Suite aux changements qui s’opèrent actuellement dans le monde de la production d’électricité, apparaissent de nombreuses craintes dont celle, récurrente, d’un black-out. Réseau de Transport d’Electricité (RTE) dans un rapport récent se veut rassurant : le risque de black-out, si il existe, n’est pas pour cet hiver.
- Une situation tendue : assurer l’approvisionnement de la France (et de la Belgique !) avec des marges réduites.
Malgré une capacité de production française amputée de 2400 MW par rapport à l’hiver 2013 – 2014, aucun déséquilibre entre l’offre et la demande ne devrait survenir dans les mois qui suivent. Cette perte de capacité de production est due essentiellement à l’arrêt de l’exploitation de centrales au fioul et au charbon qui ne répondent plus aux normes plus strictes de la dernière directive européenne sur les grandes installations de combustion. A cela s’ajoute également l’arrêt de certains réacteurs nucléaires les prochains mois. Au total, c’est donc bien avec 2400 MW en moins que RTE devra composer pour subvenir aux besoins hivernaux des français. D’autant que la Belgique, dont le parc nucléaire est en partie arrêté, devra sans doute faire appel à l’électricité française, ce que confirme la secrétaire d’Etat à l’Energie belge, Catherine Fonck en ayant « la confirmation chiffrée de l’existence d’un risque de pénurie à certains moments, dans certaines circonstances, si par exemple il n’y [avait] pas de vent».
- Le black-out pour l’an prochain ?
Si RTE se veut rassurant pour cet hiver, ses prévisions sont beaucoup plus négatives pour les années prochaines. Ainsi, la filiale d’EDF met en avant le risque important de manque d’électricité en France dans le cas d’un hiver rude en 2015-2016 et 2016-2017. D’après le rapport, c’est une puissance d’environ 2000 MW (soit deux réacteurs nucléaires) qui pourrait faire défaut, avec le risque direct du black-out tant redouté.
Cependant, cette note peut réjouissante est à relativiser, puisque de nouveaux mécanismes devraient être en mesure, selon RTE, de combler ce déficit de puissance disponible. Ainsi, le développement des énergies renouvelables, la mise en service de l’EPR et le ralentissement de la croissance de la consommation électrique, grâce à une efficacité énergétique supérieure, sont capables de prendre le relais.