Le marché mondial des Energy Attribute Certificates s’envole !

Le marché des Energy Attribute Certificates s’est bien porté en 2021. L’année des Garanties d’Origine a été marquées par de nouvelles réglementations, en France ou en Europe, mais aussi par une forte hausse des prix. Les I-RECs sont quant à eux devenus un véritable marché et certaines zones connaissent déjà des tensions entre l’offre et la demande. Quels impacts ces chamboulements ont-ils eu sur le volume des transactions ? Regardons ce que nous disent les chiffres de l’AIB [1] et d’I-REC Standard [2].

Une hausse continue de la demande d’Energy Attribute Certificates

Le marché des Garanties d’Origine poursuit d’année en année sa marche en avant. Pour la première fois depuis la création des GO, deux caps ont été atteints : celui des 700 TWh de GO émises et celui des 600 TWh annulées. Entre 2020 et 2021, la production d’énergie renouvelable tracée par des Garanties d’Origine a augmenté de 10%. Malgré une forte hausse du prix unitaire, les annulations ont elles aussi augmenté l’année dernière (+10,7%). Cette tendance témoignage d’une demande assumée des consommateurs.

marché des energy attribuâtes certificates
Source : AIB

À noter que seules les GO EECS (European Energy Certificate System) intégrées au hub de l’AIB sont ici comptabilisées.

Concernant les I-RECs, bien que le marché soit moins mature que celui des GO, la croissance est exponentielle. Les volume d’émissions et d’annulations ont plus que doublé entre 2020 et 2021. Les transactions ont même été multipliées par 10 depuis 2018.

marché des IRECS
Source : I-REC Standard

Cette forte augmentation est notamment due à une ouverture du marché sur plusieurs pays, principalement en Amérique latine.

Des marchés portés par quelques pays

Le marché des GO est traditionnellement approvisionné par les mêmes locomotives que sont les pays nordiques, suivis par l’Italie et la France. Les pays de la péninsule ibérique permettent d’augmenter le volume disponible grâce à une hausse de leurs émissions en 2021. Le Portugal a notamment mis en place des enchères similaires à celles que nous connaissons en France.

émissions des GO energy attribute certificates
Source : AIB

L’Allemagne n’émet quant à elle encore que très peu de GO du fait de l’interdiction pour les producteurs bénéficiant de subventions de les marchander. Elle reste toutefois le principal consommateur d’électricité d’origine renouvelable d’Europe avec une demande qui frôle les 120 TWh. S’en suit un peloton composé dans l’ordre décroissant des Pays-Bas, de l’Italie, de la France, de la Suède et de l’Autriche et la Suisse, avec une demande entre 60 et 40 TWh. Contrairement à l’Allemagne, la Norvège connait un écart abyssal entre les émissions et la demande locale (-125 TWh).  

annulation de GO energy attribute certificates
Source : AIB

De manière encore plus flagrante que les Garanties d’Origine, le marché des I-RECs est dirigé par une poignée de pays. La Chine domine largement le marché avec plus de 25 TWh d’I-RECs émis pour près de 20 TWh d’annulations. A savoir que les I-RECs Chinois sont souvent utilisés pour couvrir la consommation de pays voisins dont les solutions de consommation d’électricité renouvelable sont difficilement accessibles.

Le Brésil et la Turquie tiennent quant à eux le marché dans leur région respective. D’autres pays en Amérique Latine et en Asie arrivent toutefois à répondre à la demande des consommateurs locaux. Nous remarquons par ailleurs que le continent Africain est en retard à ce sujet.

émissions et annulations d'IRECS
Source : I-REC Standard

La Norvège et l’Allemagne : illustrations des nombreux échanges de Garanties d’Origine

Depuis plusieurs années maintenant, la Norvège et l’Allemagne sont respectivement largement exportatrices et importatrices de Garanties d’Origine. L’Italie exporte elle aussi énormément, à cause d’une demande encore trop faible par les consommateurs Italiens comparée à l’offre, à l’instar de la France et de la Suède. Les Pays-Bas, dont la production est bien inférieure aux autres pays mentionnés, sont alors obligés d’importer des GO pour répondre aux attentes des consommateurs. 

importations et exportations de garanties d'origine en europe
Source : AIB

Le marché des Energy Attribute Certificates continue sa montée en puissance. Celui des I-RECs est même en pleine explosion. La demande augmente d’année en année, notamment dans les pays les plus consommateurs d’électricité. C’est un signe positif qui doit être confirmé et accentué dans les prochaines années. Il est notamment envisageable que le marché européen des GO soit fondamentalement court dès l’année 2023, tandis que l’année 2022 des I-RECs envoie pour le moment des signaux forts et sera probablement encore plus belle que 2021.


