L’utilisation des Garanties d’Origine en Europe.

Chaque année, l’AIB (Association of Issuing Bodies) dresse un bilan des activités des Garanties d’Origine (GO) sur les 23 membres représentés dans 20 pays (la Belgique étant représentée par 3 membres distincts). Ce rapport contient les informations sur les émissions, les utilisations, les transferts et les expirations des Garanties d’Origine dans les pays membres de l’association. Il permet de savoir quels pays contribuent le plus aux émissions et qui utilisent plus de GO dans l’espace géré par l’AIB. De par son expertise sur le marché des Garanties d’Origine, Origo vous présente ce qu’il s’est passé sur le marché des GO en 2017. Cette présentation se basera sur les pays de membre de l’AIB qui représente une part importante de l’Europe mais exclut des pays majeurs où la consommation d’électricité verte augmente tels que le Royaume-Uni ou la Pologne.

Le bilan 2017 sur les activités des GO dans les 23 pays membres montre une croissance des activités d’émission et d’utilisation des GO entre 2016 à 2017. Les émissions ont légèrement augmenté : environ 5% d’émissions en plus par rapport aux émissions de 2016. Au sein de l’AIB, les plus gros émetteurs de GO sont la Norvège, l’Espagne, la Suisse et l’Italie avec l’hydroélectricité comme première source d’émission (plus de 140 TWh) et ils génèrent plus de 64% des GO émises. Les émissions norvégiennes de GO représentent plus d’un quart des GO générées par les pays de l’espace AIB. Cela s’explique en partie par la forte domination de l’hydraulique (environ 97%) dans la production d’électricité dans ce pays scandinave.  L’Espagne est le deuxième émetteur de GO parmi les 20 pays membre de l’espace AIB, ce qui peut s’expliquer par la forte présence de l’électricité d’origine éolienne qui représente 50% du mix de production du pays.

L’utilisation des GO dans l’espace géré par l’AIB a augmenté d’environ 30% par rapport à leur utilisation en 2016.  L’Allemagne, l’Espagne, les Pays Bas et la Suisse sont les quatre plus gros utilisateurs de GO et représentent plus de la moitié des GO utilisé au sein des 20 pays membres.

Par rapport à l’année 2016, les GO issues de l’hydraulique ont vu leur utilisation chuter de 9% mais restent encore le type de GO le plus demandé par les pays importateurs de GO. Cette baisse s’explique par une très faible production hydraulique dans la région des Alpes qui a affecté la production française, italienne et suisse notamment. Quant aux GO issues des éoliennes et du solaire, leur utilisation a augmenté respectivement de 7,9%  et de 3,2%. Cela s’explique par l’augmentation de la part de la production d’électricité d’origine éolienne en Espagne et en Italie[1] (augmentation de 3% entre 2016 et 2017).

Cette croissance de l’utilisation des GO peut être expliquée par une prise de conscience de l’impact positif du choix de consommer de l’électricité d’origine renouvelable sur la transition énergétique. L’augmentation du nombre d’entreprises influentes dans le monde qui ont fait le choix de consommer volontairement de l’électricité verte explique aussi cette augmentation d’utilisation de GO. Certaines de ces entreprises sont actuellement regroupés au sein de l’initiative RE100 et sont au nombre de 138  (http://there100.org/companies), parmi lesquelles on dénombre six entreprises françaises: AXA, Le Groupe la Poste, Crédit Agricole, Danone, Le Groupe l’Occitanie, et Schneider Electric.

Les bâtiments publics de certaines villes de l’espace AIB sont également passés à l’électricité verte. A titre d’exemple, on peut citer la ville de Madrid (plus de 1350 bâtiments publics)  et la ville de Paris. Cela a eu un impact sur les GO utilisées dans l’espace.

 

Source : AIB

La France, membre de l’AIB depuis 2013, continue d’être à la traine en matière d’utilisation de Garanties d’Origine. Cependant, depuis 2013, les GO d’origines françaises utilisées en France pour couvrir la consommation d’électricité verte ne cesse d’augmenter. Entre 2013 et 2017, il y a eu en moyenne une augmentation de 51,19% de l’utilisation des GO françaises en France. Ce taux a presque doublé entre 2015 et 2016. La COP21 à Paris a eu un effet sur l’engagement des entreprises à consommer de l’électricité verte, et depuis de nombreuses entreprises et collectivités françaises ont fait le choix de consommer de l’électricité verte (Liste disponible sur Quiestvert.fr).

Quant aux émissions de GO en France, elles ont connu une baisse entre 2016 et 2017. Selon les données de RTE, la chute d’environ 17% de la production d’hydroélectricité en France est l’une des  causes de la diminution des émissions des GO sachant que plus de 90% des GO émises en France proviennent de cette source. Une autre explication de cette chute d’émissions de GO peut être l’augmentation des entreprises sous le complément de rémunération  ne pouvant pas émettre de GO.

