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Adapter le réseau électrique aux énergies renouvelables : RTE annonce un investissement d’1 milliard d’euros par an pendant 20 ans.

Dans son schéma décennal de développement du réseau (disponible en résumé ici), Réseau de Transport d’Electricité (RTE), le gestionnaire du réseau électrique français, détaille les grands projets et orientations à venir dans les infrastructures électriques. Au final plus de 365 projets sont listés ici, nécessaires à la réalisation des objectifs de long terme visés par RTE.

Trois principaux objectifs sont mis en avant dans le rapport :

-Répondre aux ambitions des Schémas Régionaux Climat Air Énergie.

-Créer 4 GW de capacité d’accueil de production éolienne offshore supplémentaire et 10 GW de capacité d’interconnexion additionnelle.

-Sécuriser l’alimentation des territoires à la démographie dynamique.

Ainsi, il est clair que pour RTE les enjeux de la transition énergétique, représentés par les deux premiers objectifs, sont déterminants dans le choix des investissements réalisés. Les énergies renouvelables, du fait de leur intermittence, demandent une infrastructure bien plus connectée et dotée de nouveaux modes de gestion comme les smartgrids pour être correctement gérées. Etant donné que le nombre de centrales renouvelables augmente dans toute l’Europe, il faut donc renforcer les interconnexions à l’intérieur de l’hexagone mais aussi vis à vis de nos voisins, ce qu’explicite parfaitement le rapport :

« Le développement des énergies renouvelables entraîne une plus grande variabilité de la production et des flux d’électricité en Europe. Le renforcement des interconnexions est ainsi essentiel à la solidarité européenne. Il sécurise l’approvisionnement de la France comme de ses voisins »

Cette recherche constante d’adaptation, qui se fait désormais au niveau européen depuis l’émergence du projet Best Paths à Rome le 30 Octobre dernier (dont RTE est d’ailleurs partenaire), a cependant un coût. RTE estime dans son rapport ses investissements à environ 1 milliard d’euros chaque année entre 2015 et 2024 pour renforcer les interconnexions et adapter le réseau à l’afflux d’électricité verte.

Un train circulant sans aucune émission de CO2 ? C’est possible grâce aux garanties d’origine !

  • Un avantage environnemental discuté : tout dépend de l’électricité consommée 

Longtemps mis en avant pour permettre au train de se démarquer d’autres modes de transport, l’avantage environnemental du transport ferroviaire est désormais discuté. A priori, la propulsion électrique devrait pourtant donner un avantage certain aux trains. Puisque ces derniers ne consomment pas directement de ressources fossiles carbonées, ils devraient émettre beaucoup moins de CO2 qu’un bus.

Pourtant, dans un rapport publié en octobre dernier, la Cour des Comptes questionne cet avantage environnemental. Elle pointe deux facteurs essentiels qui déterminent la performance des trains en matière d’émissions de CO2 : l’occupation (plus il y a de voyageurs dans un train, plus les émissions par passager diminuent) et la source de l’électricité consommée. En effet, comme cela est souligné dans le rapport « les bonnes performances du TGV sur le territoire national s’expliquent en effet non pas par son efficacité énergétique intrinsèque, mais par le mode de production d’électricité en France. » Il faut rappeler que l’électricité délivrée en France, produite essentiellement par le nucléaire et l’hydroélectrique, est exceptionnellement peu carbonée (65 gCO2/kWh) par rapport à celle de nos voisins européens. Ainsi la propulsion électrique est « aussi propre » que peut l’être la production de l’électricité consommée.

Désormais, la SNCF s’approvisionne en partie sur les marchés européens, notamment pour assurer la fourniture électrique de ses trains en dehors de l’hexagone. Cela peut faire bondir l’émission de CO2 des trains fonctionnant avec de l’électricité produite à l’étranger (la moyenne européenne est de 372 gCO2/kWh). Dans ce cas là, l’avantage environnemental du train par rapport aux autres modes de transport est fortement discutable. C’est pour cela que d’autres compagnies européennes, confrontées aux mêmes questions, ont trouvé une réponse dans le mécanisme des garanties d’origine.

 

  • La GO offre l’avantage d’une consommation d’électricité neutre en carbone

La Garantie d’Origine est un document qui permet de prouver que l’électricité consommée est bien d’origine renouvelable et donc totalement neutre en termes d’émission de CO2. Ainsi, en acquérant ce document, le consommateur a la certitude que pour chacun des MWh qu’il a consommé, un MWh d’électricité renouvelable a été injectée dans le réseau. L’électricité verte est désormais tracée électroniquement du producteur au consommateur.

