La législation française a été modifiée afin d’intégrer un système d’enchères pour l’approvisionnement en Garanties d’Origine. Origo participe activement au suivi de l’actualité en la matière, et ne manque pas d’analyser les conséquences économiques, politiques et environnementales de ce nouveau processus.
Powernext a annoncé la première édition des enchères de garanties d’origine liées à la production d’électricité de source d’énergies renouvelables et bénéficiant de subvention pour septembre 2019.
Les enchères telles qu’elles doivent être mises en place permettent à la DGEC de disposer de deux outils pouvant engendrer de fortes perturbations du prix des garanties d’origine à l’échelle européenne. Il s’agit de la possibilité d’imposer un prix de réserve en dessous duquel les garanties d’origine ne seraient pas vendues et de la possibilité de mettre en vente un volume inférieur à la production d’électricité des moyens de production subissant le régime des enchères. Il est important que l’intégralité des volumes soit vendue sans prix de réserve ou manipulation des volumes. Autrement, ces outils engendreront une spéculation sur l’action des agents de la DGEC ainsi que des variations non justifiées des prix. La valeur des garanties d’origine doit refléter l’adéquation entre l’intérêt des consommateurs pour l’électricité d’origine renouvelable et l’offre disponible. C’est une condition nécessaire pour que cette valeur permette un développement durable et efficient des énergies renouvelables en Europe. Il est nécessaire de ne pas perturber la visibilité des acteurs impliqués dans la transition énergétique. Certaines dispositions doivent être clarifiées, et nous remercions ceux qui communiquent cette demande.
Notre propos a été repris par trois médias d’information relatifs à l’énergie :
Fin mars, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son dernier rapport mettant en exergue ses projections en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à la production d’énergie dans le monde. Bien que bon nombre de projets et planifications soit mis en place, les résultats ne sont pas très positifs.
Deux constats majeurs sont établis au sein de ce dossier ; l’augmentation de la demande d’énergie et les émissions carbone associées.
Plusieurs raisons préfigurent l’augmentation de la demande d’énergie. Tout d’abord, une forte progression de l’économie mondiale avec une hausse du PIB avoisinant les 3,7% en 2018. En second lieu, les conditions météorologiques, et des températures dérégulées auxquelles les populations ont dû faire face. La Chine, l’Inde et les Etats-Unis ont contribué pour 70% de la hausse de la demande en énergie.
Commençons par quelques chiffres afin d’illustrer cette demande ; 4,6%, 1,3% et 0,7% sont respectivement les augmentations des besoins liés au gaz, pétrole et charbon d’une année à l’autre. L’AIE nous annonce que cela représente le quart de la croissance de la demande mondiale de l’énergie !
En résulte une forte hausse des émissions CO2 associées à cette production d’énergie – 1,7% de plus pour atteindre un sommet historique de 33,1 Gt CO2 en 2018 – émanant principalement de la trop importante utilisation, encore aujourd’hui, du gaz et du charbon.
Parallèlement à l’augmentation des énergies fossiles, les énergies renouvelables ont tiré leur épingle du jeu mais pas en quantité suffisante. Elle représente 45% de la croissance 2018 des énergies produites.
La Chine, les Etats-Unis et l’Inde sont les plus grands consommateurs d’énergie. Mais qu’en est-il du vieux continent ? Une singularité du paysage énergétique et économique se dessine en Europe. A l’inverse des autres pays, la demande en énergie s’est décorrélée de la croissance économique. Malgré une croissance de 1,8%, la consommation d’énergie n’a augmenté que de 0,2% soit 2010 Mtep de plus.