Le marché européen des GO pour l’activité 2017 reste dominé par la Norvège en tête des pays émetteur et exportateur de GO. En termes d’utilisation et d’importation des GO, l’Allemagne est en première place. Le Power Purchase Agreement (PPA) accord bilatéral entre entreprise et producteur du renouvelable se développe de plus en plus dans l’espace AIB. Ainsi en 2017, l’équivalent d’un GW de contrat d’achat d’électricité d’origine renouvelable par PPA a été signé en Europe. Ce mode d’achat direct d’électricité verte est actuellement développé dans les pays comme les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, et jouera un rôle important pour la valorisation des Garanties d’Origine.

Le rapport de l’AIB donne une bonne vision de l’activité des GO dans chacun des pays membres. Avec les initiatives telles que RE100, et l’engagement que prennent de plus en plus de villes pour la consommation d’électricité d’origine renouvelable, nous pouvons prévoir une augmentation de l’utilisation des GO en France et dans l’espace AIB.

Rencontre avec Preben Munch

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Preben Munch évolue depuis plus de 30 ans dans les domaines de l’industrie et de l’énergie. En 2000, il démarrait une activité de courtage de l’électricité en France pour le compte d’une société norvégienne. C’est ce qui l’a conduit à se spécialiser dans ce secteur et par la suite a travaillé sur différents projets d’énergies renouvelables, entre autre en Afrique. En 2009, il entre chez ECOHZ avec pour mission de développer le portefeuille de clients corporate. Jusqu’à maintenant, l’entreprise ne travaillait pas avec le client final mais plutôt avec des intermédiaires, revendeurs ou fournisseurs. Il assure depuis le rôle de directeur responsable des clients corporate et des partenariats stratégiques.

 

1) Les entreprises s’engagent de plus en plus dans une consommation d’électricité verte, quel(s) intérêt(s) voient-elles dans cette démarche ? 

Le choix de l’électricité renouvelable devient de plus en plus évident pour les entreprises !  La prise de conscience liée au changement climatique pousse davantage d’acteurs à s’engager et le sujet des énergies renouvelables est désormais pris au sérieux et soutenu au sein des conseils d’administration en interne.

Il y a dix ans, certains acteurs « pionniers » s’y sont intéressés comme Google, Amazon ou encore Apple. Ces entreprises sont issues de secteurs où la croissance de consommation est importante et avaient un intérêt évident à se positionner sur les énergies renouvelables pour les data center.

Depuis, beaucoup d’autres ont suivi. Le grand public est mieux informé grâce au suivi médiatique de la COP21 et a ainsi plus d’attentes envers ces entreprises qui suivent alors le mouvement.

Pour certaines, il s’agit aussi d’un atout qu’elles peuvent mettre en avant. Lors d’un appel d’offre, le critère de l’impact écologique peut désormais représenter entre 10 et 20% de la note finale. Les entreprises n’hésitent donc plus à établir des programmes structurés avec leurs fournisseurs pour simplifier l’accès aux énergies renouvelables.

 

2) Le marché de l’électricité de sources renouvelables en Europe et dans le monde a fortement évolué ces 6 derniers mois, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? 

Pendant des années, les acteurs historiques n’ont pas vraiment cru à l’avenir des énergies renouvelables. Des investissements étaient entrepris mais sans réelle conviction. C’est pourquoi, lorsque le marché a enfin révélé son potentiel, certains n’ont pas su se positionner assez rapidement tandis que d’autres plus petits acteurs ont su tirer partie de ce revirement de situation !

Maintenant, la plupart des acteurs ont su adapter leur stratégie et s’engagent sur ce chemin de développement. Comme on dit « Business drives business ». Ce développement d’activité qui était au départ portée par des entreprises pionnières a créé une dynamique de marché, augmentant l’offre puis la demande… pour en faire un véritable cercle vertueux !

En Europe, cela a évidemment un impact sur la croissance de la capacité de production des énergies renouvelables, et influence son prix qui a lui-même fortement évolué ces derniers mois.

Au niveau mondial, cela est plus fragmenté compte-tenu la structure des marchés nationaux : le volume du marché des États-Unis représentent 15/20% du marché européen et l’on compte plus d’une trentaine de pays, hors Amérique du Nord. Toutefois, la tendance au niveau global et que la demande et le prix augmentent également.

 

3) Pour une entreprise qui souhaite consommer de l’électricité verte, quelles solutions existent ? 

Avec l’évolution de la demande, on assiste évidemment à une évolution de l’offre.

La première étape avant de se lancer dans la consommation d’électricité verte est la définition de ses ambitions: quel impact doit avoir ma consommation ? Pourquoi ? Sur quelle durée ? Quelle zone géographique ?

Pour s’engager dans une consommation d’énergie renouvelable, il existe ensuite plusieurs niveaux tels que :

– l’achat de «  energy attribute certificats» qui documentent l’origine de la production de l’électricité, en Europe connus comme des Garanties d’Origine (GO). Les GO peuvent être achetées avec des spécificités géographiques, technologiques, avec ou sans label, etc. L’engagement se fait sur une ou plusieurs années et encourage le développement des sites de production d’énergie renouvelable.

