Un train circulant sans aucune émission de CO2 ? C’est possible grâce aux garanties d’origine !

  • Un avantage environnemental discuté : tout dépend de l’électricité consommée 

Longtemps mis en avant pour permettre au train de se démarquer d’autres modes de transport, l’avantage environnemental du transport ferroviaire est désormais discuté. A priori, la propulsion électrique devrait pourtant donner un avantage certain aux trains. Puisque ces derniers ne consomment pas directement de ressources fossiles carbonées, ils devraient émettre beaucoup moins de CO2 qu’un bus.

Pourtant, dans un rapport publié en octobre dernier, la Cour des Comptes questionne cet avantage environnemental. Elle pointe deux facteurs essentiels qui déterminent la performance des trains en matière d’émissions de CO2 : l’occupation (plus il y a de voyageurs dans un train, plus les émissions par passager diminuent) et la source de l’électricité consommée. En effet, comme cela est souligné dans le rapport « les bonnes performances du TGV sur le territoire national s’expliquent en effet non pas par son efficacité énergétique intrinsèque, mais par le mode de production d’électricité en France. » Il faut rappeler que l’électricité délivrée en France, produite essentiellement par le nucléaire et l’hydroélectrique, est exceptionnellement peu carbonée (65 gCO2/kWh) par rapport à celle de nos voisins européens. Ainsi la propulsion électrique est « aussi propre » que peut l’être la production de l’électricité consommée.

Désormais, la SNCF s’approvisionne en partie sur les marchés européens, notamment pour assurer la fourniture électrique de ses trains en dehors de l’hexagone. Cela peut faire bondir l’émission de CO2 des trains fonctionnant avec de l’électricité produite à l’étranger (la moyenne européenne est de 372 gCO2/kWh). Dans ce cas là, l’avantage environnemental du train par rapport aux autres modes de transport est fortement discutable. C’est pour cela que d’autres compagnies européennes, confrontées aux mêmes questions, ont trouvé une réponse dans le mécanisme des garanties d’origine.

 

  • La GO offre l’avantage d’une consommation d’électricité neutre en carbone

La Garantie d’Origine est un document qui permet de prouver que l’électricité consommée est bien d’origine renouvelable et donc totalement neutre en termes d’émission de CO2. Ainsi, en acquérant ce document, le consommateur a la certitude que pour chacun des MWh qu’il a consommé, un MWh d’électricité renouvelable a été injectée dans le réseau. L’électricité verte est désormais tracée électroniquement du producteur au consommateur.

 

  • Benchmark européen : Deusch Bahn (Allemagne) et Nederlandse Spoorwegen (NS) (Pays-Bas) sont précurseurs

C’est grâce à ce mécanisme destiné à la promotion des énergies renouvelables que des compagnies européennes majeures sont en passe de faire circuler des trains neutres en carbone. Leur raisonnement est aussi volontariste que simple : en achetant des garanties d’origine, elles certifient l’origine renouvelable de leur électricité. Comme nous l’avons vu, la propulsion électrique est « aussi propre » que peut l’être la production de l’électricité consommée. Ici, la production est totalement propre et par conséquent la propulsion l’est aussi : le train circule désormais avec une empreinte carbone nulle !

Ainsi, aux Pays-Bas, NS s’est fixée comme objectif de faire du train un mode de transport neutre en carbone dès 2018. La Deutsche Bahn va également dans le même sens, ce qui prouve que cette démarche est possible même pour les compagnies les plus conséquentes.