Blog

Synthèse des filières productrices d’électricité renouvelable en France.

Observ’ER publie chaque année depuis 2013 un baromètre sur les énergies renouvelables. Ce dernier présente l’état des lieux de la production d’électricité et des puissances ou capacités installées de chaque filière des EnR en France. Leurs impacts socio-économiques y sont également synthétisés. Pour cette édition de 2018, les données relatives aux puissances installées s’arrêtent en septembre.
En novembre 2018, l’État français a annoncé la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celle-ci est un document stratégique qui définit les priorités et moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de la transition énergétique.
Les puissances installées et les emplois induits par la production d’électricité avec les EnR ne cessent de s’accroître.

La production d’électricité de source renouvelable en France pour l’année 2018

En fin septembre 2018, la puissance totale installée pour toutes les sources d’énergie renouvelable en France s’élevait à 50,2 GW soit 1,8 GW de moins que l’objectif fixé par la PPE pour 2018. Elle a quand même accru de 3,14% par rapport à 2017 . Cette croissance de capacité est essentiellement portée par la filière éolienne et photovoltaïque (PV).

La filière éolienne : 24 TWh – 17 100 Emplois pour 2017

En septembre 2018, en France, la puissance installée d’éoliennes était de 14,275 GW soit 716 MW de plus qu’en décembre 2017. Les régions Haut de France et la Région du grand Est représentent 47% du parc éolien Français.
En 2017, la filière a créé 1230 emplois de plus qu’en 2016.

La filière photovoltaïque (PV) : 8,6 TWh – 7 050 Emplois pour 2017.

La puissance installée a progressé entre 2017-2018. En septembre 2018, la France enregistrait 8,7 GW soit 697 MW de plus qu’en 2017. Remarquons que la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie ont le plus de puissance PV installé respectivement 237 MW et 1 784 MW. Pour l’année 2018, la filière n’atteindra pas l’objectif des 10 200 MW de capacité fixé par la PPE (selon l’Observ’ER).

La filière PV a employé 7 050 personnes en 2017 soit 2168 emplois de plus qu’en 2016. Rappelons que les emplois créés par la filière ont subi une baisse drastique à partir de 2011. Cela s’explique en partie par le moratoire instauré en 2010 par le gouvernement sur les installations de PV. Ainsi, les capacités installées par an de la filière ont chuté de 33% entre 2011 et 2012. Cela a entraîné une régression du nombre d’emplois liés à la filière sur la même période (29 377 en 2011 à 12 192 en 2012, soit une suite de 58,44%).

L’Hydroélectricité outil de stockage de l’électricité : 53,6 TWh – 11 590 pour 2017.

Elle reste la première source de production d’électricité verte en France. En septembre 2018, la puissance installée en hydraulique était de 25,7 GW.

La production d’hydroélectricité en 2017 était de 53,6 TWh soit une baisse 16% par rapport à la production de 2016. La sécheresse est l’explication majeure de cette baisse. D’ailleurs, selon Météo France, 2017 est l’année la plus sèche de la période 1959- 2017 .

L’hydroélectricité présente de nombreux avantages. Elle permet de soutenir le réseau électrique en cas de pic de consommation. Par exemple, le système de pompage-turbinage permet d’absorber le surplus d’électricité en cas de surproduction. Ce qui fait des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) un outil de stockage de d’électricité en quantité importante.

Christine Etchegoyhen présidente de la FHE ( France Hydro Electricité) pense que la France ne profite pas assez des avantages de sa filière hydraulique «…. Les objectifs ne sont pas assez ambitieux au regard du potentiel réel de la filière et de l’intérêt que revêt l’hydroélectricité pour les réseaux.»

Qu’en est-il des autres filières?

Les autres filières contribuent moins à la production d’électricité renouvelable en France. Bien qu’elle soit l’EnR la plus consommée en France, la biomasse solide est très peu utilisée pour la production électrique (0,59% de la production 2017). Elle est plus utilisée thermiquement. Elle représente plus de 40% de la production primaire d’énergie renouvelable .

  • Filière biogaz : 1950 GWh soit 0,5% de la production électrique totale de 2017; 447 MW de puissances installées en septembre 2018.
  • Les déchets urbains renouvelables : 2 220 GWh soit 0,41 % de la production d’électricité en 2017
  • La géothermie : 88 GWh soit 0,016% de production d’électricité 2017; 16,5 MW de puissances installées en septembre 2018)
  • Solaire à concentration (alternative au PV) : 9,75 MW de puissance installée en fin 2018. Grâce à son système de stockage thermique, cette technologie permet de produire de l’électricité en l’absence de soleil.