– Pour des entreprises qui souhaitent avoir un impact plus important, il existe un produit appelé « ECOHZ GO2«  qui assure un financement aux nouveaux projets en manque de capitaux. Quand un client achète ce produit, une majeure partie du montant est attribuée à des projets identifiés par ECOHZ et sélectionnés avec le client. Cette opération permet d’assurer la dernière partie du financement du projet !  Le dernier projet a été porté par H&M et a permis de financer un projet de parc éolien.

– Pour des entreprises souhaitant prendre des engagements à plus long terme, le « Power Purchase Agreement » (PPA) est possible dans certains pays avec un certain nombre de producteur. Ce système où le consommateur s’engage à acheter de l’électricité à un producteur existe depuis longtemps. Avec un PPA, les entreprises s’engager à acheter la production souvant d’un projet qui n’est même pas encore réalisé ! Ce projet prend donc vie grâce à ces promesses d’achat à travers le PPA sur les prochaines 10 à 20 années.

– Enfin, certains industriels installent des panneaux solaires sur leurs sites de production pour couvrir une partie de leur consommation. Avec la baisse des coûts du matériel, cela devient plus intéressant financièrement.

 

4) Quelles sont les principales difficultés qu’elles peuvent rencontrer ? 

Dans le cas de l’achat de GO, cela est très simple. Le système des GOs repose sur des directives européennes et la transparence est assurée par la législation de chaque pays membre. Cette année, plus de 600 millions de certificats seront échangés. Cela indique bien que le système est bien en place et que les échanges se font sans complexité. Toutefois, il peut y avoir des variations de prix assez importantes en fonction du produit choisi et du timing des transactions.

Avec un accord PPA, cela est beaucoup plus compliqué. Il exige un engagement très lourd de la part de l’entreprise qui s’engage dans un projet avec un risque financier important, sur une longue durée et avec un cadre juridique complexe. C’est pourquoi la négociation d’un contrat PPA peut durer plusieurs années.

Cela explique en grande partie pourquoi la majorité des entreprises se lancent dans les énergies renouvelables à travers l’achat des certificats. La procédure est simple, sans risque et, à l’aide des conseils d’un interlocuteur de qualité, il est possible d’être orienté vers LE produit qui correspond à ses ambitions et sa stratégie d’entreprise.

Le marché des énergies renouvelables a beaucoup évolué ces derniers temps !  Cela renforce l’intérêt d’avoir un interlocuteur spécialisé qui suit au jour le jour les évolutions du marché, les opportunités, les nouveaux produits et l’évolution du prix. Origo ayant une très bonne connaissance du marché et du tissu industriel français et ECOHZ de par sa position de leader européen depuis plus de 15 ans sur ce marché permettent ainsi aux entreprise d’accéder et de participer à un portefeuille de projets d’origine géographiques variés en Europe et dans le monde.

 

Merci à Preben Munch pour cette interview ! Retrouvez son profil sur Linkedin et sur le site d’ECOHZ

 

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700 MW d’éolien offshore financés grâce aux garanties d’origine !

Conséquence d’un marché qui entre enfin dans une phase de maturité, la garantie d’origine joue désormais un rôle important dans l’investissement dans des moyens de productions renouvelables. Elle permet de tendre davantage vers des investissements efficients et durables car nécessitant de moins en moins de subventions. Si la situation de la France ne fait encore que rattraper son retard, le cas des Pays-Bas est particulièrement édifiant. En effet, grâce à une garantie d’origine stabilisée autour du prix de 5€/MWh, il est possible d’investir ! Et le résultat est là : un projet de 700 MW d’éolien offshore verra le jour.

Vattenfall, une entreprise suédoise leader en Europe du Nord dans la production et distribution d’électricité, a en effet obtenu un projet de construction d’un parc éolien offshore de 700 MW en mer du Nord, dans le secteur des Pays-Bas. L’obtention de ce projet offshore, sans subvention, permettra à l’entreprise Vallenfall de réaliser son ambition de décarboniser sa production d’électricité.
L’entreprise compte sur ses atouts internes, sur les conditions géographiques et météorologiques optimales qu’offre le site et sur la croissance de la demande volontaire d’électricité d’origine renouvelable pour réussir ce projet.

Le leader Suédois bénéficie d’une large expérience dans la construction et le développement des parcs éoliens offshore. L’entreprise a en effet réalisé de nombreux projets de construction de parcs éoliens. Vattenfall compte aussi sur sa capacité à gérer les risques pour réussir ce projet sans subvention. En 2016, elle a obtenu, avec la Caisse de Dépôt et le WPD, le projet « ELiage » au long du port Maritime de Dunkerque en mer du Nord. Cela montre que l’entreprise connaît donc bien le secteur de la mer du Nord. Cette entreprise est aujourd’hui considérée comme le 2e acteur mondial dans le secteur de l’éolien off-shore.