Nous retenons deux commentaires de l’AIE :
« Alors que les émissions de tous les combustibles fossiles ont augmenté, le secteur de l’électricité a représenté près des deux tiers de la croissance des émissions […] La croissance de 560 Mt enregistrée l’an dernier était équivalente aux émissions totales de l’aviation internationale. »
« Les énergies renouvelables ont couvert près de 45% de la croissance de la production mondiale d’électricité et représentent désormais plus de 25% de la production mondiale. »
L’AIE soutient que les énergies renouvelables ont eu un impact non négligeable sur les émissions de CO2 liées à la production d’énergie. Il a été estimé que 215 Mt d’émissions ont été évitées par ce processus. Selon cette analyse, sans le passage aux énergies à faible émission carbone, « la croissance des émissions aurait été supérieure de 50%. ». En effet, la production d’électricité à partir de sources renouvelables a augmenté de plus de 7% en 2018, injectant 450 TWh supplémentaires dans les réseaux électriques mondiaux, soit la demande totale d’électricité du Brésil. L’augmentation de la production d’électricité par ce biais reste encore toutefois insuffisante pour suivre la progression de la demande.
L’Europe a connu une baisse de 1,3% des émissions liées à la production d’énergie notamment due la diminution de la consommation du charbon et du pétrole en Allemagne dans le secteur de l’électricité accompagnée d’une forte haute de la production d’électricité à partir de renouvelable.
Enfin, l’AIE confirme que l’utilisation des énergies renouvelables doit augmenter beaucoup plus rapidement pour être en mesure d’atteindre les objectifs climatiques à long terme et conclut en orientant vers les programmes permettant des scénarios plus durables.
Les derniers chiffres de l’association des teneurs de registre, l’AIB, donne une vue globale sur les émissions et utilisations des Garanties d’Origine (GO) dans ses 21 pays membres. 2018 s’inscrit dans la tendance haussière des dix dernières années et devient logiquement une année record avec un volume de 527 TWh.
Origo, spécialiste du marché des GO, propose une synthèse sur la demande de l’électricité verte et son impact sur le prix des GO.
Les membres de l’Association of Issuing Bodies (AIB).
La hausse des utilisations de GO illustre le fait que de plus en plus d’entreprises adoptent un modèle de consommation d’électricité qui tient compte des critères environnementaux.
Selon l’Agence Internationale de l’énergie renouvelable (IRENA) plus de 460 entreprises européennes ont demandé 465 TWh d’électricité d’origine renouvelable en 2017. Ce qui représente à peu près l’équivalent de la consommation annuelle de l’électricité en France.
Certaines d’entre-elles se sont engagées à atteindre 100% de consommation d’électricité verte via l’initiative RE100 qui regroupe de nos jours 167 entreprises. Parmi elles, figurent Axa, Apple, AVIVA, AkzoNobel, Allianz , Aviva , Coco-Cola , Facebook , Google , Groupe BMW , Walmart etc.
En 2018, les entreprises du RE100 ont consommé 188 TWh d’électricité verte. Cela a eu un impact sur les différents marchés de certificats d’origine énergétique et notamment celui des Garantie d’origine en Europe.
Les marchés de certificats d’origine énergétique.
Le graphique ci-après donne en détail l’utilisation des GO pour les pays membre de l’AIB de 2015-2018. 2018 a été une année record avec un volume de 527 TWh.
Les utilisations des GO au mois
de mars, sont plus élevées que celles des autres mois. A titre d’exemple, en
mars 2018, plus de 175 TWh de GO ont été annulées soit 6 fois le volume moyen de
GO annulées durant les autres mois. La forte utilisation des GO pendant cette
période s’explique par le fait que le 31 mars est souvent une date limite dans
les pays d’Europe pour annuler l’équivalent du volume de GO correspondant à la
consommation électrique de l’année précédente.
La demande de GO a également évolué à la hausse en France. En 2018, il y a eu 33 TWh de consommation d’électricité verte dans notre pays, soit une augmentation de 50% par rapport à 2017. Cela s’explique, en premier lieu, par la stratégie de la majorité des fournisseurs proposant exclusivement des offres vertes aux consommateurs résiduels avec des qualités technologiques ou géographiques différentes. Cela se justifie, également, par l’engagement de certains acteurs, entreprises comme collectivités, pour une consommation d’électricité verte. Axa, Décathlon, Danone, Crédit Agricole, la Poste, l’Occitane, Schneider Electric, Yves Rocher etc. ou bien les villes comme Paris et Lille contribuent à accélérer l’engouement pour la démarche de consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable.
Évolution du prix de la GO.