La production d’électricité en France reste dominée par le nucléaire. Depuis 2000 , sa part dans la production d’électricité française varie entre 71% et 79%. En 2017 , elle était de 71,6%. A l’horizon 2025, la France espère réduire ce pourcentage en la ramenant à 50% (PPE, 2018). Cette diminution sera compensée progressivement par l’augmentation de la production d’électricité renouvelable.

Le baromètre 2018 des énergies renouvelables électriques en France de Observ’ER est téléchargeable ici

Origo est désormais neutre en carbone

À l’heure où la plupart des pays et villes se mobilisent pour tendre vers la neutralité carbone, Origo a décidé de passer le cap accompagné par South pole group.

La première étape fut de lister tous nos postes d’émissions de CO2 tels que :

– l’énergie : consommation énergétique des bâtiments et autres sources fixes (électricité, chauffage…)

– les immobilisations : fabrication des biens durables utilisés par Origo sur leur durée d’utilisation (bâtiments, parcs informatiques, mobilier…)

– les déchets : traitement de fin de vie de l’ensemble des déchets générés par Origo

– les intrants : achats de fournitures, matériaux et prestations de services (honoraires, études…)

– le fret : transport de biens depuis les fournisseurs vers Origo

Une fois cette analyse établie, nous avons dû faire un choix entre différents projets dans lequel nous aimerions investir.

C’est finalement le projet « Kariba  REDD + Forest protection » au Zimbabwe qui a remporté l’adhésion de l’équipe.

KARIBA REDD+ Forest protection Zimbabwe

Le Zimbabwe a beaucoup souffert de la guerre qui a engendré  de grandes difficultés économiques, le tout couplé d’une croissance démographique importante. Au cours des vingt dernières années, la population a survécu en utilisant les ressources de la forêt pour développer l’agriculture et puiser du carburant pour vivre.

Désormais, plus d’un tiers de sa majestueuse forêt a disparu.

Le projet a donc pour objectif de protéger près de 785 000 hectares de faunes et flores au sud du pays ainsi que les rivages du lac du Zimbabwe.

Au-delà de l’aspect environnemental, un éventail d’activité est développé en soutien des communautés locales : ateliers agricoles, fabrication de matériaux à basse émission, mise en place de plantation de bois de chauffage à croissance rapide, développement de l’éco-tourisme, etc.

Origo est donc fier de participer à ce projet tout en assurant la neutralité carbone pour ses activités sur l’année 2018 !

certificat carbone neutre

Analyse croisée entre le MNE et Powernext Consommation d’électricité verte : 61% d’intention contre 6% de réalisation.

Pour le Médiateur National de l’Energie, 61% des français sont favorables aux offres vertes.

La dernière édition du baromètre Energie-Info du médiateur national de l’énergie , synthétisant l’enquête réalisée du 04 au 27 septembre par le Médiateur National de l’Energie (MNE), montre que 61% des français sont réceptifs à l’offre d’électricité verte proposée par les fournisseurs, soit une hausse de 7 points de pourcentage en un an. La même enquête montre que 54% d’entre eux sont favorables à la souscription d’une offre d’électricité verte dès 3% de baisse de leur facture. L’enquête n’approfondie pas un point essentiel. La plupart des offres offertes aux particuliers sont proposées actuellement à des prix inférieurs au tarif réglementé de vente du fournisseur EDF. En conséquence, nous pouvons considérer que la quasi-totalité des 61% de français en question sont favorables à une offre verte dans les conditions actuelles. La raison environnementale serait même la première cause de changement pour 11% de Français.

 Powernext calcule une consommation volontaire d’électricité verte de 6,1%.

En réalité seulement 6,1% (+1.4 point de pourcentage) de la consommation est couverte par des garanties d’origine ce qui représente 29,3 TWh d’électricité verte consommée volontairement selon le rapport de Powernext. Ce taux est faible par à rapport celui de l’Europe qui est de 20% en moyenne même s’il est en hausse.

Pourquoi un tel paradoxe et qu’espérer pour l’avenir ?

L’écart entre l’intention et la réalisation s’explique principalement par le faible changement de fournisseur des français. Il y a encore beaucoup de barrières psychologiques et d’idées reçues. 65% des français pensent toujours que c’est au nouveau fournisseur de relever leur compteur selon le MNE. Même si deux consommateurs sur trois pensent qu’il est simple de changer de fournisseur seulement un foyer sur cinq déclare avoir déjà changé de fournisseur d’électricité ou de gaz naturel.

Tout cela laisse présager une hausse substantielle de la consommation d’électricité verte en France. Cela démontre par ailleurs, l’adhésion importante du grand public vis-à-vis de cette démarche ce qui encourage à un impact dans l’achat responsable d’électricité des entreprises également.

Évolution des utilisations et émissions des Garanties d’Origine (GOs) en Europe de 2009-2025.