 

  • Benchmark européen : Deusch Bahn (Allemagne) et Nederlandse Spoorwegen (NS) (Pays-Bas) sont précurseurs

C’est grâce à ce mécanisme destiné à la promotion des énergies renouvelables que des compagnies européennes majeures sont en passe de faire circuler des trains neutres en carbone. Leur raisonnement est aussi volontariste que simple : en achetant des garanties d’origine, elles certifient l’origine renouvelable de leur électricité. Comme nous l’avons vu, la propulsion électrique est « aussi propre » que peut l’être la production de l’électricité consommée. Ici, la production est totalement propre et par conséquent la propulsion l’est aussi : le train circule désormais avec une empreinte carbone nulle !

Ainsi, aux Pays-Bas, NS s’est fixée comme objectif de faire du train un mode de transport neutre en carbone dès 2018. La Deutsche Bahn va également dans le même sens, ce qui prouve que cette démarche est possible même pour les compagnies les plus conséquentes.

 

L’harmonisation des garanties d’origine progresse au niveau européen grâce au format EECS

  • L’harmonisation, un passage obligé pour assurer l’avenir des garanties d’origine (GO) :

Rappelons le, la garantie d’origine est un certificat promu par une directive de l’Union Européenne de 2009 dite directive 2009/28/CE. Le but est simple : il s’agit de mettre en place un système d’échange des garanties d’origine à l’échelle del’Europe pour stimuler l’efficience allocative des investissements dans les énergies renouvelables. En d’autres mots, la Commission Européenne cherche à ce que l’on place les panneaux solaires là où il y a le plus de soleil et les éoliennes là où il y a plus de vent. Cela paraît évident, et pourtant la situation actuelle montre que c’est loin d’être le cas.

Pour que ces garanties d’origine circulent d’un pays à un autre,et que chacun les reconnaissent, il faut que ces dernières soient harmonisées. Il est donc nécessaire de mettre en place un standard européen, véritable passeport européen des garanties d’origine et de l’électricité verte.

  • L’EECS, le passeport européen des garanties d’origine en expansion :

Mis en place par l’AIB (Association of Issuing Bodies), le standard EECS vise à harmoniser les garanties d’origine grâce à un certain nombre de critères que ces dernières doivent respecter. Force est de constater que ce standard d’harmonisation est un succès puisque les acteurs économiques et institutionnels de plus en plus de pays reconnaissent. Ainsi, 12 pays se conforment aux standards EECS sur le marché des garanties d’origine. Suite à un meeting le 13 Octobre dernier, le réseau AIB a annoncé que l’Irlande, la Grèce et l’Espagne ont démarré les procédures pour devenir membres du réseau EECS et pouvoir échanger librement les garanties d’origine. Ces 3 nouveaux membres portent donc à 15 le nombre de pays acceptant le format harmonisé. Le passeport européen de l’électricité verte est donc en pleine expansion et prouve la confiance des acteurs du marché dans le mécanisme des garanties d’origine.

 

La CRE préconise une hausse de la CSPE de 3 euros par an

Le régulateur français de l’énergie et de l’électricité, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), prévoit une forte hausse de la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE), la taxe dont chaque consommateur français s’acquitte lorsqu’il règle sa facture d’électricité. La CSPE est une taxe qui permet de rémunérer un pool de charges supportées par EDF, comprenant les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables, les surcoûts de production et d’achat d’électricité dans les zones non interconnectées (ZNI), la rémunération versée par EDF aux installations de cogénération dans le cadre des contrats transitoires de rémunération de la capacité (prise en compte à compter de l’exercice 2014) et les coûts liés aux dispositions sociales (tarif de première nécessité notamment). Au total, les charges prévisionnelles de la CSPE pour l’année 2014 sont estimées à 6,2 Milliards d’euros par la CRE.

  • Une hausse continue de la CSPE qui va se poursuivre :

Porté par le soutien aux renouvelables, qui représentera 63,7 % des charges de la CSPE en 2015, la CSPE a fortement augmenté ces dernières années et compte tenu de la hausse du nombre d’installations renouvelables bénéficiant des aides publiques, la tendance n’est pas prête de s’inverser. Ainsi, entre 2013 et 2015, la facture risque de s’alourdir de plus de 20%, passant de 5,3 Md€ en 2013 à 6,3Md€. L’augmentation des charges entre 2013 et 2015 s’explique en grande partie par le développement des filières photovoltaïque et éolienne (environ 25% de l’écart chacune), qui représentent respectivement 40 % et 15% des charges prévisionnelles au titre de 2015 (soit respectivement 2,5 Md€ et 1 Md€). Pour supporter ces nouvelles infrastructures, la CRE préconise d’augmenter la CSPE de 3 euros par an, un montant très élevé mais nécessaire.