Le prix des GO européennes pour une production électrique en 2019 standard a considérablement évolué. De janvier à septembre 2018, sa valeur est passée de 0,49 € à 2,02 €. Sur cette période, les pays scandinaves ont subi une sécheresse historique faisant craindre une forte réduction de la production hydraulique. Cette période fut également marquée par le souvenir d’une autre sécheresse en Europe continentale au cours de l’année 2017. La production hydraulique en France fut réduite de 30% par rapport à la moyenne annuelle cette année. L’ensemble de ces informations a engendré une perspective de manque d’offre à l’échelle européenne. Le prix, en atteignant plus de 2,50 € en France, a ainsi reflété la propension des acheteurs à payer pour l’origine de l’électricité consommée.
Entre septembre 2018 et aujourd’hui, le prix de la GO 2019 est redescendu à 0,90 €/MWh. Cette baisse s’est accélérée en février 2019. Il a été constaté que l’offre disponible pour les GO de production 2018 est nettement supérieure à la demande. Le prix des GO 2018 s’est ainsi écroulé (0,30 €/MWh). La sécheresse nordique n’a donc pas engendré le manque d’offre attendu. De plus l’énorme vague d’offre pour l’année 2019 sera difficilement compensée par la hausse régulière de la demande. En effet, l’arrivée des GO françaises (environ 45 TWh) et luxembourgeoises subventionnées, l’entrée de l’Espagne dans l’AIB, l’utilisation de GO polonaises et la perspective du Brexit laissent présager une hausse de l’offre disponible d’au moins 60 TWh additionnels en 2019.
Indications de quelques prix de vente moyen de GO 2019 par pays.
La carte ci-dessous donne le prix de la GO 2019 par pays. Ainsi, une GO 2019 standard s’estime à 0,9 € au niveau européen.
Notons que dans certains pays la valeur de la GO est très élevée. C’est notamment le cas aux Pays-Bas ou en Suisse où la GO atteint 7 €/MWh pour le premier et 4 €/MWh pour le second.
Cette année a été particulièrement volatile. Nous pouvons retenir qu’il est désormais possible que la demande puisse structurellement dépasser l’offre. Nous avons observé que dans une telle perspective, le prix peut atteindre au minimum 2,50 €/MWh (prix de la GO française 2019 en septembre 2018). C’est un signe positif qui incite à redoubler d’effort pour que l’écart offre/demande s’inverse enfin structurellement ce qui permettra à la GO de jouer pleinement son rôle incitatif pour une transition efficiente et durable.
RE100 regroupe les entreprises influentes au niveau mondial qui se sont engagées pour atteindre 100% de consommation d’électricité verte. Cette initiative a été lancée en 2014 à New York. Elle est soutenue par les ONG Climate Group et le CDP (appelé « Carbon Disclosure Project » jusqu’en 2012). IKEA, SWISS RE, MARS, BT et huit autres ont été les entreprises pionnières. Le nombre d’entreprises RE100 a plus que doublé entre 2015 et février 2019. Il est passé de 64 entreprises à 165 de nos jours, dépassant ainsi – et de loin ! – les objectifs originels.
Les entreprises RE100 par pays.
Les multinationales Etats-uniennes sont celles qui se sont les plus engagées . Ainsi en novembre 2018 sur 155 entreprises RE100, 33% étaient des entreprises des USA. Parmi elles, figurent Apple, Facebook, The Goldman Sachs Group, Coca-Cola, Vmware, Workday, Organic Valley, Microsoft, Bank of America , Adobe etc.
Ensuite viennent les entreprises anglaises. Elles représentaient 19% des entreprises RE100 en novembre 2018 soit 29 entreprises. Cela représente plus de la moitié des entreprises européennes impliquées dans cette démarche. Nous retrouvons les entreprises telles que Vodafone, British Land, PwC , The RBS group, Tesco etc.
