Le Parlement bulgare a amendé sa loi sur l’énergie et a abrogé la possibilité pour les projets d’énergies renouvelables de profiter dorénavant des tarifs d’achat garantis. Cet amendement a été voté dans une tentative de réduire le déficit du secteur de l’énergie et d’alléger le poids que représentent les taxes vouées au financement de ces tarifs d’achat garantis sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
La Bulgarie se retrouve ainsi dans la même position que l’Espagne, à laquelle nous avons consacré un article (voir l’article) récemment.
- La fin de la croissance exponentielle du secteur des EnR :
Ces généreux tarifs d’achat garantis accordés pour 20 ans ont permis une très forte croissance des installations solaires et éoliennes. Ainsi, l’ensemble des champs d’éoliennes totalisait une puissance de production de 177 MW en 2009 et 500 MW en 2010, soit une multiplication par quasiment trois en un an de la puissance installée. Le solaire PV a connu une croissance encore plus importante, puisque la capacité installée est passée de 6MW en 2009 à 1000 MW en 2013.
Au final l’objectif de 16% de renouvelables dans le mix énergétique, fixé pour 2020, a été atteint dès la fin 2013.
- Un coût non soutenable :
La mise en place de ces très généreux tarifs d’achat garantis a donc créée un important effet d’aubaine et l’engouement important des acteurs du secteur a conduit à des dépenses bien plus importantes que celles prévues par le gouvernement. Ainsi, la compagnie nationale d’électricité, chargée de racheter l’électricité aux producteurs EnR à prix garantis a vu son déficit se creuser et atteindre 1,6 Milliard d’euros. De plus, les consommateurs, particuliers et professionnels, qui in fine ont été chargés de supporter le poids de cette ambitieuse politique sur leurs factures, ont largement protesté. Et au final, c’est pour répondre à cette pression populaire et à la non soutenabilité de cette politique que le Parlement a décidé d’arrêter l’attribution de ces tarifs d’achat garantis.
- Le bien fondé des subventions aux EnR questionné :
Comme nous l’avons déjà mentionné pour le cas espagnol, ce fait d’actualité illustre parfaitement ce en quoi nous croyons chez Origo. Si il est nécessaire de subventionner l’électricité renouvelable dans des situations précises et ponctuelles (développement de l’éolien offshore par exemple), le fait de soutenir massivement le secteur sur les deniers publics est la plupart du temps contre-productif. Il existe en effet des risques importants pour les producteurs (remise en question du cadre de soutien comme c’est le cas, comme en Espagne et en Bulgarie) comme pour les contribuables (augmentation importante des taxes pour soutenir les EnR).
Mieux vaut alors que ce soit le consommateur, et non le contribuable, qui paye de manière volontaire pour un produit auquel il reconnaît sa qualité verte. Cela est possible grâce la consommation d’électricité verte certifiée par des garanties d’origine. En effectuant un acte d’achat volontaire, en acceptant de payer pour un produit de qualité, le consommateur valide le fait qu’il faille investir dans des moyens de production propres et favorables au développement du pays.