Les garanties d’origine, une opportunité de financement de la transition énergétique ?

Les objectifs ambitieux de la loi sur la transition énergétique :

Porté par la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, le projet de loi sur la transition énergétique pour une croissance verte a de grandes ambitions. Débattue depuis le 1er Octobre au sein de l’Assemblée Nationale, cette loi vise en effet des objectifs chiffrés à l’horizon 2030 : réduire de 30% le recours aux énergies fossiles, de 40% les émissions de gaz à effet de serre et augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique à 32%. A cela s’ajoute un amendement déposé récemment par le gouvernement qui vise à baisser de 20% la consommation d’énergie française pour 2030. Un ensemble de mesures qui visent autant à placer la France comme pays en pointe sur la question, avec l’objectif de peser dans les débats de la Conférence sur le Climat organisée à Paris en 2015 qu’à redynamiser l’économie française atone.

Une loi largement soutenue par les décideurs :

Il est intéressant de remarquer le quasi-plébiscite qu’il existe dans les milieux économiques en faveur de ce projet de loi, pour peu qu’il soit clair et structuré. Ainsi, selon une étude de Harris Interactive pour la Fondation Européenne pour le Climat, 74% des chefs d’entreprises français estiment que la transition énergétique est porteuse de croissance et d’ouverture de nouveaux marchés. Ils sont même 80% à être persuadés de la nécessité d’une telle politique, ce qui laisse entrevoir un soutien important de leur part.

Mais les doutes persistent au niveau du financement :

Il est évident que pour atteindre ces objectifs, dont celui des 32% de renouvelables dans le mix énergétique, des investissements importants seront nécessaires. Ségolène Royal prévoit des dépenses publiques de 10 milliards d’euro sur les trois premières années pour lancer le mécanisme. Comme le souligne Bruno Rebelle, directeur général du cabinet Transitions, dans une interview au Monde « l’engagement de l’Etat et la façon dont est utilisé l’argent public sont décisifs». Les investisseurs, particulièrement dans le monde de l’énergie, ont besoin d’une prévisibilité à long terme qui reste complexe à mettre en œuvre. Sur le plan du développement des énergies renouvelables, l’Etat prévoit une « modernisation du soutien aux énergies renouvelables » sans forcément en dire plus.

Les politiques publiques de soutien aux renouvelables coûtent cher aux consommateurs, qui s’en acquittent via la CSPE. A tel point que la Cour des Comptes a remis en 2013 un rapport questionnant leur soutenabilité. Ainsi, il serait judicieux de réfléchir à d’autres moyens de soutenir l’électricité verte, en tête desquels le mécanisme des garanties d’origine.

Pourquoi un réseau centralisé associé aux garanties d’origine est un système optimal pour développer l’électricité verte?

Les réseaux, un maillage européen…

L’un des grands défis de la transition énergétique passe par l’utilisation optimale des différentes sources d’énergie disponibles. Comme le montre très bien cette vidéo mise en ligne par Réseau de Transport Électricité, l’entreprise publique en charge des réseaux d’électricité en France, ces derniers ont un rôle fondamental à jouer. Il est en effet essentiel de comprendre que la France et ses proches voisins sont fortement inter reliés par des réseaux électriques, une sorte de « toile d’araignée » de l’électricité européenne.

… offrant la possibilité d’une gestion optimale des énergies renouvelables.

Cette très forte interconnexion au sein du territoire hexagonal et avec les pays frontaliers permet de mieux gérer l’arrivée des énergies renouvelables (EnR) dans la production d’électricité. Si tout le monde s’accorde sur l’importance des EnR, leur intermittence est un défi qui doit être relevé pour assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique. Les réseaux sont une part essentielle de la réponse à ce challenge. En effet, en assurant une circulation facile de l’électricité, RTE permet de juguler l’arrivée sur le réseau de l’électricité renouvelable et de mieux la répartir. On joue ainsi sur la complémentarité des EnR pour mieux gérer leur caractère intermittent. Ainsi, lorsque le vent souffle sur la côte Atlantique, l’électricité produite peut-être acheminée vers une autre partie du territoire où l’absence de soleil handicape la production solaire photovoltaïque et inversement. Une péréquation énergétique en quelque sorte, capable de compenser les inégalités météorologiques.

Utiliser les garanties d’origine pour tracer son électricité.

Les réseaux sont les autoroutes de l’électricité où circule aussi bien de l’électricité produite à partir de la combustion du charbon qu’à partir d’une éolienne. Comme sur une véritable autoroute, seule la plaque d’immatriculation permet de connaître l’origine des véhicules et de les différencier. C’est le rôle de la garantie d’origine. En effet, ce certificat permet au consommateur de faire en sorte que son volume de consommation corresponde à un volume d’électricité renouvelable injectée dans le réseau. Ainsi, il peut choisir de consommer vert et de sélectionner virtuellement les « véhicules » verts qui vont circuler sur les autoroutes de l’électricité de la source jusqu’à son interrupteur.

Au final, il existe donc une relation très complémentaire entre le réseau et la garantie d’origine. Le premier assure la circulation, la seconde garantit la traçabilité. Ensemble, ils permettent une valorisation optimale de l’électricité renouvelable.