Il faut ajouter que les conditions géographiques et météorologiques qu’offre le site de production contribueront aussi à la réussite de ce projet sans subvention. Le site est fortement venté et le parc est relativement proche des terres (faible coût de raccordement). En savoir plus

Par ailleurs, la demande de consommation volontaire d’électricité d’origine renouvelable, de la part des particuliers comme des entreprises, est aussi une opportunité qui permettra à Vattenfall de mener à bien ce projet. Cette demande croissante aura très probablement un impact sur le prix des GO. Un prix de la GO estimé à 7 €/MWh par les membres de RECS International aux Pays-Bas est un signe encourageant pour la rentabilité de ce projet exceptionnel.

La réalisation de ce projet témoigne de la maturité du marché des énergies renouvelables. Ce développement, sans intervention gouvernementale, laisse le marché fonctionner normalement en reflétant les effets de la demande des énergies renouvelables sur le prix des GO. L’électricité générée  avec ce projet permettra de satisfaire la demande des consommateurs aussi bien en aux Pays-Bas qu’en dehors.

Bilan des émissions et utilisations des garanties d’origine en France de 2013 à 2017.

Les derniers chiffres de Powernext ont été récemment publiés pour les opérations concernant les Garanties d’Origine (GO). Il est intéressant d’analyser ces données d’émission et d’utilisation de GO pour comprendre le comportement du marché et anticiper celui de l’année en cours. Il est à noter que les chiffres disponibles concernent uniquement les GO émises en France. Il existe également un volume important de GO émises dans d’autres pays européens qui sont utilisées en France.
Pour rappel, les émissions traduisent l’offre potentielle de GO et les utilisations reflètent la demande.

Les volumes d’émissions de GO françaises ont constamment augmenté entre 2013 à 2016, avec une croissance annuelle moyenne de 29%. On remarque que ce taux était de +50% entre 2015 et 2016. Cela s’explique par l’augmentation de la demande française mais surtout européenne qui donne beaucoup d’opportunités commerciales à l’export aux producteurs historiques d’électricité de source hydraulique que sont EDF et la CNR.
Néanmoins les émissions de GO en 2017 ont chuté de 9% par rapport à celles de 2016. Une baisse notable de la production d’hydroélectricité en 2017 est responsable de cette diminution. Cela confirme que le potentiel total d’émissions de GO françaises trouve désormais une demande, qu’elle soit française ou européenne. En effet, si ce potentiel était toujours plus élevé que la demande, nous aurions dû constater une nouvelle hausse des émissions.
Depuis 2013, les GO françaises sont de plus en plus utilisées pour justifier la consommation d’électricité d’origine renouvelable en France. Le taux de croissance annuel moyen entre 2013 et 2017 est de +45%. Cette augmentation des utilisations des GO françaises peut s’expliquer d’une part par la multiplication des offres d’électricité verte faites par les fournisseurs français, à l’image de celles d’EDF ou d’Engie. Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises et collectivités font le choix de consommer de l’électricité verte privilégiant l’utilisation de garanties d’origine exclusivement françaises.

On constate un écart net entre les volumes de production d’électricité de sources renouvelables et les volumes d’émission de garanties d’origine. Cela peut se justifier par le fait que certains producteurs renouvelables sont toujours sous le régime d’Obligation d’Achat (OA) ou sous le régime de Complément de Rémunération (CR). Ces derniers n’ont pas le droit d’émettre des GO pour leurs productions d’électricité verte car cela a été interdit par le législateur jusqu’à présent. Ainsi environ 35 TWh de production d’électricité de source renouvelable sont actuellement écartés du marché des GO. L’écart résiduel d’environ 9 TWh entre la production d’électricité de source renouvelable et les GO émises illustre une perte d’opportunité pour des producteurs n’ayant pas bénéficié de l’intérêt des consommateurs alors qu’ils le pourraient.
L’utilisation de GO françaises par les fournisseurs d’électricité ou directement par les entreprises et collectivités continue d’augmenter fortement. Un premier chiffre non définitif indique plus de 20 TWh de GO françaises utilisées en France sachant que ce chiffre peut encore augmenter. C’est une augmentation de 25% par rapport à l’année précédente.
L’année 2017 a été marquée par une très faible production d’électricité de source hydraulique. Néanmoins nous prévoyons pour 2018 un volume d’émissions au moins aussi important que celui de 2016. Pour ce qui est de la demande française s’illustrant sur le graphique par le volume d’utilisation de GO (ligne verte), celle-ci devrait augmenter en poursuivant la pente amorcée en 2015.

Les bonnes pratiques sont disponibles.

RECs International, l’association regroupant les acteurs du marché de la traçabilité de l’électricité d’origine renouvelable, a rédigé et publié un guide permettant de diriger les consommateurs finaux, les acteurs du marché, les décideurs politiques et autres parties prenantes dans le processus d’appropriation de l’électricité de sources renouvelables, Renewables Good Practice (ReGP).

Le document transmet simplement de bonnes pratiques pour acheter de l’électricité peu importe sa provenance dans le monde.

Ce nouveau guide rappelle l’impact de nos consommations électriques et plus particulièrement le poids de notre choix pour l’énergie renouvelable sur le développement de celle-ci. Il s’inspire notamment de la note du GHG protocol sur le sujet ainsi que les préconisations du CDP ou encore du RE 100.

