Depuis 2009, Greenpeace surveille la source de l’électricité consommée par les entreprises du « numérique » dans son étude annuelle Clicking Clean. Cette année, l’ONG élargit son analyse aux principales entreprises fabriquant les objets électroniques dans son rapport « Guide to Greener Electronics 2017« .
En une décennie, l’industrie de l’électronique a bouleversé le fonctionnement de nos sociétés. La course à l’innovation conduit à de profondes mutations de nos modes de vie. Le développement de nouvelles technologies, toujours plus performantes, n’a jamais été aussi rapide qu’aujourd’hui.
Greenpeace a publié le 17 octobre dernier leur guide 2017 pour une électronique plus verte et responsable. L’objectif de cette enquête est d’analyser les empreintes environnementales des géants de l’informatique et de les classer suivant des critères d’impact (de la conception de produits à la gestion de la chaîne d’approvisionnement). L’ONG fonde son étude sur les 17 plus grandes marques mondiales d’électronique grand public (smartphones, tablettes, ordinateurs…).
Un appareil électronique, aussi « écologique » soit-il, a un impact non négligeable sur l’environnement et les hommes. Tout au long de son cycle de vie : depuis sa fabrication, pendant sa phase d’utilisation et jusqu’à son arrêt de fonctionnement, l’appareil aura besoin de ressources (potentiellement non-renouvelables).
La consommation d’énergie est le poste démission carbone le plus fort. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas là de la façon dont vous utilisez votre appareil (décharge de la batterie). Aujourd’hui, 70 à 80% de l’empreinte énergétique d’un téléphone provient du processus lié à sa fabrication.
Depuis 2007, environ 908 TWh ont été utilisé pour fabriquer des smartphones.
La majorité des sites de production d’appareils électroniques sont situés en Asie : Chine, Japon, Vietnam, Corée Du Sud… Or dans ces pays, le mix é
nergétique reste encore majoritairement alimenté par les énergies fossiles.
Afin d’évaluer l’impact environnemental et humain de ces appareils, Greenpeace a développé une méthode standardisée s’appuyant sur 3 critères :
– Energie : réduction des émissions de gaz à effet de serre
– Consommation des ressources : conception durable et utilisation de matériaux recyclés
– Produits chimiques : élimination des produits chimiques dangereux, utilisés tout au long de son cycle de vie.
Concernant le critère Energie, Greenpeace reprend une méthode d’analyse similaire à l’étude Clicking Clean. L’ONG prend en considération l’effort réalisé par les entreprises pour tracer l’électricité qu’elles consomment. En Europe, ce sont donc les Garanties d’Origine qui sont valorisées. Greenpeace travaille à partir des analyses du CDP et selon les critères du GHG Protocol.
Dans chaque domaine d’impact, les entreprises sont notées sur la transparence, l’engagement et la performance. Les notes vont de « A+ » la meilleure, à « F- » la pire. Cette approche permet de prendre en compte un périmètre de considération acceptable et d’avoir une vision globale des impacts.
Le classement général de cette étude est visible sur l’illustration en début d’article. Greenpeace pointe particulièrement un manque de transparence généralisé du secteur : seulement 6 entreprises sur 17 livrent la liste de leurs fournisseurs. Amazon fait figure de mauvais élève puisque le géant du e-commerce ne fournit aucune information sur ses émissions de CO2, l’utilisation d’énergies renouvelables ou de produits chimiques.
En termes d’effort pour réduire les émissions de GES sur l’ensemble de leur chaine d’approvisionnement, Apple, Hewlett-Packard et Fairphone se positionnent en leader. Apple est la seule société à s’être engagée à utiliser 100% d’électricité d’origine renouvelable tout au long de sa chaine d’approvisionnement. Quant à Samsung, premier fabricant de Smartphones dans le monde et fournisseur de nombreux composants, elle fait figure de mauvais élève en terme d’utilisation d’énergies renouvelables.
Pour résumer, si Fairphone et Apple se distinguent, la marge de progression reste importante dans le secteur. À elles seules, ces 17 entreprises génèrent 103 millions de tonnes de Co2 en 2016, soit l’équivalent de la République tchèque en un an.
Il parait clair aujourd’hui que cette thématique de la consommation d’électricité verte prend une place de plus en plus importante pour les consommateurs et les entreprises. La tendance semble très clairement décrire un engagement croissant des acteurs de ce marché pour la transition énergétique.
Pour plus de détails des évaluations par fabriquant, vous pouvez vous rendre sur : http://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/10/GGE17_ReportCards.pdf
Source : http://www.greenpeace.org/usa/reports/greener-electronics-2017/