A plus long terme, la CRE prévoit que le montant de la CSPE devrait doubler entre son niveau de 2013 (€13,5/MWh) et 2025 (€30/MWh) pour couvrir entièrement la hausse des charges de service public supportées par EDF. Au total, la CSPE devrait atteindre plus de 11 Md€ en 2025. Répercutée sur le consommateur, cela devrait aboutir à une hausse significative de la facture d’électricité des Français et représenter plus de 20% de cette dernière selon la CRE.

Dans un rapport publié en Octobre et consacré à la CSPE, la CRE cherche donc des solutions à l’avenir pour maîtriser cette hausse des charges. Pour elle, il est essentiel de revoir les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables. La CRE propose ainsi de remplacer le tarif d’achat par la mise en place d’un complément de rémunération, telle que prévu par les lignes directrices de la Commission Européenne en matière d’aides d’Etat. Les énergies renouvelables devenant de plus en plus compétitives, il est désormais envisageable de mettre en place des soutiens moins importants comme le seraient par exemple les garanties d’origine.

Les Etats Membres de l’UE ont dépensé 122 milliards d’euros pour financer leurs politiques énergétiques en 2012

Le fonctionnement du marché de l’énergie européen est fortement influencé par les politiques énergétiques mises en place au niveau national. L’Europe de l’énergie, alors même que les racines de l’Union se trouvent dans la Communauté Économique du Charbon et de l’Acier de 1951, est au point mort. Les subventions qu’accordent les États aux différentes composantes de leurs mix énergétiques sont donc d’une importance capitale. C’est d’après ce constat que la Commission a décidé de commanditer une étude sur les soutiens nationaux au marché de l’énergie, disponible ici.

  • Des subventions importantes, dont profitent majoritairement les EnR :

Publié le 13 Octobre dernier, ce rapport nous apprend que les Etats Membres ont accordé 122 milliards d’euros de subventions à leurs secteurs énergétiques en 2012, dont le tiers est allé au soutien des énergies renouvelables. A la loupe, on peut noter que sur les 41 milliards d’euros de soutien aux EnR, 14,7 milliards sont allés au solaire, 11,4 milliards à l’éolien, dont 10,1 milliards pour l’éolien terrestre, 8,3 milliards à la biomasse et 5,1 milliards à l’hydroélectrique. Il est donc intéressant de noter que le soutien principal des Etats va au solaire, la technologie renouvelable commercialisée la plus chère (€100-115/MWh toujours selon le rapport).

Et si ces sommes paraissent colossales, il faut rappeler que même les technologies thermiques dites compétitives sont également subventionnées. Le rapport pointe ainsi un fort soutien au charbon (10,1 mds), au nucléaire (6,9 mds) et au gaz naturel (5,1 mds). On peut donc vraisemblablement questionner un soutien aussi important au charbon, équivalent à l’éolien terrestre, puisqu’il n’y a ni justification environnementale ni économique. Le charbon est en effet un gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) considéré compétitif du fait du faible prix du combustible sur les marchés mondiaux.

  • L’Allemagne, sans surprise le pays le plus dépensier :

L’Allemagne, largement engagée dans sa transition énergétique, la Energiewende, a alloué 25,4 milliards d’euros de subventions en 2012, principalement dans les économies d’énergie. Très loin devant le Royaume-Uni (13,2 mds), l’Italie et l’Espagne (10,3 milliards) et la France (7,2 milliards), l’hexagone étant particulièrement tourné vers le solaire et l’efficacité énergétique.

Compte tenu des montants élevés des subventions, il est aisé de comprendre à quel point les États sont puissants dans le façonnement de leurs politiques énergétiques, choisissant via leurs allocations les technologies qu’ils souhaitent voir se développer sur leurs territoires. Cependant, dans le contexte difficile d’une croissance atone, à l’heure où les finances publiques sont dans le rouge, il pourrait être judicieux de réfléchir à un autre mode de soutien pour les énergies renouvelables, comme le seraient les garanties d’origine.

 

Les garanties d’origine, une opportunité de financement de la transition énergétique ?

Les objectifs ambitieux de la loi sur la transition énergétique :

Porté par la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, le projet de loi sur la transition énergétique pour une croissance verte a de grandes ambitions. Débattue depuis le 1er Octobre au sein de l’Assemblée Nationale, cette loi vise en effet des objectifs chiffrés à l’horizon 2030 : réduire de 30% le recours aux énergies fossiles, de 40% les émissions de gaz à effet de serre et augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique à 32%. A cela s’ajoute un amendement déposé récemment par le gouvernement qui vise à baisser de 20% la consommation d’énergie française pour 2030. Un ensemble de mesures qui visent autant à placer la France comme pays en pointe sur la question, avec l’objectif de peser dans les débats de la Conférence sur le Climat organisée à Paris en 2015 qu’à redynamiser l’économie française atone.