L’évolution constante de ces sujets nécessite une mise à jour continue afin que ces documents demeurent des outils de travail.
Les consommateurs peuvent jouer la carte de la responsabilité. Pour leur permettre d’agir, il existe un système de traçabilité de l’électricité permettant d’acquérir les attributs spécifiques de l’électricité consommée. En clair, il est possible de soutenir les caractères renouvelables et respectueux de l’environnement de certaines énergies par le choix de consommation. Grâce à ce système, il est possible de soutenir la production d’électricité selon des critères géographiques ou technologiques en fonction du choix du consommateur d’électricité.

Le guide ReGP rappelle quelques éléments clés et évoque les bases de données offertes par le guide du GHGP sur le scope 2, l’étude annuelle scope 2 du CDP et document technique du RE100 dont  certains éléments spécifiques nécessitaient une analyse plus approfondie.

4 domaines essentiels sont abordés avec des propositions restant très ouvertes :

  • Frontières du marché
  • Période de production
  • Cumul des instruments offerts par le marché
  • Critères de qualité des attributs de l’électricité choisie

Frontières du marché :
L’utilisation de documents juridiquement encadrés issus d’une même zone géographique est prescrite. En Europe, aux USA ou en Australie, l’ensemble des états adhèrent à ces règles communes et l’échange de ces documents est facilité.
Les questions se posent lorsqu’une zone ne peut être couverte du fait d’une absence ou d’une carence. Dans ce cas, un certificat international est disponible, l’I-RECs. Toutefois, certains pays ne disposant pas de cadre juridique, connaissent encore un manque en la matière. Il est alors possible dans certains cas de fournir des documents issus de zones frontalières dont la connexion des réseaux peut être assurée.

Période de production :

La date de production de l’énergie représente une donnée importante. Idéalement, elle doit être aussi proche que possible de la date de consommation. A minima, la consommation d’une année doit correspondre à la production d’une même année. Certains aménagements sont possibles si les droits applicables différent – années fiscales, contrats spécifiques ou les certifications locales.

Cumul des instruments offerts par le marché :

Le système de traçabilité peut se confronter avec d’autres instruments du marché. Pour autant ces outils doivent coexister et se compléter. Le guide ReGP propose une méthode pour permettre d’utiliser ces instruments de manière cohérente.

Critères de qualité des attributs de l’électricité choisie

Les systèmes de traçabilité préconisés doivent remplir un certain nombre de critères pour être valides tout comme la prévention du double comptage. Par ailleurs ces systèmes peuvent être complétés par l’intervention  d’une partie tierce, indépendante et légitime tel qu’un label reconnu. La recherche d’additionnalité est soutenue par le guide ReGP.

En conclusion, ce guide actualisé permet de compléter certaines notions déjà acquises. Pour les entreprises évoluant à l’international, ce document permet d’avoir une vue synthétique des pratiques généralement adoptées ainsi que de bénéficier de propositions pour avancer dans la démarche de consommation responsable d’électricité.   

Interview d’Alessandro Faccoli société Nvalue.

Comme nous l’avions dit il y a deux mois lors de notre analyse sur l’évolution des prix des garanties d’origine en Europe, la Suisse a passé un cap historique l’année dernière en passant durablement la barre des 4€/MWh. Pour lire en détail l’article en question nous vous invitons à cliquer sur le lien suivant.

La hausse de la demande de garanties d’origine commence à influencer les prix

Ce succès suisse nous a conduit à nous intéresser plus en détail à ce qui se passe dans ce pays. Notre équipe a donc cherché le témoignage d’un acteur majeur du marché suisse. La société suisse Nvalue travaille depuis plus de 10 ans à promouvoir la consommation d’électricité d’origine renouvelable dans son pays. Elle est devenue par ailleurs une des sociétés majeures du secteur en Europe.

Bonjour Monsieur Faccoli, merci de nous accorder de votre temps pour répondre à ces quelques questions. Tout d’abord, nous aimerions que vous vous présentiez en quelques lignes.

« Bonjour ! Je m’appelle Alessandro Faccoli, j’ai 44 ans, et je suis originaire de Lugano, dans la partie Italienne de la Suisse.  Depuis 10 ans, j’occupe le poste de directeur, au sein de l’entreprise Nvalue, fondé par moi même. »

https://www.linkedin.com/in/alessandrofaccoli/

Pourriez-vous nous présenter l’entreprise Nvalue?

« Avec plaisir ! Nvalue est une société qui s’occupe de soutenir la transition énergétique, à travers la valorisation de productions d’énergies renouvelables auprès des consommateurs. Cela est possible dans le marché grâce aux garanties d’origines, les certificats prouvant l’origine renouvelable de l’électricité produite.  Nous sommes une société de services indépendante active dans le domaine de la fourniture d’électricité verte certifiée. Par le biais de nos activités nous soutenons, d’une part les producteurs d’électricité à mieux valoriser leurs unités de production d’énergie renouvelable, et d’autre part nos partenaires et clients dans leur stratégie d’approvisionnement toute en respectant leur stratégie environnementale. »

Combien valent les garanties d’origine renouvelable suisses ?