[1] Association of Issuing Bodies : organisme rassemblant l’ensemble des registres nationaux participants au marché des GO.

[2] L’International Renewable Energy Certification Standard : équivalent du marché des Garanties d’Origine à l’international (hors Amérique du Nord, Australie et Japon).

Une année 2021 record pour les Garanties d’Origine en France !

Après une année 2020 en baisse, le marché français des Garanties d’Origine est nettement reparti à la hausse pour connaître une année 2021 record. Les derniers chiffres d’EEX en date indiquent en effet une nette augmentation des transactions de GO issue de la production 2021 dans le pays. De bonne augure pour la suite !

Un taux d’utilisations sans précédent

La première statistique mettant en lumière cette nouvelle est le nombre d’annulations (=utilisations) des Garanties d’Origine. Plus de 25 TWh supplémentaires de GO 2021 ont été annulées par rapport à 2020, portant le total à 68 TWh au 25 avril 2022. C’est le plus gros total et la plus forte hausse depuis l’apparition du marché en France.

Source : EEX et RTE

En rapportant ce chiffre à la consommation d’électricité totale des Français en 2021 (468 TWh[1]), nous obtenons un taux d’annulation de 14,5%. La consommation d’électricité d’origine renouvelable française est la plus importante jamais enregistrée.

Un intérêt plus fort pour les Garanties d’Origine françaises

Deux autres informations sont à retenir : les émissions et les utilisations des GO françaises.

Les émissions frôlent pour la première fois les 100 TWh, bien aidées par les enchères qui ont fait carton plein. Elles se rapprochent de plus en plus du niveau de la production[2], signe que les acteurs du marché y voient une opportunité commerciale.

Les GO françaises sont en effet plus utilisées pour la consommation des Français en 2021 (46 TWh) qu’en 2020 (30 TWh). Néanmoins, cela ne compense pas la hausse de la demande. C’est donc l’intérêt européen qui en profite, illustré par une exportation des GO françaises historique. Plus de la moitié des GO émises en 2021 ont trouvé preneur à l’étranger (58,2 TWh, le double qu’en 2018).

Une confirmation dans les années suivantes ?

Les consommateurs Français ont-ils enfin entamé leur transition énergétique ? Ou la tendance va-t-elle s’essouffler ?   

D’après les chiffres des premières enchères sur la production de janvier 2022, la trajectoire est très positive. L’Etat, comme au cours de toute l’année 2021, a réussi à vendre la totalité des GO proposées (4,2 TWh). La différence cette fois-ci est que le prix moyen est trois fois plus élevé que la moyenne annuelle 2021, signe que la demande est bien présente. L’Etat a donc enregistré un chiffre d’affaires record sur une session avec un résultat de 8 millions d’euros, contre un peu plus de 2 millions d’euros en moyenne sur les sessions 2021. Nous pouvons donc imaginer une poursuite de l’évolution positive du marché des GO en France pour cette année.

Les consommateurs français ont prouvé l’année dernière que l’intérêt pour l’électricité renouvelable faisait son chemin. Espérons que l’année 2022 confirme la tendance positive pour que la France devienne enfin un acteur majeur de la transition énergétique du réseau électrique européen.


[1] Source : RTE

[2] Source : RTE

Année 2021 réussie pour les enchères de Garanties d’Origine

Depuis septembre 2019, l’Etat organise des enchères de Garanties d’Origine provenant de la production d’électricité renouvelable bénéficiant des subventions. Les dernières enchères portaient sur les Garanties d’Origine issues de la production de décembre 2021. C’est donc l’occasion de revenir sur l’ensemble des enchères de l’Etat en 2021 et d’en tirer des conclusions.

Bilan des enchères de Garanties d’Origine : la demande est là

L’Etat a réussi à vendre la totalité du volume qu’il a mis en vente sur l’année. Une performance particulièrement notable sachant que 100% des volumes à sa disposition ont été mis en vente chaque mois, excepté pour janvier (50%) et février (75%). L’Etat a donc pratiquement valorisé l’ensemble de la production qu’il subventionne, preuve que la demande existe bel et bien.