Une loi largement soutenue par les décideurs :

Il est intéressant de remarquer le quasi-plébiscite qu’il existe dans les milieux économiques en faveur de ce projet de loi, pour peu qu’il soit clair et structuré. Ainsi, selon une étude de Harris Interactive pour la Fondation Européenne pour le Climat, 74% des chefs d’entreprises français estiment que la transition énergétique est porteuse de croissance et d’ouverture de nouveaux marchés. Ils sont même 80% à être persuadés de la nécessité d’une telle politique, ce qui laisse entrevoir un soutien important de leur part.

Mais les doutes persistent au niveau du financement :

Il est évident que pour atteindre ces objectifs, dont celui des 32% de renouvelables dans le mix énergétique, des investissements importants seront nécessaires. Ségolène Royal prévoit des dépenses publiques de 10 milliards d’euro sur les trois premières années pour lancer le mécanisme. Comme le souligne Bruno Rebelle, directeur général du cabinet Transitions, dans une interview au Monde « l’engagement de l’Etat et la façon dont est utilisé l’argent public sont décisifs». Les investisseurs, particulièrement dans le monde de l’énergie, ont besoin d’une prévisibilité à long terme qui reste complexe à mettre en œuvre. Sur le plan du développement des énergies renouvelables, l’Etat prévoit une « modernisation du soutien aux énergies renouvelables » sans forcément en dire plus.

Les politiques publiques de soutien aux renouvelables coûtent cher aux consommateurs, qui s’en acquittent via la CSPE. A tel point que la Cour des Comptes a remis en 2013 un rapport questionnant leur soutenabilité. Ainsi, il serait judicieux de réfléchir à d’autres moyens de soutenir l’électricité verte, en tête desquels le mécanisme des garanties d’origine.

Pourquoi un réseau centralisé associé aux garanties d’origine est un système optimal pour développer l’électricité verte?

Les réseaux, un maillage européen…

L’un des grands défis de la transition énergétique passe par l’utilisation optimale des différentes sources d’énergie disponibles. Comme le montre très bien cette vidéo mise en ligne par Réseau de Transport Électricité, l’entreprise publique en charge des réseaux d’électricité en France, ces derniers ont un rôle fondamental à jouer. Il est en effet essentiel de comprendre que la France et ses proches voisins sont fortement inter reliés par des réseaux électriques, une sorte de « toile d’araignée » de l’électricité européenne.

… offrant la possibilité d’une gestion optimale des énergies renouvelables.

Cette très forte interconnexion au sein du territoire hexagonal et avec les pays frontaliers permet de mieux gérer l’arrivée des énergies renouvelables (EnR) dans la production d’électricité. Si tout le monde s’accorde sur l’importance des EnR, leur intermittence est un défi qui doit être relevé pour assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique. Les réseaux sont une part essentielle de la réponse à ce challenge. En effet, en assurant une circulation facile de l’électricité, RTE permet de juguler l’arrivée sur le réseau de l’électricité renouvelable et de mieux la répartir. On joue ainsi sur la complémentarité des EnR pour mieux gérer leur caractère intermittent. Ainsi, lorsque le vent souffle sur la côte Atlantique, l’électricité produite peut-être acheminée vers une autre partie du territoire où l’absence de soleil handicape la production solaire photovoltaïque et inversement. Une péréquation énergétique en quelque sorte, capable de compenser les inégalités météorologiques.

Utiliser les garanties d’origine pour tracer son électricité.

Les réseaux sont les autoroutes de l’électricité où circule aussi bien de l’électricité produite à partir de la combustion du charbon qu’à partir d’une éolienne. Comme sur une véritable autoroute, seule la plaque d’immatriculation permet de connaître l’origine des véhicules et de les différencier. C’est le rôle de la garantie d’origine. En effet, ce certificat permet au consommateur de faire en sorte que son volume de consommation corresponde à un volume d’électricité renouvelable injectée dans le réseau. Ainsi, il peut choisir de consommer vert et de sélectionner virtuellement les « véhicules » verts qui vont circuler sur les autoroutes de l’électricité de la source jusqu’à son interrupteur.

Au final, il existe donc une relation très complémentaire entre le réseau et la garantie d’origine. Le premier assure la circulation, la seconde garantit la traçabilité. Ensemble, ils permettent une valorisation optimale de l’électricité renouvelable.

