Des incertitudes politiques pèsent sur le développement des énergies renouvelables selon l’Agence Internationale de l’Energie

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE), organe indépendant créée par l’OCDE en 1974, regroupe 29 pays occidentaux. L’AIE a publié fin août un rapport de prospective à moyen terme sur le développement des énergies renouvelables (EnR) à l’horizon 2020.

Le rapport note un fort développement des EnR (principalement l’éolien, le solaire PV et l’hydroélectricité) en 2013, atteignant désormais le seuil de 22% de l’énergie produite au niveau mondial. La part de l’énergie produite à partir de sources renouvelables devrait atteindre 45% en 2020. L’électricité renouvelable devrait représenter quant à elle 26% de l’électricité générée cette année là. Les nouvelles sont donc bonnes à l’horizon 2020, notamment grâce à la prise de conscience environnementale de certains gros émetteurs de CO2.

Cependant, l’AIE met en garde les décideurs contre une très probable baisse des investissements dans les EnR qui pourrait remettre en cause les anticipations précédentes et l’atteinte des objectifs climatiques globaux. La cause : des politiques publiques hésitantes qui n’arrivent pas à poser un cadre clair qui serait favorable aux investisseurs.

« Les renouvelables sont une part nécessaire de la sécurité énergétique. Cependant, alors même qu’elles deviennent une option compétitive dans un nombre croissant de cas, des incertitudes en termes de politiques et de régulations se commencent à se poser sur des marchés clés. C’est une conséquence directe des préoccupations de coûts que le déploiement des EnR pose, » analyse la directrice exécutive de l’AIE, Maria van der Hoeven.

Pourtant, poursuit-elle, « les gouvernements doivent distinguer plus clairement le passé, le présent et le futur. Les coûts de déploiement des EnR baissent rapidement et beaucoup d’entre elles ne nécessitent plus d’intenses soutiens publics. » D’après le rapport, ce qu’il manque aux investisseurs est une vision à long terme, nécessaire pour ces infrastructures très intensives au niveau des capitaux importés. Au sein de l’Union Européenne par exemple, l’absence d’une vision précise de ce que seront les objectifs de la politique énergétique post-2020 rend difficile les prévisions pour les investisseurs.

En conclusion le rapport précise les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs initialement annoncés. Pour l’AIE, une transition énergétique bas carbone nécessite 230 Milliards de dollars par an jusqu’à 2020. Des chiffres importants mais réalistes puisque près de 250 Milliards ont été investis en 2013.

Source : AIE, Renewable Energy Medium Term Market Report 2014