Sam Kimmins, responsable de RE100, a déclaré: «Je suis ravi d’accueillir le groupe Vodafone au sein du RE100. Se fixer pour objectif de produire de l’énergie 100% renouvelable d’ici 2025 témoigne d’un véritable leadership et de son engagement à jouer un rôle moteur dans la transition vers une énergie propre. »
A ce jour sept entreprises françaises ont entrepris ce processus de consommation d’électricité verte à travers le RE100. Il s’agit de La poste, Crédit Agricole, Décathlon, AXA, Danone, l’Occitane et Schneider Electric.
Stratégie d’approvisionnement en électricité verte des entreprises RE100.
Les entreprises du RE100 utilisent principalement les mécanismes de traçabilité disponibles tout en bénéficiant des réseaux électriques tels que les Garanties d’ Origine (GO) en Europe et des Certificats d’ Energies Renouvelables (RECs) en Amérique du Nord. L’obtention de cette traçabilité peut s’obtenir directement auprès du producteur ou d’un intermédiaire spécialisé, en l’achetant conjointement au service d’accès au réseau proposé par les entreprises dites « de fourniture d’électricité », ou encore conjointement à l’achat d’électricité auprès d’un producteur directement (Power Purchase Agreement). Le Power Purchase Agreement (PPA) est un contrat d’approvisionnement de long terme entre entreprise, grande consommatrice d’électricité et un exploitant de centrales renouvelables généralement sur de 10 à 20 ans. L’approvisionnement en électricité verte par les PPAs est de plus en plus utilisé par les entreprises RE100 (13,1% du volume total en 2016 contre 3,3% en 2015).
Ainsi, l’utilisation de mécanismes de traçabilité a représenté 97% du volume total d’électricité verte acheté par 111 entreprises RE100 en 2017, soit 53,09 TWh d’électricité verte.
Intérêts des PPA’s
Les PPA’s sont avantageux aux deux parties. Pour les entreprises, ce type de contrat permet non seulement de sécuriser les approvisionnements en électricité mais encore d’avoir une visibilité sur les contrats d’électricité. Ajoutons aussi que l’entreprise peut prouver le caractère renouvelable de sa consommation d’électricité. En effet, les PPA’s incluent les certificats d’énergie renouvelables que sont les GO et les RECs respectivement en Europe en Amérique du Nord.
Pour les producteurs, les PPAs permettent également de sécuriser le financement des moyens de production, facilitant ainsi le développement de nouveaux projets de renouvelables.
Apple est l’une des entreprises à la pointe dans le domaine des PPAs.
« Le changement climatique est l’un des plus grands défis de notre temps, et le temps de l’action c’est maintenant. Nous croyons passionnément de quitter le monde mieux que nous l’avons trouvé et nous espérons que de nombreux autres fournisseurs, partenaires et d’autres entreprises se joignent à nous dans cet effort important » affirmait Tim Cook, le Directeur général d’Apple.
En Janvier 2019, l’Association of Issuing Bodies (AIB) a publié les dernières statistiques sur les activités des Garanties d’Origine (GO) pour 2018. Cette dernière donne une vue globale sur les émissions et utilisations des GO dans les 21 pays membres de cette association au cours de l’année. Il nous a paru intéressant d’analyser l’évolution de ces chiffres de 2015 à 2018.
L’espace AIB
L’espace AIB regroupe 21 pays européens et constitue l’essentiel du marché des Garanties d’Origine. Il s’agit des pays ayant opté pour une coopération étroite en utilisant un cadre strict concernant les Garanties d’Origine et en permettant des transactions fluides et sécurisées de celles-ci.
Les utilisations des GO dans l’espace AIB
Les GO utilisées correspondent à la consommation volontaire d’électricité verte. Elles ont évolué à la hausse de 2015 à 2018. Ainsi, sur cette période, l’augmentation des utilisations de GO a été de 14 %. En 2018, plus de 518 TWh de GO soit environ la production annuelle d’électricité en France, ont été utilisées dans les 21 pays de l’AIB. Ce qui correspond à 32,2 TWh de plus qu’en 2017. Cette hausse peut être expliquée par l’engagement volontaire des acteurs pour une consommation d’électricité verte tels que les grandes entreprises à travers l’initiative RE100. Cette dernière regroupe de nos jours 164 entreprises qui se sont engagées à atteindre 100% de consommation d’électricité verte. Par ailleurs, selon l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelable (IRENA), 52% des entreprises européennes consomment de l’électricité verte de manière volontaire.