En septembre 2018, RECS International et l’agence finlandaise Vaasa ETT ont publié un rapport  sur le développement du marché des Garanties d’origine en Europe de 2009-2017. Ils utilisent les statistiques de 31 pays membres et non membres de l’EECS (European Energy Certificate System) fournies par Grexel. Ils donnent aussi une prévision des activités d’émissions et d’utilisations des GOs en Europe de 2017 à 2025.

Les émissions et utilisations des GOs progressent dans les 31 pays étudiés.
De 2009 à 2017, la consommation d’électricité verte certifiée (courbe jaune) a en moyenne augmentée de 13,11 %. En 2017, elle s’établissait à 643 TWh soit 24 TWh de plus qu’en 2016. Cette augmentation s’explique en partie par l’engagement des grands groupes à travers l’initiative RE100 d’atteindre 100% de consommation d’électricité verte sur tous leurs sites de consommation dans le monde. De nos jours 154 entreprises l’ont signé. Parmi elles, figurent des entreprises françaises :  AXA, Crédit Agricole, Danone, Groupe l’Occitane, Schneider Electric, La Poste et Décathlon.

Par ailleurs, certaines entreprises étatiques utilisent de l’électricité de source renouvelable. Selon l’IRENA[1], l’entreprise ferroviaire publique allemande Deutsche Bahn AG, a consommé 3,44 TWh d’électricité verte en 2017. Cela représente 33% de sa consommation annuelle d’électricité. La compagnie ferroviaire néerlandaise NS, elle, consomme de l’électricité 100% d’origine renouvelable et produite aux Pays-Bas.

Sur la même période, les émissions de GOs ont également accru. Le taux moyen de croissance était  de 11,05%. En 2017, il y a eu 16 TWh d’émission de plus qu’en 2016 soit une progression de 2,3%. Cela peut expliquer par l’augmentation de production d’électricité renouvelable d’une part, et d’autre part par l’intégration progressive de volumes non intégrés au marché. Ainsi, selon ENTSOE, la production européenne d’électricité renouvelable a augmenté de 2,34% entre 2016[1] et 2017[2]. Sur la même période, il y a eu 29 977 MW de capacités supplémentaires de production d’électricité renouvelable soit  5,95% d’augmentation.

Quels pays  contribuent plus à l’augmentation des émissions et utilisations des GOs?
L’EECS a été mis en place par l’AIB (Association of Issuing Bodies) dans le but d’harmoniser les critères que doivent respecter les Garanties d’origine  émises par les pays membres (19 pays lors de cette étude). Les règles imposées assurent la fiabilité et la sécurité du système. Elles  garantissent aux titulaires de compte le transfert des GOs EECS aussi bien pour les comptes nationaux que pour les comptes à l’international[1].

Prévision sur les activités des garanties d’origine de 2017 à 2025 en Europe

Les émissions européennes de GO dépasseront la barre de 1000 TWh en 2022. Notons également qu’à partir de 2024, les utilisations de GO excéderont les émissions européennes de GO.

Ce rapport passe en revue les activités des GOs en Europe de 2009 à 2017. Ces résultats prévoient une forte demande d’électricité verte en Europe sur l’horizon 2017-2025. Cela est probable car de nombreuses entreprises privées comme publiques adoptent la démarche de consommer de l’électricité renouvelable. Les émissions européennes de GO dépasseront la barre de 1000 TWh en 2022. Notons également qu’à partir de 2024, les utilisations de GO excéderont les émissions européennes de GO. Cette situation deviendra alors très intéressante pour leAncre financement des énergies renouvelables. En effet, la demande devrait rapidement inciter le financement de nouveaux moyens de production d’électricité permettant l’émission de GO, que ce soit par la mise en place de PPA (Power Purchase Agreement) intégrant l’achat de GO, si l’acheteur souhaite se couvrir contre la fluctuation du marché de l’électricité en plus de réduire son empreinte carbone, ou tout par simplement l’achat de GO à court, moyen, ou long terme si la démarche de l’acheteur est purement environnementale.




Les enchères de garanties d’origine en France sont prévues pour 2019.

Depuis la mise en place du système de subvention des énergies renouvelables via l’obligation d’achat dans un premier temps, puis le complément de rémunération depuis 2016, l’Etat a toujours interdit aux producteurs bénéficiant de ces subventions de pouvoir vendre leurs garanties d’origine (GO). Cette interdiction privant les énergies renouvelables d’être valorisées par les consommateurs sera enfin supprimée pour le plus grand bien des producteurs, des contribuables et des consommateurs soucieux de la transition énergétique.