« Ces dernières années, les prix sur ce marché ont vraiment augmenté. Les prix sont passés de 0.60 centimes d’euros à 4 euros aujourd’hui, ce qui est énorme ».

Comment expliquez-vous un tel engouement ? 

 

« Il faut dire que la politique de pouvoir public contribue de loin à cet engouement. Aujourd’hui, une véritable stratégie s’est développée afin de consommer de l’énergie renouvelable. Aussi, le nombre de personnes sensibles à ce concept augmente, tout comme le nombre de consommateurs d’électricité verte depuis quelques années.

À l’échelle mondiale, la politique de développement durable, tend vers un monde d’émission 0. Mais elle garantie surtout pour les entreprises, de communiquer une image poche de lenvironnement, ayant la volonté de participer à la transition énergétique ».

Quels sont les conséquences pour le développement des énergies renouvelables ?

« Je pense sincèrement que les citoyens ont de plus en plus conscience de la nécessité de consommer de l’énergie renouvelable. Il est vrai que l’attention de la population, comme des pouvoirs publics se portent plus souvent sur le développement durable.

Je suis intimement persuadé que la technologie va bientôt nous permettre de stocker plus de quantité, et plus facilement de l’énergie solaire. Le monde tend vers un mode de vie ou le renouvelable sera mieux géré.»

 Voyez-vous un avantage à la démocratisation des cripto-monnaies pour le renouvelable ?

« Bonne question ! Je suis une nouvelle fois persuadé qu’il peut s’agir d’un levier pour augmenter la consommation d’énergie verte. L’énergie est nécessaire pour créer ce genre de monnaie, comme le bitcoin par exemple. Ce serait une formidable opportunité que de pouvoir les générer grâce à une source d’énergie verte, et ce, toujours en toute transparence ! »

La prochaine directive européenne en faveur des garanties d’origine et du développement des énergies renouvelables.

Plus d’un an après la première présentation du paquet « Energie propre » par la Commission européenne, le Conseil puis le Parlement ont annoncé respectivement, les 18 décembre et 17 janvier, leur position sur les dispositions présentées. Cette étape marque le début des négociations interinstitutionnelles entre le Conseil, le Parlement et la Commission. Elles seront menées par le Président du Conseil bulgare Boïko Borissov et devraient débuter dès le mois de février. Cette nouvelle directive prendra le relai de la directive 28/2009/CE à partir du 1er janvier 2020 d

En ce début d’année, le Parlement s’accorde sur des engagements ambitieux que ce soit en termes d’efficacité énergétique ou de développement des énergies renouvelable. A ce titre, les députés ont exprimé notamment le souhait que la part des énergies renouvelables représente 35% de la consommation d’énergie dans l’UE en 2030. Reste maintenant les négociations entre ces trois institutions, parmi lesquelles des divergences importantes ainsi qu’une pluralité de priorités antinomiques subsistent ; la part des énergies renouvelables dans la consommation de l’UE n’y faisant pas exception.

Origo a gardé un œil attentif sur les évolutions textuelles relatives aux garanties d’origine. Ce document électronique de traçabilité des sources d’énergie renouvelable est également un enjeu de la nouvelle directive et connaitra, à ce titre, quelques évolutions législatives favorables rendant le système plus robuste. Aux prémices de l’ouverture des négociations interinstitutionnelles, de grandes disparités subsistent et certaines questions restent à débattre :

–      La question de la mise en place des enchères a été soulevée par la Commission et la Conseil qui proposent la possibilité de mise aux enchères des garanties d’origine issues de moyens de production subventionnés, celles-ci étant préalablement confisquées aux producteurs. En France, l’Etat a pris la décision de procéder ainsi. Cette décision désastreuse bloque les consommateurs et les fournisseurs d’électricité souhaitant contribuer fortement au développement des énergies renouvelables car elle limite leur accès à des garanties d’origine de qualité comme de l’éolien et du photovoltaïque. Néanmoins, et heureusement pour les entreprises et fournisseurs qui souhaitent acheter directement les garanties d’origine aux producteurs, il sera peut-être possible de passer outre la confiscation par l’Etat des garanties d’origine si le texte européen s’oppose à la loi française.

–      Les garanties d’origine pourraient voir leur période de validité davantage limitée. La Commission et le Parlement proposent que la durée de validité d’une GO expire 6 mois après la fin de l’année calendaire si elles ne sont pas utilisées avant. Les garanties d’origine qui ont expirée seront incluses par les États membres dans le calcul du bouquet énergétique résiduel. Cette disponibilité limitera davantage la flexibilité d’utilisation des GO ce qui les rendront possiblement plus rares et donc de plus grande valeur marchande.

–      La Commission et le Parlement souhaitent que les fournisseurs devant communiquer la part d’énergies renouvelables dans leur bouquet énergétique, le prouvent exclusivement par les garanties d’origine. Cela permettra d’améliorer la lisibilité des politiques des fournisseurs.