Les utilisations des GO en France
Entre 2015 et 2018, les utilisations de GO en France ont triplé. Les français encouragent de plus en plus la transition énergétique. Ainsi, 9 français sur 10 seraient prêts à s’impliquer dans des actions individuelles pour participer à la transition énergétique. Mieux, 61% des français sont prêts à souscrire à une offre d’électricité verte selon le Médiateur National de l’Energie. Et parmi eux, 51% pour un prix seulement 3% inférieur au tarif réglementé ce qui est nettement au-dessus des prix pratiqués par les fournisseurs d’électricité verte.
Certaines entreprises françaises comme Axa, Crédit Agricole, Danone, Decathlon, Yves Rocher, la Poste et d’autres entreprises implantées en France comme McDonalds ainsi que des villes telles que Paris ou Montpellier qui ont fait la démarche de consommer 100% d’électricité verte sont autant de signaux positifs pour l’engagement de la société française.
Enfin, le parti pris des fournisseurs alternatifs que sont Engie, Total ou E.Leclerc à proposer uniquement de l’électricité verte aux consommateurs résidentiels est une action positive pour un engagement massif pour la consommation d’électricité. Avec le rachat de Direct Energie, nous pouvons même espérer que Total soit fidèle à son engagement et s’assure que ses clients résidentiels soient intégralement couverts par de l’électricité verte.
Les activités des GO en Europe sont en nette croissance. Cela confirme les prévisions faites par RECS international et l’agence finlandaise Vaasa EET sur les activités des GO en Europe que nous avons communiquées et que vous retrouverez ici.
En Décembre 2018, le texte final sur la Directive des Énergies Renouvelables (EnR) appelée RED II a été publié au journal officiel de l’UE. Cette directive fixe les objectifs communs à atteindre au niveau de l’UE en termes de consommation d’EnR. Ainsi, elle s’engage à augmenter la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie à 32% à l’horizon 2030.
L’article 19 de la directive définit le fonctionnement du système des Garanties d’Origine (GO). Quant à l’article 15, il détaille les procédures administratives et réglementaires liées aux enregistrements des installations renouvelables auprès du teneur de registre des GO.
Quelques points sur les Garanties d’Origine :
Le fournisseur d’électricité devra obligatoirement utiliser les Garanties d’Origine afin de justifier la part renouvelable de leur mix énergétique.
Le système des Garanties d’Origine peut être étendu aux autres types d’énergies tels que le gaz. Les Etats membres auront également la liberté d’émettre des GO pour la production d’énergies non renouvelables.
La directive insiste sur l’indépendance des teneurs de registre ainsi qu’un calcul d’un mix résiduel s’imposant aux consommateurs choisissant de ne pas utiliser de garanties d’origine.
Afin d’être conforme à RED II, les enchères de GO devront bénéficier d’exemptions afin de ne pas bloquer les initiatives de PPA (power purchase agreement).
Cette nouvelle directive laisse envisager la transparence sur le marché des EnR. On peut aussi espérer ces effets positifs sur le fonctionnement des GO. Toutefois, il faut noter des problèmes de traduction de l’Anglais en Français du texte original.
Observ’ER publie chaque année depuis 2013 un baromètre sur les énergies renouvelables. Ce dernier présente l’état des lieux de la production d’électricité et des puissances ou capacités installées de chaque filière des EnR en France. Leurs impacts socio-économiques y sont également synthétisés. Pour cette édition de 2018, les données relatives aux puissances installées s’arrêtent en septembre.
En novembre 2018, l’État français a annoncé la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celle-ci est un document stratégique qui définit les priorités et moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de la transition énergétique.
Les puissances installées et les emplois induits par la production d’électricité avec les EnR ne cessent de s’accroître.
La production d’électricité de source renouvelable en France pour l’année 2018
En fin septembre 2018, la puissance totale installée pour toutes les sources d’énergie renouvelable en France s’élevait à 50,2 GW soit 1,8 GW de moins que l’objectif fixé par la PPE pour 2018. Elle a quand même accru de 3,14% par rapport à 2017 . Cette croissance de capacité est essentiellement portée par la filière éolienne et photovoltaïque (PV).