Plus de 43,3 TWh ont trouvé preneur pour 2021. Notons qu’en 2020 seulement 15,7 TWh avaient été vendus, soit une augmentation de 177% !

enchères de garanties d'origine et volume vendu
Source : EEX

Un prix de vente proche du marché de gré-à-gré européen

Sur l’année complète, l’Etat a remporté plus de 28 millions d’euros. C’est 10 fois plus qu’en 2020 ! Vendre 100% du volume à sa disposition est une chose, mais le vendre au prix du marché de gros en est une autre. Cela signifie qu’en plus d’ajouter chaque mois environ 4 TWh au marché européen, l’Etat arrive à le vendre à des prix similaires aux prix de l’OTC [1]. On pourrait pourtant s’attendre à ce qu’un volume si conséquent ne trouve pas preneur, ou alors que la surabondance fasse baisser les prix. Mais le fait est que sur les douze sessions d’enchères, huit d’entre elles ont atteint un prix moyen supérieur au prix moyen sur le marché de gré-à-gré.

enchères de garanties d'origine prix moyen
Source : EEX et Commerg

Au-delà d’une demande importante à l’échelle européenne, qui permet la vente des volumes mis aux enchères, certains aspects des GO concernées sont valorisés. Le premier aspect est le principe de mettre en vente des GO issues d’une production d’un mois bien défini. En France, le mois de production de la GO doit correspondre au mois de la consommation. Les enchères répondent donc au besoin des acheteurs de couvrir la consommation mensuelle de leurs clients. La mensualisation explique que certains acteurs proposent un prix élevé afin de s’assurer de l’obtention de GO relatives à un mois de production défini. De plus, il y a la possibilité pour les acheteurs de cibler des GO spécifiques, avec une technologie de production et une région particulières, voir même une centrale de production définie. Certains affichent donc un prix plus élevé pour s’assurer de récupérer les GO souhaitées.

Résultat des enchères de Garanties d’Origine : tour d’horizon des régions

Attardons-nous sur la répartition de la production d’énergie renouvelable subventionnée dans nos régions.

enchères des garanties d'origine résultats par région
Source : EEX

L’aménagement urbain de l’Ile-de-France ne permet pas la production d’énergies renouvelables en grande quantité… À l’inverse des régions Grand-Est et Hauts-de-France, dont les grands espaces permettent l’installation massives d’éoliennes. Globalement, l’éolien est l’énergie la plus en vue, du fait des nombreux investissements durant la dernière décennie. Des régions sont toutefois plus équilibrées, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes (ARA), la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. À noter que de nombreuses centrales hydroélectriques, notamment d’ARA, vont bientôt sortir des obligations d’achat de l’Etat. L’offre hydraulique sera donc de moins en moins disponible via les enchères et les fournisseurs devront s’entendre avec les producteurs afin d’acheter les GO au juste prix.

Contrairement aux enchères de 2020, qui laissaient penser que l’Etat aurait du mal à trouver preneur pour l’achat de ses GO, l’année 2021 fut une année pleine en tout point. Cela signifie que la demande existe, et c’est une bonne nouvelle. Espérons que l’année 2022, avec l’application des nouvelles réglementations, confirmera cette tendance.


[1] OTC = marché de gré-à-gré, où il n’y a pas d’interlocuteur entre l’acheteur et le vendeur

Le prix des Garanties d’Origine se maintient à un niveau élevé

Depuis notre dernier article sur le prix de marché des Garanties d’Origine, celui-ci poursuit sa hausse pour atteindre des niveaux inédits. Il a d’ailleurs surpassé les records observés en 2018 à l’échelle européenne… Deux mois après la fin 2021, le nombre de transactions à des prix élevés pour cette année de production reste important. Pourquoi le phénomène persiste ? Combien de temps cela va durer ?

La demande augmente toujours

Ce n’est un secret pour personne, la consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable augmente chaque année. Pour le moment, l’offre potentiellement disponible de Garanties d’Origine – 984 TWh de production EnR dans le périmètre AIB en 2020 [1] – permet d’absorber cette demande – 714 TWh de GO 2020 annulées [2]. Toutefois, l’écart pourrait réduire dans les prochaines années. Prenons l’exemple d’EDF, qui a déjà annulé plus de GO pour 2021 que pour la totalité de 2020 [3]. Notons par ailleurs, que les enchères de l’Etat trouvent preneurs pour l’ensemble des GO proposées à chaque édition, alors qu’il ne reste plus que le mois de décembre de disponible, mis aux enchères mi-mars.

Face à cette hausse de la demande, chaque acteur du marché réagit à sa manière. D’un côté, les producteurs tirent profit de leur rôle d’approvisionneur et choisissent d’attendre le plus offrant pour vendre leur stock. D’un autre côté, les revendeurs de GO qui doivent parfois afficher un prix plus élevé que les autres pour sécuriser la couverture de la consommation de leurs clients.

le prix des garanties d'origine reste élevé

Un écart abyssal du prix des Garanties d’Origine entre 2021 et 2022

Autre fait marquant depuis quelques mois, l’écart de prix conséquent entre 2021 et 2022 pour les GO européennes. Actuellement, 2021 oscille autour 1,2€/MWh alors que 2022 avoisine les 2,5€/MWh. Nous aurions pu croire en fin d’année 2021 que les prix des deux années allaient se rejoindre, alors que les besoins se font généralement plus rares. Mais il s’avère que la demande pour l’année passée ne s’estompe pas, si bien que les prix restent élevés et que les acteurs du marché anticipent ce même phénomène pour 2022.