Des incertitudes politiques pèsent sur le développement des énergies renouvelables selon l’Agence Internationale de l’Energie

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE), organe indépendant créée par l’OCDE en 1974, regroupe 29 pays occidentaux. L’AIE a publié fin août un rapport de prospective à moyen terme sur le développement des énergies renouvelables (EnR) à l’horizon 2020.

Le rapport note un fort développement des EnR (principalement l’éolien, le solaire PV et l’hydroélectricité) en 2013, atteignant désormais le seuil de 22% de l’énergie produite au niveau mondial. La part de l’énergie produite à partir de sources renouvelables devrait atteindre 45% en 2020. L’électricité renouvelable devrait représenter quant à elle 26% de l’électricité générée cette année là. Les nouvelles sont donc bonnes à l’horizon 2020, notamment grâce à la prise de conscience environnementale de certains gros émetteurs de CO2.

Cependant, l’AIE met en garde les décideurs contre une très probable baisse des investissements dans les EnR qui pourrait remettre en cause les anticipations précédentes et l’atteinte des objectifs climatiques globaux. La cause : des politiques publiques hésitantes qui n’arrivent pas à poser un cadre clair qui serait favorable aux investisseurs.

« Les renouvelables sont une part nécessaire de la sécurité énergétique. Cependant, alors même qu’elles deviennent une option compétitive dans un nombre croissant de cas, des incertitudes en termes de politiques et de régulations se commencent à se poser sur des marchés clés. C’est une conséquence directe des préoccupations de coûts que le déploiement des EnR pose, » analyse la directrice exécutive de l’AIE, Maria van der Hoeven.

Pourtant, poursuit-elle, « les gouvernements doivent distinguer plus clairement le passé, le présent et le futur. Les coûts de déploiement des EnR baissent rapidement et beaucoup d’entre elles ne nécessitent plus d’intenses soutiens publics. » D’après le rapport, ce qu’il manque aux investisseurs est une vision à long terme, nécessaire pour ces infrastructures très intensives au niveau des capitaux importés. Au sein de l’Union Européenne par exemple, l’absence d’une vision précise de ce que seront les objectifs de la politique énergétique post-2020 rend difficile les prévisions pour les investisseurs.

En conclusion le rapport précise les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs initialement annoncés. Pour l’AIE, une transition énergétique bas carbone nécessite 230 Milliards de dollars par an jusqu’à 2020. Des chiffres importants mais réalistes puisque près de 250 Milliards ont été investis en 2013.

Source : AIE, Renewable Energy Medium Term Market Report 2014

Bulletin semestriel de la CRE : Faible consommation d’électricité au cours du second trimestre 2014 grâce à des températures douces

L’Observatoire des marchés de l’électricité, du gaz et du CO2 de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a fait le point sur les tendances du marché de l’électricité au second trimestre 2014. D’après son rapport, des températures particulièrement clémentes au cours du second trimestre 2014 expliquent une baisse de la consommation d’électricité par rapport au second trimestre 2013 (-6%). En conséquence, les prix day-ahead en base cotés sur EPEX SPOT se sont établis à 31,5 €/MWh en moyenne, soit une baisse de 17% par rapport au trimestre précédent et de 6% par rapport au 2ème trimestre 2013. D’un point de vue européen cette baisse de prix a considérablement réduit l’écart qu’il existe avec le prix spot Allemand. Cet écart passe de 4,3 €/MWh à 0,2 €/MWh en base.

En ce qui concerne l’utilisation du parc nucléaire, ces températures douces n’ont pas ralenti le taux de production moyen des centrales électronucléaires. Ce dernier se stabilise à 68,5% (contre 68,2% au second trimestre 2013).

Cette baisse de la consommation d’électricité a par ailleurs été une bonne nouvelle pour les émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, l’absence de pic de consommation a permis au marché de ne pas appeler de manière intensive les moyens de production de pointe, particulièrement polluants (centrales thermiques charbon principalement, et gaz dans une moindre mesure). Pour le deuxième trimestre consécutif, le marché a donc privilégié la filière hydraulique lacs. Il est intéressant de noter que cela n’a par ailleurs pas impacté les stocks hydrauliques qui sont passés de 55% à la fin mars 2014 à 72% aux derniers jours du mois de juin 2014, profitant d’un trimestre riche en précipitations.

Au final, cette hausse sensible de la température a donc permis une baisse de la consommation et de la production d’électricité, aboutissant logiquement à une baisse des émissions de GES.

Source : CRE, Bulletin semestriel 2014

Origo est inscrit sur Powernext

Origo générera ses propres Garanties d’Origine grâce à son inscription auprès du teneur de registre français Powernext. Le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a désigné Powernext le 15 janvier 2013 pour assurer cette mission. En étant connecté au hub de l’AIB, regroupant un grand nombre de teneurs de registre européens, Powernext répond dans les meilleures conditions aux exigences de la Directive Européenne 2009/28/CE concernant la transparence du système de traçabilité de l’électricité.

En générant les Garanties d’Origine, Origo est à même de générer les preuves de la source de l’électricité consommée par ces clients conformément à leurs attentes.

L’autoroute du soleil équipée de Superchargeurs pour les véhicules Tesla.

Il est désormais possible d’aller à Nice depuis Paris sans utiliser la moindre goutte d’essence. Cinq Superchargeurs sont disponibles. Il y en a trente deux en Europe. L’origine de l’électricité consommée n’est cependant pas mentionnée pour l’instant.

Source : Enerzine