Des incertitudes politiques pèsent sur le développement des énergies renouvelables selon l’Agence Internationale de l’Energie

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE), organe indépendant créée par l’OCDE en 1974, regroupe 29 pays occidentaux. L’AIE a publié fin août un rapport de prospective à moyen terme sur le développement des énergies renouvelables (EnR) à l’horizon 2020.

Le rapport note un fort développement des EnR (principalement l’éolien, le solaire PV et l’hydroélectricité) en 2013, atteignant désormais le seuil de 22% de l’énergie produite au niveau mondial. La part de l’énergie produite à partir de sources renouvelables devrait atteindre 45% en 2020. L’électricité renouvelable devrait représenter quant à elle 26% de l’électricité générée cette année là. Les nouvelles sont donc bonnes à l’horizon 2020, notamment grâce à la prise de conscience environnementale de certains gros émetteurs de CO2.

Cependant, l’AIE met en garde les décideurs contre une très probable baisse des investissements dans les EnR qui pourrait remettre en cause les anticipations précédentes et l’atteinte des objectifs climatiques globaux. La cause : des politiques publiques hésitantes qui n’arrivent pas à poser un cadre clair qui serait favorable aux investisseurs.

« Les renouvelables sont une part nécessaire de la sécurité énergétique. Cependant, alors même qu’elles deviennent une option compétitive dans un nombre croissant de cas, des incertitudes en termes de politiques et de régulations se commencent à se poser sur des marchés clés. C’est une conséquence directe des préoccupations de coûts que le déploiement des EnR pose, » analyse la directrice exécutive de l’AIE, Maria van der Hoeven.

Pourtant, poursuit-elle, « les gouvernements doivent distinguer plus clairement le passé, le présent et le futur. Les coûts de déploiement des EnR baissent rapidement et beaucoup d’entre elles ne nécessitent plus d’intenses soutiens publics. » D’après le rapport, ce qu’il manque aux investisseurs est une vision à long terme, nécessaire pour ces infrastructures très intensives au niveau des capitaux importés. Au sein de l’Union Européenne par exemple, l’absence d’une vision précise de ce que seront les objectifs de la politique énergétique post-2020 rend difficile les prévisions pour les investisseurs.

En conclusion le rapport précise les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs initialement annoncés. Pour l’AIE, une transition énergétique bas carbone nécessite 230 Milliards de dollars par an jusqu’à 2020. Des chiffres importants mais réalistes puisque près de 250 Milliards ont été investis en 2013.

Source : AIE, Renewable Energy Medium Term Market Report 2014

Bulletin semestriel de la CRE : Faible consommation d’électricité au cours du second trimestre 2014 grâce à des températures douces

L’Observatoire des marchés de l’électricité, du gaz et du CO2 de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a fait le point sur les tendances du marché de l’électricité au second trimestre 2014. D’après son rapport, des températures particulièrement clémentes au cours du second trimestre 2014 expliquent une baisse de la consommation d’électricité par rapport au second trimestre 2013 (-6%). En conséquence, les prix day-ahead en base cotés sur EPEX SPOT se sont établis à 31,5 €/MWh en moyenne, soit une baisse de 17% par rapport au trimestre précédent et de 6% par rapport au 2ème trimestre 2013. D’un point de vue européen cette baisse de prix a considérablement réduit l’écart qu’il existe avec le prix spot Allemand. Cet écart passe de 4,3 €/MWh à 0,2 €/MWh en base.

En ce qui concerne l’utilisation du parc nucléaire, ces températures douces n’ont pas ralenti le taux de production moyen des centrales électronucléaires. Ce dernier se stabilise à 68,5% (contre 68,2% au second trimestre 2013).

Cette baisse de la consommation d’électricité a par ailleurs été une bonne nouvelle pour les émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, l’absence de pic de consommation a permis au marché de ne pas appeler de manière intensive les moyens de production de pointe, particulièrement polluants (centrales thermiques charbon principalement, et gaz dans une moindre mesure). Pour le deuxième trimestre consécutif, le marché a donc privilégié la filière hydraulique lacs. Il est intéressant de noter que cela n’a par ailleurs pas impacté les stocks hydrauliques qui sont passés de 55% à la fin mars 2014 à 72% aux derniers jours du mois de juin 2014, profitant d’un trimestre riche en précipitations.

Au final, cette hausse sensible de la température a donc permis une baisse de la consommation et de la production d’électricité, aboutissant logiquement à une baisse des émissions de GES.

Source : CRE, Bulletin semestriel 2014