Sachant que les Garanties d’Origine ont une validité de 12 mois, il est possible d’utiliser des GO de fin 2021 pour une consommation en 2022. Cette affirmation est valable dans beaucoup de pays européens, excepté en France. Les acheteurs vont-ils se tourner vers ce produit moins cher pour couvrir une consommation de 2022 ? Nous le saurons dans quelques mois. Actuellement, cette possibilité de report n’affecte pas les prix de 2022 qui continuent leur ascension.

Combien de temps le prix des Garanties d’Origine peut-il se maintenir ?

Les niveaux de prix actuels vont-ils se maintenir sur le long terme ? Pour répondre à cette question, il faut regarder les réglementations futures qui pourraient bouleverser le marché. La correspondance des GO avec la consommation française au pas mensuel a déjà eu un impact sur le prix unitaire des garanties d’Origine malgré un marché encore long.

Bientôt, le full disclosure à la production sera aussi mis en place dans le pays. Les consommateurs français pourront donc choisir de consommer de l’électricité renouvelable, nucléaire ou fossile. Cela permettra aussi à EDF de tracer son électricité avec des GO nucléaires. En ayant cette rigueur, l’impact sur la hausse de l’empreinte carbone du mix résiduel calculé par EEX [4] sera extrêmement fort et immédiat. Les consommateurs seront incités à résoudre ce problème avec l’utilisation explicite de Garanties d’Origine.

En France encore, les enchères seront probablement bientôt élargies à une production future. Ce changement augmentera la liquidité sur le marché forward des GO françaises et pourrait avoir un impact sur le prix unitaire. Les revendeurs de Garanties d’Origine pourraient en effet s’approvisionner ailleurs que sur le marché de gré-à-gré.

quelle prévision pour le prix des garanties d'origine

Le prix juste de la transition énergétique ? 

Une question cruciale demeure : quel prix les consommateurs sont-ils prêts à payer pour de l’électricité renouvelable ? Si le prix continue d’augmenter, certains vont-ils choisir d’autre solutions pour décarboner leur activité ? Avons-nous atteint un plancher où chaque acteur s’y retrouve financièrement ? Certains pays comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis nous montrent que le prix d’un certificat peut atteindre des niveaux inédits à l’échelle européenne (entre 5 et 10€ du MWh). Cela témoigne de l’engagement des consommateurs envers la transition énergétique. Notons que ces niveaux de prix permettent aux énergies renouvelables d’atteindre une rentabilité équivalente aux énergies fossiles. Il y aura donc des signaux d’investissement qui réduiront fortement la contribution de l’argent public dans de tels projets.

A nous, acteurs du marché, de convaincre les consommateurs que ce système peut financer la transition énergétique à grande échelle. 

L’avenir nous dira si la hausse des prix de ces derniers mois n’était qu’un feu de paille ou si la transition énergétique est bel et bien soutenue par les consommateurs. Les réglementations futures aplatiront peut-être la courbe. Mais tant que la demande est là, le marché a encore de beaux jours devant lui.


[1] Selon les chiffres de l’AIE, auquel on soustrait la production d’EnR Allemande subventionnées ne pouvant émettre des GO (estimation).

[2] D’après les chiffres de l’AIB

[3] D’après les chiffres d’EEX (fichier zip)

[4] Le mix résiduel est le mix par défaut associé à la consommation des Français. Il est calculé à partir du mix de production, auquel on intègre les imports/exports d’électricité et retire l’utilisation des Garanties d’Origine.

Origo se lance dans les Garanties d’Origine biogaz !

Origo se lance dans la fourniture de Garanties d’Origine biogaz. Après les Energy Attribute Certificates, puis la mise en relation avec notre partenaire Ecoact pour la compensation carbone, Origo propose désormais une offre complète vers l’atteinte de la neutralité carbone. 

Les Garanties d’Origine biogaz, comment ça marche ?

Le principe des Garanties d’Origine biogaz est exactement le même que celui des GO d’électricité. Pour 1 MWh de gaz consommé, une GO vous garantit qu’1 MWh de gaz provenant d’un site de production biologique a été produit et injecté dans le réseau.

Où en est le marché des GO biogaz ? À l’heure actuelle, il est bien moins mature que celui des GO d’électricité renouvelable. Pour le moment, il n’existe pas de marché européen commun qui permet l’import et l’export de GO entre les pays membres. Un point qui est d’ailleurs attendu pour la deuxième moitié de l’année 2022.