A partir de 2019, les garanties d’origine issues de production d’électricité ayant bénéficié de subvention seront disponibles grâce à la mise aux enchères de celles-ci. L’arrêté du 24 août précise que Powernext est renouvelé dans sa mission de teneur de registre et par voies de conséquence il sera en charge de la mise en place de ces enchères. Un décret du 5 Avril 2018  évoque dans les grandes lignes les règles de ces enchères. Il reste néanmoins de grandes zones de flou.

Powernext aura donc de nouvelles missions telles que la rédaction du cahier de charge de la mise aux enchères des GO; la fixation des prix de réserves des GO aux enchères ou encore la publication annuelle de rapports sur les enchères de GO.

Il faut noter que les frais d’inscription et de gestion des installations bénéficiant des subventions seront gratuits.

Quel impact ?

Ces enchères entraîneront l’arrivée de nouveaux volumes de GO sur le marché. Cela représentera une nouvelle opportunité pour les fournisseurs d’électricité et les entreprises ayant une démarche de consommation d’électricité de source renouvelable. Ils pourront s’approvisionner en garanties d’origine avec comme intérêt de disposer d’avantage de volumes solaires et éoliens.

Dans son document de délibération, la CRE estime un volume additionnel de 36 TWh qui serait disponible pour les consommateurs.

Ce volume pourrait soulager une demande toujours croissante en France et en Europe. L’année dernière, 100 TWh de demande additionnelle en un an a été constaté. Les avis divergent donc quant à l’évolution des prix dans la mesure où l’engouement pour l’électricité verte est de dimension européenne. Il est néanmoins logique d’espérer une baisse de l’écart de prix entre les garanties d’origine française et celles émises dans d’autres pays européens.

Les GO au secours de la CSPE

Les garanties d’origine issue des centrales subventionnées seront mises aux enchères à partir de 2019. Cela sera une nouvelle opportunité pour les acteurs du marché. Powernext sera en charge de l’organisation de ces enchères. Les revenus issus de ces enchères seront utilisés pour réduire les coûts de soutien à l’électricité renouvelable à travers la diminution de la CSPE sur la facture de consommation d’électricité.

Pour les consommateurs finaux, la loi prévoit que sera indiqué sur leur facture, la part de la consommation couverte par des GO issues du processus d’enchères. A partir de 2021, pour certifier l’origine renouvelable d’une consommation d’électricité, les GO et la production d’électricité devront provenir du même mois de production ce qui sera d’autant plus incitatif pour le développement des énergies renouvelables.
Les entreprises en autoconsommation pourront également émettre des GO. Grâce à un système de comptage qui permettra de déduire le volume d’électricité renouvelable utilisée de celle injectée sur le réseau. Selon décret du 5 Avril 2018 sous-section 4   »La configuration technique de l’installation doit permettre de mesurer de manière séparée d’une part, la puissance injectée et soutirée sur le réseau et d’autre part, la puissance totale produite en sortie des machines électrogènes, minorée de la puissance consommée par les auxiliaires ».

52% des entreprises Européennes consomment de l’électricité renouvelable selon l’IRENA !

52% des entreprises Européennes consomment de l’électricité renouvelable selon l’IRENA !

 Fondé en 2009, IRENA est une agence internationale pour les énergies renouvelables qui compte de 150 états membres. L’organisme a réalisé une enquête sur la consommation d’électricité auprès de 2410 entreprises dans 40 pays membre en 2017. Dans son rapport Corporate sourcing of renewable Market and industries Trends , il analyse les données de cette enquête.

Sur les 2410 entreprises enquêtées, 891 sont des entreprises européennes soit 36% des entreprises. Parmi les 891 entreprises européennes, 52% utilisent de l’électricité d’origine renouvelable de manière volontaire. Le volume total d’électricité renouvelable consommé par les entreprises enquêtées est 465 TWh. Cela  représente à peu près la consommation annuelle d’électricité en France.

Il existe deux approches concernant la consommation d’électricité d’origine renouvelable. La première dite « approche passive »  et la seconde appelée « approche active». La consommation passive d’électricité verte d’une entreprise se limite à comptabiliser l’électricité d’origine renouvelable contenue dans le mix résiduel du réseau auquel est connectée l’entreprise. Mais une entreprise peut choisir une démarche active pour augmenter la part de renouvelable dans sa consommation d’électricité en traçant l’électricité consommée sur le réseau ou en produisant elle-même son électricité pour de l’autoconsommation. Les programmes de production subventionnés par des tarifs de rachat ne sont pas quant à eux considérés comme une démarche de consommation d’électricité verte.

Plusieurs options existent pour une entreprise qui veut consommer volontairement de l’électricité d’origine renouvelable.

Tracer l’électricité lorsque l’entreprise utilise le réseau d’électricité (1,2 et 3).