–       La Commission exprime le souhait d’étendre le concept des garanties d’origine à toutes les sources de production renouvelables tel que le gaz provenant de sources renouvelables. Cette disposition permettrait encore plus de rigueur dans le calcul des mix énergétiques des consommateurs.

Conscientes de leur influence sur le mouvement de la transition énergétique, nous pouvons être assurés que ces institutions ne manqueront pas de trouver le compromis le plus opportun permettant de faire évoluer les objectifs en conformité avec les volontés des citoyens européens.

La forte hausse de la demande de garanties d’origine commence à influencer les prix

En cette fin d’année 2017, l’association européenne des teneurs de registre, l’AIB –  Association of Issuing Bodies – a publié son rapport annuel 2016. Ce rapport est l’occasion pour Origo de vous dresser un état du marché des garanties d’origine afin d’entamer sereinement l’année 2018. Pour rappel, l’AIB regroupe tous les organismes participants au fonctionnement du système de traçabilité électrique européen. A ce titre, elle est la seule organisation capable de publier des données fiables à l’échelle européenne concernant la consommation d’électricité d’origine renouvelable.

Ce rapport 2016 s’inscrit dans un contexte énergétique international particulier. Après une année 2017 marquée notamment par le retrait des Etats-Unis des accords de Paris et par la multiplication de grands rendez-vous internationaux pour le climat, la question des énergies renouvelables reste encore aujourd’hui au cœur des débats sur l’environnement. Comment répondre à un besoin énergétique mondial croissant, tout en se détournant des énergies fossiles pour atteindre des objectifs « carbone » exigeant ?

A travers ce rapport, il semble évident que les grandes entreprises s’orientent de plus en plus vers des modèles économiques plus respectueux du climat et transforment petit à petit leurs chaines de valeur, intégrants de nouvelles considérations d’empreinte environnementale. Pour preuve la déclaration de la vice-présidente de Bank of America, Anne Finucane, lors de la Cimate Week 2017 soulignant la rentabilité pour les grandes banques de passer à l’électricité 100% renouvelable : « Vous verrez de plus en plus de grands investissements dans les énergies renouvelables parce que nous y voyons des opportunités de business ». L’initiative RE100, rassemblant les entreprises les plus influentes du monde autour du même objectif de consommer 100% d’énergie renouvelable, témoigne également d’une réaction en chaine sur ces enjeux énergétiques. Cette communauté compte aujourd’hui 111 membres, dont les derniers sont DBS Bank, Kellogg Company et JP Morgan Chase & Co.

 

Cette dynamique, largement relayée par les entreprises, modifie considérablement l’état du marché des garanties d’origines et plus globalement des certificats de traçabilité de l’électricité dans le monde.

On constate une nette augmentation des utilisations de garanties d’origines entre 2010 et 2017 sur le périmètre AIB. Le volume d’électricité renouvelable tracé a pratiquement doublé entre 2010 et 2016 : de 200 TWh à 400TWh.

 

Il parait pertinent d’analyser en détail le comportement du marché à partir de 2014. Avant cela, les systèmes de traçabilité n’étaient pas encore totalement fiables et des divergences de politique territoriale faussaient la comptabilité des volumes tracés.

Le graphique ci-dessous représente l’évolution annuelle des utilisations de garanties d’origine au périmètre de l’AIB. L’année 2017 comptabilise les annulations de garanties d’origine jusqu’en septembre 2017 c’est-à-dire sur les trois premiers trimestres de l’année.

On constate que ces annulations sont en constante augmentation depuis 2014. L’année 2017, jusqu’à septembre, semble être une année exceptionnelle avec un volume annulé estimé record : 493 TWh (+27% 2016-2017). Le volume annuel total annulé en 2016 a été atteint dès juin 2017. Cette augmentation 2016/2017 est flagrante au mois de mars, mois au cours duquel le volume fait plus que doubler. Cette période illustre bien une augmentation importante du besoin sur le marché car le 31 mars la date butoir d’utilisation des garanties d’origine pour l’année précédente dans beaucoup de pays.

La France, quant à elle, tend à rattraper son retard en consommation volontaire d’électricité renouvelable avec +30% d’utilisation estimée entre 2016-2017.

Autre indicateur à considérer : l’évolution des prix sur le marché européen. Le graphique suivant présente quelques prix moyens estimés pour les ventes à terme sur la période 2018-2020.

 

Au niveau européen, le prix de vente des garanties d’origine, sans contrainte géographique particulière, a dépassé 0.50€. Dans certains pays, comme la Suisse ou les Pays-Bas, une garantie d’origine atteint désormais environ 5€.5€.

De tels prix rendent le système des garanties d’origine très incitatif pour le développement des énergies renouvelable.

Les prix des marchés Belge et Autrichien témoignent également d’un fort développement de la demande en consommation électrique verte. Les prix continuent de croitre fortement aussi en France.

En termes de volume d’exportation de garanties d’origines, la Norvège reste grand leader avec une forte production hydraulique.