Origo lance une offre de garanties d'origine biogaz

En 2020, l’offre en GO biogaz en France était de 2 328 GWh, pour une demande de 1 237 GWh (53%). Cette offre double chaque année. Elle permet aux consommateurs de couvrir leur consommation avec un prix qui devrait baisser en même temps que l’offre augmente. 
Plus d’information sur le Registre des Garanties d’Origine biométhane.
En Europe la même année, la production de biogaz – donc l’offre potentielle – atteignait 191 TWh d’après la European Biogas Association.

À travers cette offre, Origo veut répondre aux entreprises qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. Notre équipe vous accompagne dans cette démarche et reste disponible pour répondre à vos questions. En attendant, nous vous tiendrons régulièrement informés des actualités du marché biogaz.

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Les multinationales du RE100 plus que jamais engagées dans la transition énergétique

L’initiative RE100 vient de rendre son dernier rapport annuel sur la consommation d’électricité d’origine renouvelable des entreprises multinationales. Pour rappel, cette initiative accompagne les plus grandes entreprises vers 100% d’électricité verte, avec un encadrement strict et des objectifs ambitieux. Elle est portée par le CDP et le Climate Groupe. Chaque année, les deux associations effectuent un bilan pour mettre en avant l’avancée des adhérents.

Plus de membres RE100 pour plus de consommation verte

Le rapport a calculé les données 2021 de 315 membres, bien que lors de la publication l’initiative compte 349 membres. C’est 88 de plus que l’année précédente (+34%). La consommation électrique totale des 315 entreprises étudiées est de 340 TWh, supérieure à la consommation de la Grande-Bretagne. Si celles-ci formaient un pays, il serait le 11e consommateur d’électricité du monde.

Aujourd’hui, la part renouvelable de la consommation totale des entreprises membres est de 45%, contre 41% en 2020. Cela correspond à 152 TWh de consommation d’électricité d’origine renouvelable, soit presque 3 fois plus qu’en France. En tant que pays, ce serait le 2e plus gros volume du continent européen derrière la Grande-Bretagne (167,7 TWh)[1]

statistiques RE100
Evolution de la consommation électrique et renouvelable des membres du RE100
Source : RE100

Par ailleurs, l’objectif moyen pour atteindre les 100% d’électricité renouvelable est 2030, alors qu’il était avant de 2028. Pour cause, les nouveaux membres ont en moyenne ciblé l’année 2037. Nous pouvons penser que ces objectifs ne sont pas suffisants pour répondre à l’urgence climatique, surtout au regard des objectifs dits ambitieux imposés par RE100.

Concernant la localisation des entreprises engagées dans cette démarche environnementale, la région Asie-Pacifique reste la zone avec le plus de nouvelles adhérentes. L’année dernière déjà, 42% des nouveaux membres étaient situées dans la région. Cette année, c’est 62% des nouvelles inscriptions ! La région la plus représentée reste l’Europe, avec 124 membres, devant justement l’Asie-Pacifique (102) puis l’Amérique du Nord (89).

entreprises RE100 par pays
Nombre d’entreprises membres du RE100 par pays
Source : RE100

Des stratégies multiples confrontées à quelques barrières

Le rapport s’attarde aussi sur la stratégie de sourcing des entreprises. Les PPA participent notamment plus que jamais à l’approvisionnement en électricité renouvelable (28%), juste devant la souscription aux offres vertes des fournisseurs d’électricité. Mais la solution la plus utilisée reste l’achat d’Energy Attribute Certificate décorrélé de la fourniture d’électricité. Elle est notamment choisie en Amérique du Nord et en Asie, où les offres vertes ne sont pas encore très bien développées contrairement en Europe.

stratégies consommation électricité verte
Stratégie de sourcing des entreprises
Source : RE100

Les entreprises ont enfin fait remonter les pays où il était le plus compliqué de consommer de l’électricité d’origine renouvelable. Les pays les plus mentionnés sont la Corée du Sud, le Japon, la Chine et Singapour, tous de la région Asie-Pacifique, malheureusement là où la demande augmente le plus. Le manque de solution d’approvisionnement ou le manque de production sont les premières barrières évoquées. Le coût de la consommation d’électricité verte en Australie est aussi un problème fréquemment évoqué.

barrière consommation électricité verte
Les 10 pays les plus challengeant pour consommer de l’électricité verte
Source : RE100

La démarche de consommation d’électricité d’origine renouvelable est une solution de plus en plus adoptée pour limiter le réchauffement climatique. Les grandes entreprises internationales montrent l’exemple et se rassemblent pour montrer aux acteurs du marché et aux gouvernements que la demande existe et s’accentue. D’un côté, les pays mentionnés précédemment doivent trouver une solution pour permettre aux entreprises d’accéder plus facilement à l’électricité renouvelable. D’un autre côté, toutes les grandes entreprises à travers le monde doivent rehausser leurs ambitions et suivre le mouvement pour répondre à l’urgence climatique. 