La filière éolienne : 24 TWh – 17 100 Emplois pour 2017
En septembre 2018, en France, la puissance installée d’éoliennes était de 14,275 GW soit 716 MW de plus qu’en décembre 2017. Les régions Haut de France et la Région du grand Est représentent 47% du parc éolien Français. En 2017, la filière a créé 1230 emplois de plus qu’en 2016.
La filière photovoltaïque (PV) : 8,6 TWh – 7 050 Emplois pour 2017.
La puissance installée a progressé entre 2017-2018. En septembre 2018, la France enregistrait 8,7 GW soit 697 MW de plus qu’en 2017. Remarquons que la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie ont le plus de puissance PV installé respectivement 237 MW et 1 784 MW. Pour l’année 2018, la filière n’atteindra pas l’objectif des 10 200 MW de capacité fixé par la PPE (selon l’Observ’ER).
La filière PV a employé 7 050 personnes en 2017 soit 2168 emplois de plus qu’en 2016. Rappelons que les emplois créés par la filière ont subi une baisse drastique à partir de 2011. Cela s’explique en partie par le moratoire instauré en 2010 par le gouvernement sur les installations de PV. Ainsi, les capacités installées par an de la filière ont chuté de 33% entre 2011 et 2012. Cela a entraîné une régression du nombre d’emplois liés à la filière sur la même période (29 377 en 2011 à 12 192 en 2012, soit une suite de 58,44%).
L’Hydroélectricité outil de stockage de l’électricité : 53,6 TWh – 11 590 pour 2017.
Elle reste la première source de production d’électricité verte en France. En septembre 2018, la puissance installée en hydraulique était de 25,7 GW.
La production d’hydroélectricité en 2017 était de 53,6 TWh soit une baisse 16% par rapport à la production de 2016. La sécheresse est l’explication majeure de cette baisse. D’ailleurs, selon Météo France, 2017 est l’année la plus sèche de la période 1959- 2017 .
L’hydroélectricité présente de nombreux avantages. Elle permet de soutenir le réseau électrique en cas de pic de consommation. Par exemple, le système de pompage-turbinage permet d’absorber le surplus d’électricité en cas de surproduction. Ce qui fait des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) un outil de stockage de d’électricité en quantité importante.
Christine Etchegoyhen présidente de la FHE ( France Hydro Electricité) pense que la France ne profite pas assez des avantages de sa filière hydraulique «…. Les objectifs ne sont pas assez ambitieux au regard du potentiel réel de la filière et de l’intérêt que revêt l’hydroélectricité pour les réseaux.»
Qu’en est-il des autres filières?
Les autres filières contribuent moins à la production d’électricité renouvelable en France. Bien qu’elle soit l’EnR la plus consommée en France, la biomasse solide est très peu utilisée pour la production électrique (0,59% de la production 2017). Elle est plus utilisée thermiquement. Elle représente plus de 40% de la production primaire d’énergie renouvelable .
Filière biogaz : 1950 GWh soit 0,5% de la production électrique totale de 2017; 447 MW de puissances installées en septembre 2018.
Les déchets urbains renouvelables : 2 220 GWh soit 0,41 % de la production d’électricité en 2017
La géothermie : 88 GWh soit 0,016% de production d’électricité 2017; 16,5 MW de puissances installées en septembre 2018)
Solaire à concentration (alternative au PV) : 9,75 MW de puissance installée en fin 2018. Grâce à son système de stockage thermique, cette technologie permet de produire de l’électricité en l’absence de soleil.
La production d’électricité en France reste dominée par le nucléaire. Depuis 2000 , sa part dans la production d’électricité française varie entre 71% et 79%. En 2017 , elle était de 71,6%. A l’horizon 2025, la France espère réduire ce pourcentage en la ramenant à 50% (PPE, 2018). Cette diminution sera compensée progressivement par l’augmentation de la production d’électricité renouvelable.