Un système de traçabilité assure que le volume d’électricité consommé est équivalent à un volume d’électricité d’origine renouvelable injecté dans le réseau. Un certificat est ainsi la preuve que l’électricité est d’origine renouvelable.  Les Garanties d’Origine (GOs) en Europe et les Renewable Energy Certificates (RECs ) en Amérique du Nord sont des exemple de tels certificats. L’achat de certificats se fait soit indépendamment, soit à l’occasion de la signature de différents contrats tels que les PPAs (Power Purchase Agrements) à savoir l’achat d’électricité injecté dans le réseau par un producteur ou d’un contrat permettant l’accès au réseau d’électricité dit « contrat de  fourniture ».

L’autoconsommation (4).

L’entreprise installe elle-même des unités de production d’électricité pour satisfaire ces besoins. Elle peut revendiquer la part d’électricité consommée grâce à son installation si elle choisit un système d’autoconsommation. La part résiduelle consommée grâce à l’utilisation du réseau doit être accompagnée d’un certificat.

Sur les 465 TWh représentant la consommation d’électricité renouvelable des entreprises enquêtées, environ 65% se fait grâce à un système de traçabilité et 35% en autoconsommation. La hausse de la part d’autoconsommation s’explique par la baisse du prix des panneaux photovoltaïques et la maîtrise de la technologie d’installation des fermes éoliennes. Le système de PPAs est plus développé dans les pays d’Amérique du Nord qu’en Europe. A titre d’exemple, Apple, Microsoft et HP ont une part significative de leur consommation d’électricité couverte par des PPAs.  En 2017, coté américain, 2,78 GW de nouvelles installations étaient sous contrat PPAs avec des entreprises du secteur numérique. En Europe, c’est dans les pays nordiques que ce système d’approvisionnement des entreprises en électricité est le plus développé. En 2017, 0.8 GW d’installations étaient sous PPAs. Ce type de contrat est généralement réalisé par les entreprises disposant de data center qui consomment énormément d’électricité.

Pour atteindre leurs objectifs de consommation d’électricité de source renouvelable, les entreprises ont souvent recours à des moyens diversifiés. A titre d’exemple, Apple Inc utilise quatre possibilités de consommer de l’électricité verte de manière volontaire pour atteindre son objectif de consommation d’électricité d’origine renouvelable à 100%. En conséquence, Apple utilise le réseau électrique pour 76% de sa consommation électrique dont elle trace l’origine renouvelable grâce à des certificats achetés directement aux producteurs ou via des intermédiaires.

Dans ce rapport, des entreprises françaises sont représentées telles Cap Gemini, Crédit  Agricole et BNP Paris Bas. Seule la banque Crédit Agricole a atteint 100% d’électricité renouvelable selon les données de l’enquête.

De plus en plus d’entreprises dans le monde font le choix d’une consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable. L’autoconsommation et l’effort de tracer l’électricité consommée afin de choisir des énergies renouvelables permettent la réalisation de nouvelles installations de manière durable et financées de manière efficiente.

L’utilisation des Garanties d’Origine en Europe.

Chaque année, l’AIB (Association of Issuing Bodies) dresse un bilan des activités des Garanties d’Origine (GO) sur les 23 membres représentés dans 20 pays (la Belgique étant représentée par 3 membres distincts). Ce rapport contient les informations sur les émissions, les utilisations, les transferts et les expirations des Garanties d’Origine dans les pays membres de l’association. Il permet de savoir quels pays contribuent le plus aux émissions et qui utilisent plus de GO dans l’espace géré par l’AIB. De par son expertise sur le marché des Garanties d’Origine, Origo vous présente ce qu’il s’est passé sur le marché des GO en 2017. Cette présentation se basera sur les pays de membre de l’AIB qui représente une part importante de l’Europe mais exclut des pays majeurs où la consommation d’électricité verte augmente tels que le Royaume-Uni ou la Pologne.

Le bilan 2017 sur les activités des GO dans les 23 pays membres montre une croissance des activités d’émission et d’utilisation des GO entre 2016 à 2017. Les émissions ont légèrement augmenté : environ 5% d’émissions en plus par rapport aux émissions de 2016. Au sein de l’AIB, les plus gros émetteurs de GO sont la Norvège, l’Espagne, la Suisse et l’Italie avec l’hydroélectricité comme première source d’émission (plus de 140 TWh) et ils génèrent plus de 64% des GO émises. Les émissions norvégiennes de GO représentent plus d’un quart des GO générées par les pays de l’espace AIB. Cela s’explique en partie par la forte domination de l’hydraulique (environ 97%) dans la production d’électricité dans ce pays scandinave.  L’Espagne est le deuxième émetteur de GO parmi les 20 pays membre de l’espace AIB, ce qui peut s’expliquer par la forte présence de l’électricité d’origine éolienne qui représente 50% du mix de production du pays.