[1] D’après les calculs d’Origo grâce aux chiffres de l’AIB

Les entreprises vers la neutralité carbone grâce aux EAC

Plusieurs standards internationaux, notamment celui de l’initiative Science Based Targets (SBTi), incitent les entreprises à atteindre la neutralité carbone. Ces plans ambitieux participent à l’objectif commun, qui est le maintient de la température globale sous la barre de 1,5°C. 

Evidemment, la consommation d’électricité d’origine renouvelable fait partie des démarches incontournables. La SBTi impose par exemple une consommation volontaire d’électricité verte de minimum 85% avant 2025 et 100% avant 2030. Ce point pourrait engendrer un impact considérable sur le marché futur des Energy Attribute Certificates (EAC), car ils sont souvent utilisés pour atteindre ces objectifs.

De nombreux standards reconnaissent et recommandent l’utilisation des EAC comme moyen de progresser vers la neutralité carbone.

Le GHG Protocol : la référence internationale de la comptabilité carbone 

Les grandes multinationales utilisent Le GHG Protocol comme outil de référence. Il leur permet de calculer et recenser leurs émissions carbones annuelles. Pour cela, l’organisation propose un guide pour chaque scope d’émission (scopes 1, 2 et 3), ainsi que de nombreux contenus pour une meilleure compréhension des sujets techniques.

Les scopes d'émissions carbones pour atteindre la neutralité carbone
Source : GHG Protocol

Le scope 2 attribue les émissions indirectes liées à la consommation d’énergies, notamment l’électricité. Dans son guide du scope 2, le GHG Protocol reconnaît l’utilisation d’EAC comme vecteur de réduction des émissions du scope. Si une entreprise utilise des EAC pour consommer 100% d’électricité d’origine renouvelable, elle réduit ainsi son scope 2 à 0 gCO2eq/MWh[1]. Le standard recommande même l’utilisation d’EAC, considérés comme le moyen le plus précis de tracer l’électricité.

La Science Based Target initiative (SBTi) : maintenir le cap sous la barre des 2°C

La SBTi propose aux entreprises des objectifs pour répondre à l’enjeu du réchauffement climatique, en fonction de leur domaine d’activité. Ces objectifs sont conformes aux dernières recommandations scientifiques pour limiter le réchauffement climatique. Si toutes les entreprises d’un secteur d’activité suivent les objectifs fixés par l’organisation, alors ce secteur aura fait le nécessaire, à son échelle, pour maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C. Les entreprises les plus ambitieuses peuvent même suivre une trajectoire sous le 1,5°C.


L’initiative reconnaît bien l’utilisation d’EAC pour attester de la consommation d’électricité renouvelable.

Le Carbon Disclosure Project (CDP) : l’évaluation de l’impact environnemental d’une entreprise

Le CDP note les entreprises internationales sur l’impact environnemental global de leur activité. Trois domaines concernent les entreprises : le changement climatique, l’impact forestier et l’impact sur l’eau. Les entreprises doivent rendre compte de leurs stratégies dans chacune des catégories et faire le bilan de leurs progrès chaque année pour être notées.

Le CDP utilise le GHG Protocol comme source fiable du rapport des émissions carbones. L’utilisation d’EAC est donc reconnu par le CDP dans la notation pour le changement climatique.

La RE100 : la mobilisation internationale qui oeuvre pour la neutralité carbone

L’initiative RE100 rassemble quelques unes des plus grandes multinationales qui s’engagent dans la démarche d’une consommation d’électricité 100% renouvelable à travers le monde. Ces entreprises affichent des objectifs ambitieux. Un engagement minimum de 60% de consommation d’ici 2030 est imposé. L’utilisation des EAC est fortement conseillée pour atteindre les 100%, du fait de la difficulté de couvrir la totalité de sa consommation via l’autoconsommation ou les PPAs.  

Les Garanties d’Origine, RECs et I-RECs, qui sont les trois principaux systèmes de traçabilités de l’électricité verte sont donc indispensables pour répondre aux objectifs et standards internationaux. Ces différents programmes valorisent la politique environnemental d’une entreprise et leur permettent d’être plus transparentes auprès de leurs parties prenantes. 


[1] GHG Protocol Scope 2 Guidance, Page 51, table 6.5

Qu’attendre du marché des Garanties d’Origine en 2022 ?

L’année 2021 arrive bientôt à son terme. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a été mouvementée pour le marché des GO, notamment avec les montagnes russes des prix. Mais alors, que peut-on attendre du marché des Garanties d’Origine en 2022 ? La tendance à la hausse des prix de 2021 va-t-elle se confirmer ? Est-ce une année charnière pour le marché ? Focalisons-nous sur quelques points clefs.

La demande et le prix à la hausse ?