Ce rapport 2016 de l’AIB nous donne une bonne idée des tendances de l’année 2016 jusqu’en septembre 2017 sur le marché des garanties d’origines. L’année 2018 va très certainement marquer un tournant important dans les volumes d’utilisation de garanties d’origines. Il parait clair que l’engagement des entreprises, collectivités ou encore consommateurs privés pour l’électricité verte est en passe de devenir un axe majeur pour atteindre les grands objectifs internationaux pour le climat.

Greenpeace élargit le sujet de la consommation d’électricité verte élargit à l’industrie de l’électronique.

Depuis 2009, Greenpeace surveille la source de l’électricité consommée par les entreprises du « numérique » dans son étude annuelle Clicking Clean. Cette année, l’ONG élargit son analyse aux principales entreprises fabriquant les objets électroniques dans son rapport « Guide to Greener Electronics 2017« .

En une décennie, l’industrie de l’électronique a bouleversé le fonctionnement de nos sociétés. La course à l’innovation conduit à de profondes mutations de nos modes de vie. Le développement de nouvelles technologies, toujours plus performantes, n’a jamais été aussi rapide qu’aujourd’hui.

Greenpeace a publié le 17 octobre dernier leur guide 2017 pour une électronique plus verte et responsable. L’objectif de cette enquête est d’analyser les empreintes environnementales des géants de l’informatique et de les classer suivant des critères d’impact (de la conception de produits à la gestion de la chaîne d’approvisionnement). L’ONG fonde son étude sur les 17 plus grandes marques mondiales d’électronique grand public (smartphones, tablettes, ordinateurs…).

Un appareil électronique, aussi « écologique » soit-il, a un impact non négligeable sur l’environnement et les hommes. Tout au long de son cycle de vie : depuis sa fabrication, pendant sa phase d’utilisation et jusqu’à son arrêt de fonctionnement, l’appareil aura besoin de ressources (potentiellement non-renouvelables).

La consommation d’énergie est le poste démission carbone le plus fort. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas là de la façon dont vous utilisez votre appareil (décharge de la batterie). Aujourd’hui, 70 à 80% de l’empreinte énergétique d’un téléphone provient du processus lié à sa fabrication.

Depuis 2007, environ 908 TWh ont été utilisé pour fabriquer des smartphones.

La majorité des sites de production d’appareils électroniques sont situés en Asie : Chine, Japon, Vietnam, Corée Du Sud… Or dans ces pays, le mix é

nergétique reste encore majoritairement alimenté par les énergies fossiles.

 

Afin d’évaluer l’impact environnemental et humain de ces appareils, Greenpeace a développé une méthode standardisée s’appuyant sur 3 critères :

Energie : réduction des émissions de gaz à effet de serre

Consommation des ressources : conception durable et utilisation de matériaux recyclés

Produits chimiques : élimination des produits chimiques dangereux, utilisés tout au long de son cycle de vie.

Concernant le critère Energie, Greenpeace reprend une méthode d’analyse similaire à l’étude Clicking Clean. L’ONG prend en considération l’effort réalisé par les entreprises pour tracer l’électricité qu’elles consomment. En Europe, ce sont donc les Garanties d’Origine qui sont valorisées. Greenpeace travaille à partir des analyses du CDP et selon les critères du GHG Protocol.

Dans chaque domaine d’impact, les entreprises sont notées sur la transparence, l’engagement et la performance. Les notes vont de « A+ » la meilleure, à « F- » la pire. Cette approche permet de prendre en compte un périmètre de considération acceptable et d’avoir une vision globale des impacts.

 Le classement général de cette étude est visible sur l’illustration en début d’article. Greenpeace pointe particulièrement un manque de transparence généralisé du secteur : seulement 6 entreprises sur 17 livrent la liste de leurs fournisseurs. Amazon fait figure de mauvais élève puisque le géant du e-commerce ne fournit aucune information sur ses émissions de CO2, l’utilisation d’énergies renouvelables ou de produits chimiques.

En termes d’effort pour réduire les émissions de GES sur l’ensemble de leur chaine d’approvisionnement, Apple, Hewlett-Packard et Fairphone se positionnent en leader. Apple est la seule société à s’être engagée à utiliser 100% d’électricité d’origine renouvelable tout au long de sa chaine d’approvisionnement. Quant à Samsung, premier fabricant de Smartphones dans le monde et fournisseur de nombreux composants, elle fait figure de mauvais élève en terme d’utilisation d’énergies renouvelables.

Pour résumer, si Fairphone et Apple se distinguent, la marge de progression reste importante dans le secteur. À elles seules, ces 17 entreprises génèrent 103 millions de tonnes de Co2 en 2016, soit l’équivalent de la République tchèque en un an.

Il parait clair aujourd’hui que cette thématique de la consommation d’électricité verte prend une place de plus en plus importante pour les consommateurs et les entreprises. La tendance semble très clairement décrire un engagement croissant des acteurs de ce marché pour la transition énergétique.

Pour plus de détails des évaluations par fabriquant, vous pouvez vous rendre sur : http://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/10/GGE17_ReportCards.pdf

Source : http://www.greenpeace.org/usa/reports/greener-electronics-2017/