L’utilisation des GO dans l’espace géré par l’AIB a augmenté d’environ 30% par rapport à leur utilisation en 2016.  L’Allemagne, l’Espagne, les Pays Bas et la Suisse sont les quatre plus gros utilisateurs de GO et représentent plus de la moitié des GO utilisé au sein des 20 pays membres.

Par rapport à l’année 2016, les GO issues de l’hydraulique ont vu leur utilisation chuter de 9% mais restent encore le type de GO le plus demandé par les pays importateurs de GO. Cette baisse s’explique par une très faible production hydraulique dans la région des Alpes qui a affecté la production française, italienne et suisse notamment. Quant aux GO issues des éoliennes et du solaire, leur utilisation a augmenté respectivement de 7,9%  et de 3,2%. Cela s’explique par l’augmentation de la part de la production d’électricité d’origine éolienne en Espagne et en Italie[1] (augmentation de 3% entre 2016 et 2017).

Cette croissance de l’utilisation des GO peut être expliquée par une prise de conscience de l’impact positif du choix de consommer de l’électricité d’origine renouvelable sur la transition énergétique. L’augmentation du nombre d’entreprises influentes dans le monde qui ont fait le choix de consommer volontairement de l’électricité verte explique aussi cette augmentation d’utilisation de GO. Certaines de ces entreprises sont actuellement regroupés au sein de l’initiative RE100 et sont au nombre de 138  (http://there100.org/companies), parmi lesquelles on dénombre six entreprises françaises: AXA, Le Groupe la Poste, Crédit Agricole, Danone, Le Groupe l’Occitanie, et Schneider Electric.

Les bâtiments publics de certaines villes de l’espace AIB sont également passés à l’électricité verte. A titre d’exemple, on peut citer la ville de Madrid (plus de 1350 bâtiments publics)  et la ville de Paris. Cela a eu un impact sur les GO utilisées dans l’espace.

 

Source : AIB

La France, membre de l’AIB depuis 2013, continue d’être à la traine en matière d’utilisation de Garanties d’Origine. Cependant, depuis 2013, les GO d’origines françaises utilisées en France pour couvrir la consommation d’électricité verte ne cesse d’augmenter. Entre 2013 et 2017, il y a eu en moyenne une augmentation de 51,19% de l’utilisation des GO françaises en France. Ce taux a presque doublé entre 2015 et 2016. La COP21 à Paris a eu un effet sur l’engagement des entreprises à consommer de l’électricité verte, et depuis de nombreuses entreprises et collectivités françaises ont fait le choix de consommer de l’électricité verte (Liste disponible sur Quiestvert.fr).

Quant aux émissions de GO en France, elles ont connu une baisse entre 2016 et 2017. Selon les données de RTE, la chute d’environ 17% de la production d’hydroélectricité en France est l’une des  causes de la diminution des émissions des GO sachant que plus de 90% des GO émises en France proviennent de cette source. Une autre explication de cette chute d’émissions de GO peut être l’augmentation des entreprises sous le complément de rémunération  ne pouvant pas émettre de GO.

Le marché européen des GO pour l’activité 2017 reste dominé par la Norvège en tête des pays émetteur et exportateur de GO. En termes d’utilisation et d’importation des GO, l’Allemagne est en première place. Le Power Purchase Agreement (PPA) accord bilatéral entre entreprise et producteur du renouvelable se développe de plus en plus dans l’espace AIB. Ainsi en 2017, l’équivalent d’un GW de contrat d’achat d’électricité d’origine renouvelable par PPA a été signé en Europe. Ce mode d’achat direct d’électricité verte est actuellement développé dans les pays comme les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, et jouera un rôle important pour la valorisation des Garanties d’Origine.

Le rapport de l’AIB donne une bonne vision de l’activité des GO dans chacun des pays membres. Avec les initiatives telles que RE100, et l’engagement que prennent de plus en plus de villes pour la consommation d’électricité d’origine renouvelable, nous pouvons prévoir une augmentation de l’utilisation des GO en France et dans l’espace AIB.

Rencontre avec Preben Munch

preben-munch

Preben Munch évolue depuis plus de 30 ans dans les domaines de l’industrie et de l’énergie. En 2000, il démarrait une activité de courtage de l’électricité en France pour le compte d’une société norvégienne. C’est ce qui l’a conduit à se spécialiser dans ce secteur et par la suite a travaillé sur différents projets d’énergies renouvelables, entre autre en Afrique. En 2009, il entre chez ECOHZ avec pour mission de développer le portefeuille de clients corporate. Jusqu’à maintenant, l’entreprise ne travaillait pas avec le client final mais plutôt avec des intermédiaires, revendeurs ou fournisseurs. Il assure depuis le rôle de directeur responsable des clients corporate et des partenariats stratégiques.