Voilà maintenant quelques mois que le prix des GO maintient un niveau élevé, que l’on n’avait pas vu depuis 2019. Mais encore faut-il que cela se concrétise en 2022.

A ce propos, nous observons une demande de plus en plus importante et un intérêt fort de nouveaux consommateurs à utiliser des GO pour couvrir leur consommation de 2022. Cette même tendance se fait ressentir dans les autres pays du monde, avec une augmentation de la demande et des prix plus ou moins accentuée en fonction de la zone géographique. Par exemple, les RECs en Amérique du Nord connaissent une forte hausse de la demande mais surtout des prix. Ceux-ci ont flambé au cours de l’année 2021 et se maintiennent autour de 5€/MWh pour des REC Eolien Green-e 2021, alors que nous aurions pensé à un essoufflement sur les derniers mois de l’année. Du côté du Royaume-Uni, les REGOs valent plus de 4 £/MWh en spot.

Néanmoins sur 2021, le marché est pour le moment incertain. Il est approvisionné par des volumes importants en provenance d’enchères organisées par les Etats italiens, portugais, français, croates et encore luxembourgeois. Etonnamment ces volumes trouvent preneurs jusqu’à présent. Est-ce tenable jusqu’à la fin de l’année ? Si le marché se retrouve short, alors les prix sur 2022 s’écrouleront.

D’un autre côté, l’engagement dans la démarche de consommation d’électricité verte en Europe et dans le monde s’accélère. Le fleurissement des offres vertes des fournisseurs d’électricité participe à cela. Mais surtout les grands groupes internationaux s’engagent à consommer 100% d’électricité d’origine renouvelable dans le monde, notamment à travers l’initiative RE100. L’initiative représente 342 multinationales à travers le monde. 

L’Allemagne et la Norvège vont-elles chambouler le marché ?

Nous parlions le mois dernier d’une potentielle sortie du marché des GO de la Norvège, et des répercussions que cela pourrait avoir. Des premiers signes de réticence pour les GO Norvégiennes se font déjà ressentir. Si cela se confirme, les conséquences apparaîtront particulièrement en 2022. Mais l’Allemagne pourrait aussi chambouler le marché, d’une autre manière. En effet, elle reste le dernier gros acteur à ne pas émettre les GO des producteurs profitant d’aides étatiques, au sens de la directive européenne. Cette production représentait 220 TWh en 2020, soit environ 28% des émissions de GO en Europe la même année ! L’offre serait donc nettement supérieure qu’auparavant et creuserait l’écart avec la demande, avec pour conséquence une baisse des prix. Un retrait de la Norvège accompagnée d’une entrée supplémentaire de l’offre allemande ajouterait tout de même 71 TWh à l’offre actuelle.

Le full disclosure en France fera-t-il son effet ?

Nous l’attendions depuis un moment, le full disclosure à la production est entré en vigueur cet été et devrait être appliqué courant 2022. Pour rappel, cela signifie que chaque MWh produit, renouvelable ou non, sera tracé par une Garantie d’Origine. L’objectif est de rendre transparent le mix électrique français. Avant de savoir comment l’appliquer, certains fournisseurs proposent déjà l’inscription à des offres 100% nucléaires, tracées par des GO nucléaires. Faut-il s’attendre à une réception positive des Français à ce type d’offre ? Si oui, une succession de conséquences adviendrait.

L’utilisation massive de GO nucléaires aurait un impact sur le facteur d’émissions carbones du mix résiduel français, qui correspond au mix de consommation auquel on retire les imports et exports d’électricité ainsi que l’utilisation des GO. La part du fossile augmenterait dans le mix et le facteur d’émissions serait plus élevé. Le bilan carbone des grandes entreprises françaises sera donc alourdi. Celles-ci devront alors se tourner vers la consommation d’électricité verte. Ce serait de bon augure pour le marché des GO renouvelables et donc pour la transition énergétique.

Mais soyons clair, cela arrivera si EDF choisit de fournir une électricité 100% décarbonée à l’intégralité de ses clients en utilisant des GO renouvelables et nucléaires.

Enfin, le nouvel amendement de la REDII favorise l’installation du full disclosure pour les pays membres du marché des GO. Il est donc probable que d’autres grandes nations suivent le pas de la France (Allemagne, Espagne, Italie ?).

L’année 2022 peut être une année charnière dans l’histoire du marché des GO. La demande n’a jamais été aussi importante, les prix augmentent depuis quelques mois. Jusqu’où cette tendance peut-elle aller ? Sans oublier l’Allemagne, la Norvège et la France dont les nouvelles réglementations pourraient chambouler le marché.


Source : les chiffres avancés sont des calculs faits à partir des données de l’Association of Issuing Bodies (AIB), représentant l’ensemble des pays présents dans le marché des GO.

