Comme chaque année depuis 2013, Observ’ER publie un baromètre de l’électricité provenant des énergies renouvelables en France pour l’année écoulée. Les données s’arrêtent au 30 septembre 2019. Comment se portent les différentes filières ? Allons-nous atteindre les objectifs définis par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) ? Ce rapport tente de donner des éléments de réponses.
La capacité d’énergies renouvelables installées en France au 30 septembre 2019 a augmenté de 5,5% sur les douze derniers mois, passant de 51 128 MW à 53 918 MW. Ces installations ont permis de produire 111,14 TWh d’électricité verte sur cette période, représentant une hausse de 2,8% par rapport à 2018.
L’éolien terrestre continue sa croissance avec une augmentation de 12% de la capacité de production pour atteindre les 16 GW installés et ainsi valider les objectifs de la PPE de 2016 (15 GW en 2018). Le secteur reste aussi sur la même cadence que les trois années précédentes qui avaient enregistré une hausse moyenne de 1,6 GW par an (+1,7 cette année). Néanmoins, il faudrait une augmentation de la capacité de production de 2 GW par an pour répondre aux objectifs fixés par la nouvelle PPE en 2023 (24,1 GW).
Le parc photovoltaïque peine quant à lui à accélérer sa croissance avec seulement 7,9% de capacités de plus que 2018 (+10,7% en 2018 ; +13,2% en 2017) et 9 649 MW installés. Les objectifs sont pour le moment loin d’être atteints puisque la PPE de 2016 avait fixé 10 200 MW pour fin 2018. Les nouveaux objectifs pour 2023 sont de 35,6 GW minimum, ce qui demanderait une augmentation de 2 GW par an dès 2019. Depuis 2013, la filière n’augmente que de 700 à 1000 MW par an.
La filière hydraulique reste la principale source de production d’énergie renouvelable. Elle n’a en revanche pas d’objectif particulier, si ce n’est la maintenance des barrages. La biomasse est elle principalement utilisée pour la production de chaleur. Elle est très peu présente dans le secteur de l’électricité : 632 MW installés et un objectif de 800 MW pour fin 2023.
Les nouveaux paliers fixés par la dernière PPE sont ambitieux au regard de la situation actuelle et de l’évolution du mix de production sur les dernières années. La France va devoir accélérer sa transition énergétique notamment dans les secteurs éoliens et photovoltaïques afin d’y parvenir. Mais l’État, et donc les contribuables, risque de payer cette ambition au prix fort sans un signal positif des consommateurs.