 

1) Les entreprises s’engagent de plus en plus dans une consommation d’électricité verte, quel(s) intérêt(s) voient-elles dans cette démarche ? 

Le choix de l’électricité renouvelable devient de plus en plus évident pour les entreprises !  La prise de conscience liée au changement climatique pousse davantage d’acteurs à s’engager et le sujet des énergies renouvelables est désormais pris au sérieux et soutenu au sein des conseils d’administration en interne.

Il y a dix ans, certains acteurs « pionniers » s’y sont intéressés comme Google, Amazon ou encore Apple. Ces entreprises sont issues de secteurs où la croissance de consommation est importante et avaient un intérêt évident à se positionner sur les énergies renouvelables pour les data center.

Depuis, beaucoup d’autres ont suivi. Le grand public est mieux informé grâce au suivi médiatique de la COP21 et a ainsi plus d’attentes envers ces entreprises qui suivent alors le mouvement.

Pour certaines, il s’agit aussi d’un atout qu’elles peuvent mettre en avant. Lors d’un appel d’offre, le critère de l’impact écologique peut désormais représenter entre 10 et 20% de la note finale. Les entreprises n’hésitent donc plus à établir des programmes structurés avec leurs fournisseurs pour simplifier l’accès aux énergies renouvelables.

 

2) Le marché de l’électricité de sources renouvelables en Europe et dans le monde a fortement évolué ces 6 derniers mois, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? 

Pendant des années, les acteurs historiques n’ont pas vraiment cru à l’avenir des énergies renouvelables. Des investissements étaient entrepris mais sans réelle conviction. C’est pourquoi, lorsque le marché a enfin révélé son potentiel, certains n’ont pas su se positionner assez rapidement tandis que d’autres plus petits acteurs ont su tirer partie de ce revirement de situation !

Maintenant, la plupart des acteurs ont su adapter leur stratégie et s’engagent sur ce chemin de développement. Comme on dit « Business drives business ». Ce développement d’activité qui était au départ portée par des entreprises pionnières a créé une dynamique de marché, augmentant l’offre puis la demande… pour en faire un véritable cercle vertueux !

En Europe, cela a évidemment un impact sur la croissance de la capacité de production des énergies renouvelables, et influence son prix qui a lui-même fortement évolué ces derniers mois.

Au niveau mondial, cela est plus fragmenté compte-tenu la structure des marchés nationaux : le volume du marché des États-Unis représentent 15/20% du marché européen et l’on compte plus d’une trentaine de pays, hors Amérique du Nord. Toutefois, la tendance au niveau global et que la demande et le prix augmentent également.

 

3) Pour une entreprise qui souhaite consommer de l’électricité verte, quelles solutions existent ? 

Avec l’évolution de la demande, on assiste évidemment à une évolution de l’offre.

La première étape avant de se lancer dans la consommation d’électricité verte est la définition de ses ambitions: quel impact doit avoir ma consommation ? Pourquoi ? Sur quelle durée ? Quelle zone géographique ?

Pour s’engager dans une consommation d’énergie renouvelable, il existe ensuite plusieurs niveaux tels que :

– l’achat de «  energy attribute certificats» qui documentent l’origine de la production de l’électricité, en Europe connus comme des Garanties d’Origine (GO). Les GO peuvent être achetées avec des spécificités géographiques, technologiques, avec ou sans label, etc. L’engagement se fait sur une ou plusieurs années et encourage le développement des sites de production d’énergie renouvelable.

– Pour des entreprises qui souhaitent avoir un impact plus important, il existe un produit appelé « ECOHZ GO2«  qui assure un financement aux nouveaux projets en manque de capitaux. Quand un client achète ce produit, une majeure partie du montant est attribuée à des projets identifiés par ECOHZ et sélectionnés avec le client. Cette opération permet d’assurer la dernière partie du financement du projet !  Le dernier projet a été porté par H&M et a permis de financer un projet de parc éolien.

– Pour des entreprises souhaitant prendre des engagements à plus long terme, le « Power Purchase Agreement » (PPA) est possible dans certains pays avec un certain nombre de producteur. Ce système où le consommateur s’engage à acheter de l’électricité à un producteur existe depuis longtemps. Avec un PPA, les entreprises s’engager à acheter la production souvant d’un projet qui n’est même pas encore réalisé ! Ce projet prend donc vie grâce à ces promesses d’achat à travers le PPA sur les prochaines 10 à 20 années.

– Enfin, certains industriels installent des panneaux solaires sur leurs sites de production pour couvrir une partie de leur consommation. Avec la baisse des coûts du matériel, cela devient plus intéressant financièrement.

