin de se préoccuper du climat et pourtant on assiste depuis quelques temps à de nombreuses initiatives de la part des investisseurs pour privilégier une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs explications sont avancées par le centre de recherche Novethic, filiale de Caisse des Dépôts en pointe sur la question,(http://www.novethic.fr/isr-et-rse/actualite-de-lisr/isr-rse/investisseurs-et-climat-le-vent-tourne-143071.html) pour expliquer cette mobilisation.

  • Une démarche éthique :

C’est une démarche qui est en fait assez ancienne, et regroupe un nombre important d’investisseurs éthiques. On retrouve parmi eux des congrégations religieuses ou des fondations, qui ont choisi d’exclure les entreprises les plus émettrices de carbone, comme le sont par exemple les compagnies pétrolières. Cependant, bien que nombreux et convaincus, ces précurseurs n’en ont pas moins des encours limités. Novethic recense moins de 200 milliards d’encours pour une centaine d’investisseurs.

Ne disposant pas d’un levier très important sur le plan financier, ils sont cependant très actifs sur le plan politique et jouissent de liens très étroits avec la société civile. A tel point qu’ils s’associent parfois avec elle comme par exemple pour la campagne « go fossil free » (http://gofossilfree.org/fr/ ). Cette action a fait preuve d’une efficacité certaine, en amenant certains fonds d’Universités américaines, comme celui d’Harvard, à réorienter ses investissements vers l’Investissement Socialement Responsable (ISR).

  • Une démarche de gestion, la prise en compte du risque carbone :

 Le business model des compagnies fortement émettrices de GES, notamment les majors pétrolières, a été radicalement remis en question par l’action combinée de la chute des cours du pétrole et la hausse de plus en plus importante des coûts d’extraction. Au delà, l’exposition de plus en plus forte des compagnies extractives au risque carbone fait que les investisseurs se montrent de plus en plus exigeants sur les questions liées au climat. Pour certains, cela passe même par une exclusion des actifs fortement carbonés de leurs portefeuilles.

Ainsi, le Montreal Carbon Pledge de 2014 a montré que les investisseurs étaient prêts à publier l’empreinte carbone de leurs portefeuilles d’ici à l’automne 2015. En France l’ERAFP, fonds de pension complémentaire de la fonction publique, a fait figure de précurseur puisque dès Mars 2014, ce dernier publiait l’empreinte carbone de ses investissements.

 

Au final, la prise en compte par les investisseurs des enjeux liés au climat relève bien souvent d’une double dimension éthique et gestionnaire. Le fonds norvégien, le plus important fonds souverain au monde, fort de 870 milliards de dollars, a ainsi annoncé récemment qu’il a exclu de ses investissements 22 entreprises impliquées dans des secteurs comme le charbon, les sables bitumineux ou l’or. Cette décision, prévue depuis quelques temps, est le résultat d’une pression combinée d’une partie de la société civile et du Parlement et de rapports d’analystes financiers prenant en compte le risque carbone.