Avec le CDP, les entreprises font de l’environnement une priorité.

Incontournable est le mot pour définir le rapport du Carbon Disclosure Project (CDP) au sein des grands groupes français et internationaux. La transparence et l’action sur les sujets environnementaux deviennent progressivement une priorité au sein des grandes entreprises.

Dans le monde, plus de 5500 entreprises totalisant un capital de 95000 milliards de dollars alimentent via le CDP ce qui devient une des plus importantes bases de données environnementales, incluant les risques liés au climat, l’eau et les forêts. En France et au Benelux, 146 entreprises ont répondu au questionnaire du CDP. Elles représentent 86 % de la capitalisation boursière sur ces pays. Les émissions de ces entreprises cumulent 6683 MtCO2e en raison de leur utilisation d’énergies primaires (fossiles) et secondaires (électricité).

Sur la zone Benelux-France, neuf entreprises ont atteint selon le CDP « l’excellence climat » en obtenant la note A. Il s’agit de la Foncière des Régions (FR), ING Group (NL), Alcatel-Lucent (FR), Atos SE (FR), Royal Phillips (NL), Schneider Electric (FR), Royal BAM Group (NL), Proximus (BE) et L’Oréal (FR). L’impulsion des investisseurs compte beaucoup dans l’évolution de l’engagement des entreprises. L’exemple du groupe « Aiming for A » appelle les gros émetteurs à apporter la preuve de leurs bons choix stratégiques en obtenant (et conservant) le score A attribué par le CDP.

Les entreprises agissent. 36% des entreprises sont passées aux énergies renouvelables pour réduire leurs émissions. Ces actions sont nécessaires. Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a calculé qu’il fallait que les émissions globales chutent entre 41 % et 72 % d’ici 2050. Beaucoup considèrent que le bilan de 2015 est un tournant pour l’implication des entreprises dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il est constaté que « la gouvernance s’est améliorée grâce à une part plus importante d’entreprises ayant intégré les problématiques climatiques au niveau de leur comité d’administration ou du leadership ». En effet 40% des entreprises ont désormais des objectifs de réduction de leurs émission de C02 contre 27% en 2010.

Au delà de l’adhésion des entreprises, les gouvernements, qui se sont engagés à maintenir le réchauffement global à moins de 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels, vont poursuivre leur accompagnement des entreprises afin d’atteindre cet objectif.

Le CDP âgé de 15 ans bénéficie désormais d’un soutien politique puissant comme l’indique la ministre Ségolène Royal dans l’introduction du rapport.

« Je n’ai aucun doute sur le fait que la création de métriques internationalement reconnues, telles que celles développées par CDP, n’est qu’une première étape devant mener, de manière urgente, à l’établissement de cibles ambitieuses de performance climatique. Le temps est maintenant venu de rendre ces cibles plus contraignantes pour les entreprises, les investisseurs et les gouvernements. »