La deuxième session de mise aux enchères des Garanties d’Origine par l’État a été un succès. La totalité des volumes a trouvé preneur et le prix moyen est supérieur au prix constaté sur le marché européen de gré-à-gré. Nous vous proposons de revenir sur les résultats des deux premières éditions afin d’en faire la synthèse et proposer une analyse. Rappelons que l’Etat a mis à disposition la moitié de la production.
L’État a ainsi pu récolter 3,5 M€ en vendant 7,8 TWh de Garanties d’Origine issues de la production électrique de mars à juin 2019. Le prix moyen était donc d’environ 0,45€/MWh. Par technologie, il était de 0,32€ pour la petite hydraulique, 0,35€ pour la biomasse, 0,46€ pour l’éolien et 0,67€ pour le solaire. Nous pouvons également constater que le prix moyen de vente a fortement augmenté entre les GO issues de la production du mois de mars (0,30€/MWh) et celle d’avril (0,63€/MWh) pour ensuite se stabiliser sur les deux mois suivants (0,49€/MWh).
Pourquoi une telle différence entre le mois de mars et les mois suivants ? Il est fort probable que cette différence vienne du fait que le mois de mars ne permet pas aux fournisseurs anglais d’obtenir une exemption partielle de taxes dans leur pays, plutôt qu’à l’intérêt de GO provenant de mois plus ensoleillés. En effet, la période de conformité au Royaume-Uni pour obtenir différentes exemptions (FiT et Cfd) est du 1er avril 2019 au 31 mars 2020. Quelle coïncidence !
Mais les preuves ne s’arrêtent pas là. Nous remarquons que le solaire et, dans une moindre mesure, l’éolien, affichent une grande probabilité d’être éligible à ces exemptions. Cela expliquerait peut-être l’écart de prix en faveur de ces deux technologies.
Pour conclure, le fait que l’intégralité des volumes soit vendue est une réussite. De plus, le prix moyen de vente semble assez en ligne avec le marché de gré-à-gré, ce qui témoigne que l’Etat vend relativement bien ses GO. Néanmoins, il est regrettable que l’Etat ne vende que 50% de la production des centrales. Au vu du fait qu’une partie non négligeable des GO qu’il propose paraît intéressante pour d’autres marchés comme le Royaume-Uni, pourquoi se priver de vendre les 7,8 TWh restants ? N’aurait-il pas pu récupérer au moins 3M€ additionnel ?