 

4) Quelles sont les principales difficultés qu’elles peuvent rencontrer ? 

Dans le cas de l’achat de GO, cela est très simple. Le système des GOs repose sur des directives européennes et la transparence est assurée par la législation de chaque pays membre. Cette année, plus de 600 millions de certificats seront échangés. Cela indique bien que le système est bien en place et que les échanges se font sans complexité. Toutefois, il peut y avoir des variations de prix assez importantes en fonction du produit choisi et du timing des transactions.

Avec un accord PPA, cela est beaucoup plus compliqué. Il exige un engagement très lourd de la part de l’entreprise qui s’engage dans un projet avec un risque financier important, sur une longue durée et avec un cadre juridique complexe. C’est pourquoi la négociation d’un contrat PPA peut durer plusieurs années.

Cela explique en grande partie pourquoi la majorité des entreprises se lancent dans les énergies renouvelables à travers l’achat des certificats. La procédure est simple, sans risque et, à l’aide des conseils d’un interlocuteur de qualité, il est possible d’être orienté vers LE produit qui correspond à ses ambitions et sa stratégie d’entreprise.

Le marché des énergies renouvelables a beaucoup évolué ces derniers temps !  Cela renforce l’intérêt d’avoir un interlocuteur spécialisé qui suit au jour le jour les évolutions du marché, les opportunités, les nouveaux produits et l’évolution du prix. Origo ayant une très bonne connaissance du marché et du tissu industriel français et ECOHZ de par sa position de leader européen depuis plus de 15 ans sur ce marché permettent ainsi aux entreprise d’accéder et de participer à un portefeuille de projets d’origine géographiques variés en Europe et dans le monde.

 

Merci à Preben Munch pour cette interview ! Retrouvez son profil sur Linkedin et sur le site d’ECOHZ

 

EnregistrerEnregistrer

700 MW d’éolien offshore financés grâce aux garanties d’origine !

Conséquence d’un marché qui entre enfin dans une phase de maturité, la garantie d’origine joue désormais un rôle important dans l’investissement dans des moyens de productions renouvelables. Elle permet de tendre davantage vers des investissements efficients et durables car nécessitant de moins en moins de subventions. Si la situation de la France ne fait encore que rattraper son retard, le cas des Pays-Bas est particulièrement édifiant. En effet, grâce à une garantie d’origine stabilisée autour du prix de 5€/MWh, il est possible d’investir ! Et le résultat est là : un projet de 700 MW d’éolien offshore verra le jour.

Vattenfall, une entreprise suédoise leader en Europe du Nord dans la production et distribution d’électricité, a en effet obtenu un projet de construction d’un parc éolien offshore de 700 MW en mer du Nord, dans le secteur des Pays-Bas. L’obtention de ce projet offshore, sans subvention, permettra à l’entreprise Vallenfall de réaliser son ambition de décarboniser sa production d’électricité.
L’entreprise compte sur ses atouts internes, sur les conditions géographiques et météorologiques optimales qu’offre le site et sur la croissance de la demande volontaire d’électricité d’origine renouvelable pour réussir ce projet.

Le leader Suédois bénéficie d’une large expérience dans la construction et le développement des parcs éoliens offshore. L’entreprise a en effet réalisé de nombreux projets de construction de parcs éoliens. Vattenfall compte aussi sur sa capacité à gérer les risques pour réussir ce projet sans subvention. En 2016, elle a obtenu, avec la Caisse de Dépôt et le WPD, le projet « ELiage » au long du port Maritime de Dunkerque en mer du Nord. Cela montre que l’entreprise connaît donc bien le secteur de la mer du Nord. Cette entreprise est aujourd’hui considérée comme le 2e acteur mondial dans le secteur de l’éolien off-shore.

Il faut ajouter que les conditions géographiques et météorologiques qu’offre le site de production contribueront aussi à la réussite de ce projet sans subvention. Le site est fortement venté et le parc est relativement proche des terres (faible coût de raccordement). En savoir plus

Par ailleurs, la demande de consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable, de la part des particuliers comme des entreprises, est aussi une opportunité qui permettra à Vattenfall de mener à bien ce projet. Cette demande croissante aura très probablement un impact sur le prix des GO. Un prix de la GO estimé à 7 €/MWh par les membres de RECS International aux Pays-Bas est un signe encourageant pour la rentabilité de ce projet exceptionnel.

La réalisation de ce projet témoigne de la maturité du marché des énergies renouvelables. Ce développement, sans intervention gouvernementale, laisse le marché fonctionner normalement en reflétant les effets de la demande des énergies renouvelables sur le prix des GO. L’électricité générée  avec ce projet permettra de satisfaire la demande des consommateurs aussi bien en aux Pays-Bas qu’en dehors.