Le marché des Energy Attribute Certificates s’est bien porté en 2021. L’année des Garanties d’Origine a été marquées par de nouvelles réglementations, en France ou en Europe, mais aussi par une forte hausse des prix. Les I-RECs sont quant à eux devenus un véritable marché et certaines zones connaissent déjà des tensions entre l’offre et la demande. Quels impacts ces chamboulements ont-ils eu sur le volume des transactions ? Regardons ce que nous disent les chiffres de l’AIB [1] et d’I-REC Standard [2].
Une hausse continue de la demande d’Energy Attribute Certificates
Le marché des Garanties d’Origine poursuit d’année en année sa marche en avant. Pour la première fois depuis la création des GO, deux caps ont été atteints : celui des 700 TWh de GO émises et celui des 600 TWh annulées. Entre 2020 et 2021, la production d’énergie renouvelable tracée par des Garanties d’Origine a augmenté de 10%. Malgré une forte hausse du prix unitaire, les annulations ont elles aussi augmenté l’année dernière (+10,7%). Cette tendance témoignage d’une demande assumée des consommateurs.
À noter que seules les GO EECS (European Energy Certificate System) intégrées au hub de l’AIB sont ici comptabilisées.
Concernant les I-RECs, bien que le marché soit moins mature que celui des GO, la croissance est exponentielle. Les volume d’émissions et d’annulations ont plus que doublé entre 2020 et 2021. Les transactions ont même été multipliées par 10 depuis 2018.
Cette forte augmentation est notamment due à une ouverture du marché sur plusieurs pays, principalement en Amérique latine.
Des marchés portés par quelques pays
Le marché des GO est traditionnellement approvisionné par les mêmes locomotives que sont les pays nordiques, suivis par l’Italie et la France. Les pays de la péninsule ibérique permettent d’augmenter le volume disponible grâce à une hausse de leurs émissions en 2021. Le Portugal a notamment mis en place des enchères similaires à celles que nous connaissons en France.
L’Allemagne n’émet quant à elle encore que très peu de GO du fait de l’interdiction pour les producteurs bénéficiant de subventions de les marchander. Elle reste toutefois le principal consommateur d’électricité d’origine renouvelable d’Europe avec une demande qui frôle les 120 TWh. S’en suit un peloton composé dans l’ordre décroissant des Pays-Bas, de l’Italie, de la France, de la Suède et de l’Autriche et la Suisse, avec une demande entre 60 et 40 TWh. Contrairement à l’Allemagne, la Norvège connait un écart abyssal entre les émissions et la demande locale (-125 TWh).
De manière encore plus flagrante que les Garanties d’Origine, le marché des I-RECs est dirigé par une poignée de pays. La Chine domine largement le marché avec plus de 25 TWh d’I-RECs émis pour près de 20 TWh d’annulations. A savoir que les I-RECs Chinois sont souvent utilisés pour couvrir la consommation de pays voisins dont les solutions de consommation d’électricité renouvelable sont difficilement accessibles.
Le Brésil et la Turquie tiennent quant à eux le marché dans leur région respective. D’autres pays en Amérique Latine et en Asie arrivent toutefois à répondre à la demande des consommateurs locaux. Nous remarquons par ailleurs que le continent Africain est en retard à ce sujet.
La Norvège et l’Allemagne : illustrations des nombreux échanges de Garanties d’Origine
Depuis plusieurs années maintenant, la Norvège et l’Allemagne sont respectivement largement exportatrices et importatrices de Garanties d’Origine. L’Italie exporte elle aussi énormément, à cause d’une demande encore trop faible par les consommateurs Italiens comparée à l’offre, à l’instar de la France et de la Suède. Les Pays-Bas, dont la production est bien inférieure aux autres pays mentionnés, sont alors obligés d’importer des GO pour répondre aux attentes des consommateurs.
Le marché des Energy Attribute Certificates continue sa montée en puissance. Celui des I-RECs est même en pleine explosion. La demande augmente d’année en année, notamment dans les pays les plus consommateurs d’électricité. C’est un signe positif qui doit être confirmé et accentué dans les prochaines années. Il est notamment envisageable que le marché européen des GO soit fondamentalement court dès l’année 2023, tandis que l’année 2022 des I-RECs envoie pour le moment des signaux forts et sera probablement encore plus belle que 2021.
[1] Association of Issuing Bodies : organisme rassemblant l’ensemble des registres nationaux participants au marché des GO.
[2] L’International Renewable Energy Certification Standard : équivalent du marché des Garanties d’Origine à l’international (hors Amérique du Nord, Australie et Japon).