2013, année noire pour l’électricité verte espagnole :
En 2013, devant le déficit tarifaire colossal du système électrique espagnol, en grande partie du fait des subventions distribuées massivement pour financer la transition énergétique, le gouvernement espagnol décide de mettre un terme aux soutiens publics aux énergies renouvelables (EnR). S’annonce alors une période difficile pour les acteurs du secteur, industriels comme investisseurs. (Lire aussi sur le sujet l’article de The Economist.)
Un décret réaffirmé par la justice :
Le 14 Octobre dernier, la Cour Suprême a réaffirmé la validité du décret suite aux centaines de plaintes déposées contre lui par tous les acteurs du secteur. D’Iberdrola (premier producteur d’énergie éolienne mondial) à la foultitude de PME, tous décrient en effet l’arrêt des subventions qui ont permis une transition énergétique rapide. Les EnR représentent en effet désormais 30% de la production d’électricité du pays.
Les juges ont cependant estimé que ces dépenses publiques massives n’avaient pas lieu d’être dans un contexte d’austérité. Ils soulignent par ailleurs le fait que la croissance du déficit tarifaire du système électrique espagnol, qui atteignait 26 Mds d’euros en 2013, a été quasiment stoppée.
Coup dur pour le secteur des EnR :
L’arrêt net et brutal des subventions publiques, qui avaient pourtant été colossal au début du programme de transition (10 Mds d’euros par an pendant 5 ans) est un coup dur pour le secteur des EnR. En effet, alors même que les infrastructures renouvelables nécessitent des investissements sur le long terme, ce retournement de situation a plongé bien des entreprises dans le rouge. Pour Marcelino Munoz, porte-parole de l’association des entreprises des énergies renouvelables, le tiers des entreprises du secteur vont disparaître, faute d’une assise financière assez solide. Cela se traduit déjà par la perte de 20 000 emplois en 2013.
Le bien fondé des subventions aux EnR questionné :
Ce fait d’actualité illustre parfaitement ce en quoi nous croyons chez Origo. Si il est nécessaire de subventionner l’électricité renouvelable dans des situations précises et ponctuelles (développement de l’éolien offshore par exemple), le fait de soutenir massivement le secteur sur les deniers publics est la plupart du temps contre-productif. Il existe en effet des risques importants pour les producteurs (remise en question du cadre de soutien comme c’est le cas en Espagne) comme pour les contribuables (augmentation importante des taxes pour soutenir les EnR).
Mieux vaut alors que ce soit le consommateur, et non le contribuable, qui paye de manière volontaire pour un produit auquel il reconnaît sa qualité verte. Cela est possible grâce la consommation d’électricité verte certifiée par des garanties d’origine. En effectuant un acte d’achat volontaire, en acceptant de payer pour un produit de qualité, le consommateur valide le fait qu’il faille investir dans des moyens de production propres et favorables au développement du pays.