Le baromètre 2018 des énergies renouvelables électriques en France de Observ’ER est téléchargeable ici
À l’heure où la plupart des pays et villes se mobilisent pour tendre vers la neutralité carbone, Origo a décidé de passer le cap accompagné par South pole group.
La première étape fut de lister tous nos postes d’émissions de CO2 tels que :
– l’énergie : consommation énergétique des bâtiments et autres sources fixes (électricité, chauffage…)
– les immobilisations : fabrication des biens durables utilisés par Origo sur leur durée d’utilisation (bâtiments, parcs informatiques, mobilier…)
– les déchets : traitement de fin de vie de l’ensemble des déchets générés par Origo
– les intrants : achats de fournitures, matériaux et prestations de services (honoraires, études…)
– le fret : transport de biens depuis les fournisseurs vers Origo
Une fois cette analyse établie, nous avons dû faire un choix entre différents projets dans lequel nous aimerions investir.
C’est finalement le projet « Kariba REDD + Forest protection » au Zimbabwe qui a remporté l’adhésion de l’équipe.
Le Zimbabwe a beaucoup souffert de la guerre qui a engendré de grandes difficultés économiques, le tout couplé d’une croissance démographique importante. Au cours des vingt dernières années, la population a survécu en utilisant les ressources de la forêt pour développer l’agriculture et puiser du carburant pour vivre.
Désormais, plus d’un tiers de sa majestueuse forêt a disparu.
Le projet a donc pour objectif de protéger près de 785 000 hectares de faunes et flores au sud du pays ainsi que les rivages du lac du Zimbabwe.
Au-delà de l’aspect environnemental, un éventail d’activité est développé en soutien des communautés locales : ateliers agricoles, fabrication de matériaux à basse émission, mise en place de plantation de bois de chauffage à croissance rapide, développement de l’éco-tourisme, etc.
Origo est donc fier de participer à ce projet tout en assurant la neutralité carbone pour ses activités sur l’année 2018 !
Pour le Médiateur National de l’Energie, 61% des français sont favorables aux offres vertes.
La dernière édition du baromètre Energie-Info du médiateur national de l’énergie , synthétisant l’enquête réalisée du 04 au 27 septembre par le Médiateur National de l’Energie (MNE), montre que 61% des français sont réceptifs à l’offre d’électricité verte proposée par les fournisseurs, soit une hausse de 7 points de pourcentage en un an. La même enquête montre que 54% d’entre eux sont favorables à la souscription d’une offre d’électricité verte dès 3% de baisse de leur facture. L’enquête n’approfondie pas un point essentiel. La plupart des offres offertes aux particuliers sont proposées actuellement à des prix inférieurs au tarif réglementé de vente du fournisseur EDF. En conséquence, nous pouvons considérer que la quasi-totalité des 61% de français en question sont favorables à une offre verte dans les conditions actuelles. La raison environnementale serait même la première cause de changement pour 11% de Français.
Powernext calcule une consommation volontaire d’électricité verte de 6,1%.
En réalité seulement 6,1% (+1.4 point de pourcentage) de la consommation est couverte par des garanties d’origine ce qui représente 29,3 TWh d’électricité verte consommée volontairement selon le rapport de Powernext. Ce taux est faible par à rapport celui de l’Europe qui est de 20% en moyenne même s’il est en hausse.
Pourquoi un tel paradoxe et qu’espérer pour l’avenir ?
L’écart entre l’intention et la réalisation s’explique principalement par le faible changement de fournisseur des français. Il y a encore beaucoup de barrières psychologiques et d’idées reçues. 65% des français pensent toujours que c’est au nouveau fournisseur de relever leur compteur selon le MNE. Même si deux consommateurs sur trois pensent qu’il est simple de changer de fournisseur seulement un foyer sur cinq déclare avoir déjà changé de fournisseur d’électricité ou de gaz naturel.
Tout cela laisse présager une hausse substantielle de la consommation d’électricité verte en France. Cela démontre par ailleurs, l’adhésion importante du grand public vis-à-vis de cette démarche ce qui encourage à un impact dans l’achat responsable d’électricité des entreprises également.