La Norvège prête à sortir du système des Garanties d’Origine ?

Le mois dernier, les élections parlementaires ont eu lieu en Norvège. Le parti des Travaillistes (Arbeidarpartiet) en est sorti vainqueur et a créé un nouveau gouvernement avec le parti Centriste (Senterpartiet). A première vue, cette information ne devrait pas être considérée comme capitale. Et pourtant… Le nouveau gouvernement a récemment proposé la sortie du système des Garanties d’Origine. Connaissant le rôle prépondérant de la Norvège dans le marché des GO, cette décision aurait de nombreuses répercussions.

Un écart réduit entre l’offre et la demande

La Norvège est le plus gros émetteur de GO en Europe. Elle comptait pour 18,6% des émissions totales de GO Européennes en 2020. Regardons donc l’état du marché des GO en 2020 :

Source : AIB statistics

En 2020, l’écart entre l’offre (les émissions) et la demande (les annulations) était de 47 TWh. Si l’on retire la Norvège du marché, cet écart se réduit et la demande surpasserait même l’offre (-19 TWh). A savoir qu’un certain volume est encore en réserve, notamment la production bénéficiant d’aides étatiques. Ce volume devrait par ailleurs bientôt arriver sur le marché grâce à la nouvelle directive européenne. En conséquence, des tensions pourraient apparaître sur le marché.

Hausse des prix de la Garantie d’Origine

Comme tout marché qui se respecte, qui dit tension entre offre/demande dit hausse du prix de la GO. Au-delà de ce constat, la Norvège est surtout le premier émetteur de GO hydraulique et le plus gros exportateur de GO (96 TWh en 2020). Historiquement, les GO d’hydraulique nordique sont les moins chers et les plus traitées du marché. Elles font office de prix de référence pour le marché de gros. A titre de comparaison, une sortie du marché de la GO de la Norvège correspond à une sortie de l’Arabie Saoudite du marché du pétrole ou à une sortie de la Russie du marché du gaz.

Tous les acteurs bénéficiant jusqu’à présent des GO d’hydraulique nordique seront obligés de se couvrir autrement. Les producteurs voudront donc en tirer profit et le prix unitaire devrait logiquement largement augmenter.

Entre catastrophe et excellente nouvelle, des scénarios de sortie aux différents impacts

Si la Norvège sort brutalement, le marché sera fortement perturbé. Une sortie brutale consiste à considérer que les GO norvégiennes n’existeront plus.

Aujourd’hui, le registre norvégien Statnett est le registre le plus utilisé pour les transactions de GO en Europe. Il traite plus d’un quart du volume Européen ! Les acteurs de marché devront donc rapidement trouver une autre solution pour s’échanger des GO. Mais le plus grave n’est pas là. Beaucoup de contrats de livraison à terme de GO concernent les GO norvégiennes. Si les GO norvégiennes ne sont plus reconnues, l’ensemble de ces contrats seront nuls. Tous les consommateurs ou fournisseurs d’électricité devront se retourner rapidement dans le marché, créant ainsi un effet de panique. Le marché des GO pourrait alors être décrédibilisé, l’empêchant de financer durablement la transition énergétique européenne.

La frustration des Norvégiens est liée au fait que les énergéticiens du pays exportent la majorité des GO pour un prix modique et dénature le mix énergétique des consommateurs norvégiens. Il faut savoir que la Norvège est aussi un pays exportateur net d’électricité, avec une production quasiment 100% renouvelable[1]. Une solution serait donc d’utiliser les GO du pays pour couvrir 100% de sa consommation électrique. L’export serait ainsi limité au surplus de production. Le marché européen se retrouverait moins inondé et plus dynamique, pour une transition énergétique accélérée.

Quelles conséquences pour la France ?

La France fait partie des exportateurs de GO, majoritairement hydraulique. Sans les GO Norvégiennes, les acheteurs européens risquent de se tourner notamment vers la France pour combler leur manque. Comment les producteurs français réagiront à cette nouvelle situation ?Le scénario le plus favorable serait que la demande vienne des consommateurs français. La France se retrouverait alors moins exportatrices et le prix unitaire augmenterait avec.

La Norvège, parce qu’elle en est un acteur incontournable, chamboulerait complètement le marché des Garantie d’Origine qui mettrait du temps avant de s’adapter. Ce n’est pas la première fois que le pays évoque cette possibilité. L’idée avait émergé il y a déjà quelques années, sans que celle-ci se réalise. Cette fois-ci est-elle la bonne ?


Source : https://www.aib-net.org/facts/market-information/statistics/activity-statistics-all-aib-members

[1] Mix de production électrique de la Norvège en 2020 (AIE) : https://www.iea.org/data-and-statistics/data-tables/?country=NORWAY&energy=Electricity&year=2020